CATECHESE / Les vertus
Introduction et définitions
Aujourd’hui dans un monde nous avons perdu beaucoup de notions quant à la morale, il est des mots de vocabulaire que nous n’utilisons quasiment plus. Tels les mots : vertus, vices ….. Il n’en reste pas moins que ces mots existent toujours, et que ce qu’ils représentent existe aussi !
Si l’on en croit le dictionnaire :
Vertu vient du latin classique virtus qui désigne l'énergie morale, la force ; venant du nom latin vir, il était possible qu'elle désignât la qualité virile par excellence ; le mot a pris un sens moral dans un contexte chrétien, et il est devenu le symbole de la notion de recherche du bien dans toute chose. Mais le mot a gardé une valeur proche de son sens originel dans quelques expressions (p.ex. : "la vertu des plantes médicinales" = l'efficacité des dites plantes ; cf. infra)}
Le vice désigne d'une manière générale et non morale ce qui est défectueux, le défaut. En morale, c'est un penchant devenu habitude que la morale religieuse ou sociale réprouve (en matière sexuelle mais pas seulement), ou un défaut excessif.
On comprend dès lors que la dignité humaine implique de vivre de façon vertueuse, c'est-à-dire en faisant effort de rechercher le bien, et non en se laissant aller à tous ses penchants.
Les vertus dans la foi chrétienne
Dans la foi chrétienne on parle des vertus en les classant en deux catégories : les vertus théologales et les vertus cardinales
Les vertus théologales sont celles qui aident l’homme à vivre en communion avec Dieu ; elles sont au nombre de 3 :
• La charité
• La foi
• l’espérance
Les vertus cardinales sont celles qui aident à forger le caractère elles sont au nombre de 4 :
• La force (force morale, courage)
• La justice
• La prudence
• La tempérance :
Cela nous fait en tout 7 vertus.
Il est important de noter que la vertu n’est pas une humeur d’un moment mais bien une disposition stable qui perdure. C’est cette stabilité même qui permet de grandir dans la recherche du bien et donc dans la pratique du bien.
La vie chrétienne invite sans cesse à la conversion, c'est-à-dire à rechercher le bien, à mener une vie en accord avec la parole du Christ donc à prendre le chemin de la sainteté. La formation chrétienne est éducation à la vie vertueuse. Cependant le chrétien qui chemine ainsi, a bien conscience qu’il ne peut pas grand-chose par ses propre forces, c’est pourquoi tout en faisant effort de conversion dans sa vie, il attend la grâce de Dieu pour tenir sur ce chemin de sainteté.
Les vertus sont dites surnaturelles, car elles sont offertes (le catéchisme emploie le mot « infuses ») par Dieu, au cœur de l’homme afin de l’aider à mieux connaître le bien, et donc à le vivre. Il est important de comprendre ici que la vie du chrétien ne se réfère pas uniquement au monde de la terre mais bien à la vie éternelle.
Le chrétien croit que Dieu l’a créé, et que son existence est vouée à le servir, à vivre avec lui. Il croit aussi qu’il y a une vie après la mort, et toute sa vie ici-bas se déroule en fonction de cette foi.
Mener une vie vertueuse rend le chrétien heureux, car il y rejoint l’appel de Dieu et correspond à l’amour de Dieu. Ce n’est pas pour lui une « prison de code », ou un renoncement aux joies de la vie …. Il vit simplement à un autre niveau, avec d’autres valeurs que celles du monde.
Plus le chrétien pose des actes vertueux, plus la vertu pratiquée grandit en lui et plus elle le comble intérieurement. C’est cela même qui lui permet de réellement communier à l’amour divin.
L’homme étant créature, n’a pas la perfection en lui, il est donc sans cesse tiraillé entre le bien et le mal. A cause de son imperfection, de ses forces limitées, il ne peut atteindre par lui-même la perfection de Dieu, et il a besoin sans cesse de la grâce divine pour aller à la rencontre de Dieu, pour communiquer avec Lui, pour communier à Lui.
