Evangile 05 mars 2024
Matthieu 18,21-35.19,1.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18,21-35.19,1.
Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu'à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. En effet, le Royaume des cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu'un qui lui devait dix mille talents (c'est-à-dire soixante millions de pièces d'argent). Comme cet homme n'avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : 'Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout. 'Saisi de pitié, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, le serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d'argent. Il se jeta sur lui pour l'étrangler, en disant : 'Rembourse ta dette ! 'Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : 'Prends patience envers moi, et je te rembourserai. 'Mais l'autre refusa et le fit jeter en prison jusqu'à ce qu'il ait remboursé. Ses compagnons, en voyant cela, furent profondément attristés et allèrent tout raconter à leur maître. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : 'Serviteur mauvais ! je t'avais remis toute cette dette parce que tu m'avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi ? 'Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il ait tout remboursé. C'est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. » Jésus acheva ainsi son discours, puis il s'éloigna de la Galilée et se rendit en Judée, au-delà du Jourdain.
Voila un texte bien radical ; quasiment intransigeant où au premier abord Dieu pourrait paraître comme un juge implacable. Mais en fait il faut regarder au cœur de Dieu, pour comprendre.
Notre péché est important. Que nous le voulions ou non, si on regarde bien à notre vie, on s’aperçoit que chaque jour, on manque à l’amour de Dieu et parfois même en l’offensant gravement…. Nos péchés s’accumulant, surtout si on ne fait aucun effort de conversion, on finit comme cet homme avec une dette faramineuse ! Une dette qui nous mériterait la mort.
Cependant Dieu dans son amour a décidé de nous faire grâce, en envoyant son propre Fils réparer pour nous. Et maintenant c’est bien une dette d’amour que nous avons. Or la seule façon de rembourser une dette d’amour eh bien, c’est d’aimer !
Aimer Dieu peut paraitre facile. Il ne nous fait jamais de mal. Mais pour aimer Dieu en vérité, il faut aussi aimer les autres, car comme le dit un autre passage de l’évangile tout ce que l’on fait à autrui c’est à Dieu qu’on le fait. Donc si je fais du mal à quelqu’un, c’est à Dieu que je le fais ! Si je refuse mon pardon à quelqu’un, c’est Dieu que je refuse d’accueillir et d’aimer !
Et là, on se retrouve dans la position de cet homme qui refuse de remettre la petite dette de son compagnon alors qu’on lui a remis à lui, sa dette faramineuse ! Même si cela ne nous parait pas évident, nous n’aurons jamais autant à pardonner à quelqu’un que ce que Dieu nous pardonne à nous-mêmes.
Dès lors ce n’est pas Dieu qui va nous condamner mais nous-mêmes en nous coupant ainsi de son amour. On ne peut pas, aimer et ne pas aimer, en même temps, ou l’on vit dans l’amour ou l’on ne vit pas dans l’amour. C’est à cette intransigeance là que Dieu nous appelle, et c’est au fond de notre propre cœur que nous avons à répondre à cette question, car là il est question de notre vraie relation à Dieu même si c’est au travers de l’accueil que nous vivons avec ceux qui nous entourent.
Myriam de Gemma