Les vertus impliquent donc à la fois un état de travail et un état de grâce. Le chrétien doit avancer sur ce chemin pour que la grâce de Dieu le comble de plus en plus.
Sortir de ce chemin c’est bien souvent retomber dans le péché et donc ouvrir la porte à l’emprise des péchés capitaux dans sa vie, ce qui va le couper de la communion avec Dieu.
Il est à noter que la liste des péché capitaux, n’a pas de lien direct avec la liste des vertus, bien qu’ils soient aussi au nombre de 7.
Ces 7 péchés capitaux sont
• l’orgueil ;
• l’avarice ;
• la luxure ;
• la colère ;
• la gourmandise ;
• l’envie ;
• la paresse.
Les vices dans la foi chrétienne
Le vice nous l’avons dit plus haut est une mauvaise disposition intérieure. Cette mauvaise disposition pousse à fuir le bien et donc à poser des actes qui plaisent à la personne mais qui sont contraires à la volonté de Dieu.
Quand l’homme perd de vue la volonté de Dieu et cherche avant tout sa propre volonté, plaçant ainsi l’amour de lui-même avant l’amour de Dieu, il tombe dans l’erreur, en prenant pour un bien ce qui est mal ; et cela lui fait commettre le péché, et s’il persiste dans cet amour de lui-même, dans cette erreur, cela devient aveuglement ; dès lors, le péché devenant chronique devient vice.
La répétition de ces actes contraires à la volonté de Dieu entraîne l’âme de plus en plus loin de l’amour de Dieu ; pouvant même la conduire à refuser le salut éternel que Dieu lui offre.
Se laisser aller à vivre dans le vice n’est donc pas sans danger pour l’âme. Et cela sans compter les dégâts qu’une telle conduite peut avoir dans l’immédiat de la vie, tant dans la vie de la personne elle même que dans celle de tous ceux qui l’entourent.
Redisons bien, ici, la différence qui existe entre un péché et un vice. Le péché est un acte posé, tandis que le vice en est l’habitude. On peut tomber une fois ou l’autre dans un péché sans pour autant en avoir le vice c'est-à-dire l’habitude en soi.
Cependant on comprend bien qu’il est important de veiller à ce que ce péché ne devienne pas un vice, une habitude.
Pour le chrétien, la solution à cela est de regarder régulièrement ce qu’il vit et surtout ce qu’il y a exactement au fond de son cœur. Cela s’appelle vivre l’examen de conscience. Une fois cet examen fait, il est nécessaire aussi de vivre le sacrement de la confession. La confession n’est pas seulement l’aveu des fautes commises, c’est surtout un appel à la miséricorde de Dieu et une réception de cette grâce de miséricorde, grâce qui remet le pécheur dans la pleine communion avec Dieu et avec son peuple.
La grâce de Dieu n’exclut toutefois pas ensuite l’effort à faire pour reprendre le chemin de la vertu. Généralement pour lutter contre les péchés dits capitaux (ils portent ce nom, non parce qu’ils sont plus graves que les autres mais parce que tous les autres péchés découlent d’eux) il faut s’exercer à leur appliquer les vertus opposées.
Ainsi en faisant effort et avec la grâce de Dieu, on peut vaincre
• l’orgueil par l’humilité,
• l’avarice par la libéralité,
• la luxure par la chasteté,
• la colère par la patience, par la douceur…
• la gourmandise par l’abstinence,
• l’envie par l’amour fraternel, par le détachement
• la paresse par la diligence et l’ardeur dans le service de Dieu.
Les vertus théologales :
Les vertus théologales sont les vertus qui ont pour but Dieu et la relation à Dieu. Ces vertus aident l’homme dans ses facultés naturelles à vivre en communion avec Dieu. Elles sont les fruits de la grâce. Elles sont au nombre de 3
• La charité
• La foi
• L’espérance
Par la charité, nous aimons Dieu, les autres et nous-mêmes
Par la foi nous adhérons à tout ce que Dieu nous enseigne dans sa parole
Par l’espérance nous vivons en vue de la vie éternelle
Saint Paul affirme dans ses épîtres quelles ne sont pas toutes destinées à durer. Seule la charité demeurera éternellement, car au ciel, la présence de Dieu sera une évidence. La foi n’aura plus nécessité d’exister. Quant à l’âme elle sera comblée de tous biens et ayant reçu la vie éternelle, l’espérance n’aura plus de raison d’être. L’amour seul demeurera car l’union à Dieu ne se vit que dans l’amour. Cette vertu là sera alors à son comble, à sa perfection.
• La charité
C’est la vertu la plus importante, le catéchisme de l’Eglise Catholique la définit ainsi :
"La charité est la vertu théologale par laquelle nous aimons Dieu par-dessus toute chose pour Lui-même, et notre prochain comme nous-mêmes pour l'amour de Dieu." (CEC 1822)
Il est impossible en effet d’aimer Dieu sans aimer les autres quels qu’ils soient.
« Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu » et qu’il déteste son frère, c’est un menteur : celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20-21).
La charité est une vertu qui nous entraine à poser des actes d’amour, de service, de miséricorde, en nous oubliant nous-mêmes, en faisant passer l’autre avant nous.
La vertu de charité ne peut se réduire à des bons sentiments sans application, elle est concrète et exigeante, comme nous le montre St Paul
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je ne suis plus qu'airain qui sonne ou cymbale qui retentit.2 Quand j'aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien.3 Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien.4 La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle n'est pas envieuse ; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ;5 elle ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal ;6 elle ne se réjouit pas de l'injustice, mais elle met sa joie dans la vérité.7 Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.8 La charité ne passe jamais. Les prophéties ? Elles disparaîtront. Les langues ? Elles se tairont. La science ? Elle disparaîtra.9 Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie.10 Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra.11 Lorsque j'étais enfant, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant ; une fois devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant.12 Car nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. A présent, je connais d'une manière partielle ; mais alors je connaîtrai comme je suis connu.13 Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d'entre elles, c'est la charité. Cor 13/1.13
Elle dépasse nos capacités humaines, on y grandit avec la grâce de Dieu
Prière : acte de charité
- Mon Dieu, je t’aime de tout mon cœur et par dessus tout ; parce que tu es infiniment bon, infiniment aimable; et j'aime mon prochain comme moi-même par amour de toi.
• La foi
Par définition, avoir la Foi, c'est tenir pour vrai une chose dont nous n'avons pas l'évidence, la certitude, la perception directe.
Le Catéchisme de l'Eglise Catholique définit de la foi :
« La foi est la vertu théologale par laquelle nous croyons en Dieu et à tout ce qu'Il nous a dit et révélé, et que la Sainte Eglise nous propose à croire, parce qu'Il est la vérité même. Par la foi "l'homme s'en remet tout entier librement à Dieu" (DV 5).
C'est pourquoi le croyant cherche à connaître et à faire la volonté de Dieu.
"Le juste vivra de la foi" (Rm 1,17). La foi vivante "agit par la charité" (Ga 5,6).» (CEC 1814)
La bible est la parole de Dieu et le croyant se doit de l’accepter et de la vivre. Cependant Dieu n’attend pas de l’homme une adhésion servile, et ignorante. La parole de Dieu se médite dans la prière. Là, les questions, grandes ou petites peuvent trouver leur réponse.
Par ailleurs l’Eglise est le porte parole de l’enseignement du Christ, et le croyant, là aussi est appelé à y adhérer, à en vivre. Cependant cela n’a jamais exclu les questionnements, les interrogations, ni surtout le dialogue
La foi se vit et se cultive. Dieu nous a donné à l’homme une intelligence et un esprit de liberté. L’adhésion à Dieu se fait par le cœur, et le cœur a besoin aussi de l’appui de la compréhension. C’est aussi pour cela que l’Eglise propose des retraites spirituelles, et des formations catéchétiques pour adultes.
La vertu de foi, pas plus que celle de la charité, ne peut se contenter de beaux sentiments ou de belles pensées, elle se vit au concret des engagements du quotidien.
« Le juste vivra de la foi » (Rm 1, 17).
Si l’on croit à ce qu’enseigne la parole de Dieu on doit en vivre ; de même pour l’enseignement de l’Eglise. On ne peut affirmer une chose et en vivre le contraire.
« Sans les œuvres, la foi est morte » (Jc 2, 26)
Par ailleurs la foi implique d’avoir le courage de témoigner de l’amour de Dieu, et du Salut offert par son Fils unique, Jésus Christ. Il ne s’agit pas là de faire du prosélytisme, mais simplement d’avoir le courage de se reconnaitre sauvés par le Christ et disciples du Christ, au sein d’un monde qui aujourd’hui semble vouloir le nier de plus en plus.
« Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai, moi aussi, pour lui devant mon Père qui est aux cieux ; mais celui qui me reniera devant les hommes, je le renierai, moi aussi, devant mon Père qui est aux cieux » (Mt 10, 32-33).
Et l’Eglise affirme :
« Tous doivent être prêts à confesser le Christ devant les hommes et à le suivre sur le chemin de la Croix, au milieu des persécutions qui ne manquent jamais à l’Église » (LG 42 ; cf. DH 14).
Prière : acte de foi
- Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que tu nous as révélées et que tu nous as enseignées par ton Église, parce que tu ne peux ni te tromper, ni nous tromper.
• L'espérance
L’espérance est la vertu qui marque l’espoir en la vie éternelle promise par le Christ. Le croyant sait bien qu’il ne peut se sauver lui-même, il reçoit donc son salut de Dieu et espère en son infinie miséricorde.
Saint Paul écrit :
“Nous sommes devenus des justes, et nous possédons dans l’espérance l’héritage de la vie éternelle” (Tt 3, 7)
L’espérance est la vertu qui rend le croyant serein au sein même des tribulations
«… avec la joie de l’espérance, constants dans la tribulation » (Rm 12, 12).
L’espérance est donc chemin de confiance ; non pas confiance en la force humaine, mais en l’amour de Dieu.
Comme les vertus précédentes, l’espérance implique aussi des actes, car si l’on croit vraiment en cette vie future promise par le Christ on ne peut vivre ici bas n’importe comment, la vie présente étant le chemin par lequel Dieu veut conduire le croyant en son éternité.
Prière : acte d’espérance
Mon Dieu, j'espère avec une ferme confiance que tu me donneras, par les mérites de Jésus-Christ, ta grâce en ce monde et le bonheur éternel dans l'autre, parce que tu l’as promis et que tu tiens toujours tes promesses.
Les vertus cardinales
Le nom « cardinales » vient du latin « cardo » ce qui signifie charnière, pivot. Elles ont donc un rôle de charnière entre les autres vertus.
• la force
Il n’est pas question ici de force physique, mais bien de force morale, de courage.
Cette vertu a pour effet de développer la persévérance dans les épreuves, dans les tentations, et d’aider au dépassement de soi-même dans l’amour de Dieu et des autres.
Cette vertu de force nous aide aussi à grandir dans le témoignage de notre foi, même face aux persécutions. Elle nous rend déterminés et courageux.
• La justice
La vertu de justice nous rend disponible et constant à respecter la morale et à donner à chacun ce qui lui est dû. Ce dû n’est pas seulement matériel, il est aussi psychologique, affectif, spirituel. La justice entraine à respecter la dignité de chaque être humain quel qu’il soit, quoi qu’il vive.
De par sa foi en la miséricorde du Christ, le chrétien est miséricordieux. Cependant sa miséricorde n’est pas naïve. La vertu de justice n’est pas aveuglement devant les fautes de l’autre, pas plus qu’elle ne saurait être assouvissement vengeur d’une souffrance personnelle, mais elle est juste rétribution des actes.
La vertu de justice ne se vit pas uniquement en fonction de ce monde mais en fonction de la vie éternelle offerte par le Christ. Ainsi que l’on peut le lire en Matthieu 25.
"Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges, alors il prendra place sur son trône de gloire.32 Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs.33 Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche.34 Alors le Roi dira à ceux de droite : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde.35 Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli,36 nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir.37 Alors les justes lui répondront : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer,38 étranger et de t'accueillir, nu et de te vêtir,39 malade ou prisonnier et de venir te voir ?40 Et le Roi leur fera cette réponse : En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.41 Alors il dira encore à ceux de gauche : Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges.42 Car j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire,43 j'étais un étranger et vous ne m'avez pas accueilli, nu et vous ne m'avez pas vêtu, malade et prisonnier et vous ne m'avez pas visité.44 Alors ceux-ci lui demanderont à leur tour : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou prisonnier, et de ne te point secourir ?45 Alors il leur répondra : En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait.46 Et ils s'en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle." Mat 25/31.46
• La prudence
La prudence est la vertu qui aide à bien discerner le véritable choix à faire, la bonne conduite à avoir. Elle s’appuie sur le bon sens, sur la raison pratique.
Etre chrétien ne peut en effet correspondre à vivre n’importe quoi, déraisonnablement.
Ainsi ce n’est pas parce que le croyant est appelé à aider les plus pauvres qu’il doit pour autant se démunir de son bien vital au détriment de ses enfants par exemple.
De la même façon, des parents engagés dans le service de Dieu et de l’Eglise, ne sauraient le faire au détriment de l’attention nécessaire à donner à leurs enfants, à leurs proches.
La vertu de prudence a pour but ultime de vivre sainement l’appel de Dieu au cœur de la vie de tous les jours
• La tempérance :
La tempérance correspond à la maitrise de nos instincts humains, et de tous nos désirs dans leur excessivité et désordre.
Ainsi la tempérance va m’aider à être maître de ma consommation d’alcool par exemple.
La tempérance ne concerne pas que les désirs concrets, matériels, elle va aussi m’aider à maitriser mes sentiments excessifs, telle la colère, la jalousie …etc.
C’est une vertu qui doit s’exercer pour se développer. Saint Paul en fait l’éloge au travers de ces épitres.
"Tout est permis" ; mais tout n'est pas profitable. "Tout est permis" ; mais tout n'édifie pas.24 Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d'autrui. 1 Cor 10/23.24
Et vous de même, considérez que vous êtes morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus.12 Que le péché ne règne donc plus dans votre corps mortel de manière à vous plier à ses convoitises.13 Ne faites plus de vos membres des armes d'injustice au service du péché ; mais offrez-vous à Dieu comme des vivants revenus de la mort et faites de vos membres des armes de justice au service de Dieu.14 Car le péché ne dominera pas sur vous : vous n'êtes pas sous la Loi, mais sous la grâce. Rom 6/11.14
Conclusion.
Les vertus, que nous en ayons conscience ou pas, que nous le voulions ou pas, existent bien. Elles ne sont pas l’apanage du passé, mais bien des forces pour aujourd’hui.
Les vertus quelles soient théologales ou cardinales sont des grâces offertes par Dieu, des grâces que nous avons à recevoir et développer, car elles sont les armes nécessaires à notre chemin spirituel. Saint Paul en donne une image dans son épitre aux Thessaloniciens
Nous, au contraire, nous qui sommes du jour, soyons sobres ; revêtons la cuirasse de la foi et de la charité, avec le casque de l'espérance du salut.9 Dieu ne nous a pas réservés pour sa colère, mais pour entrer en possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ,10 qui est mort pour nous afin que, éveillés ou endormis, nous vivions unis à lui. 1 Thess 5/8.10
Mais quelle place ces vertus occupent-elles dans notre vie ? Comment les vivons-nous ? Comment les cultivons-nous ?
Myriam de Gemma