Evangile de saint Luc 22,24.30
Ils en arrivèrent à se quereller : lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand ? Mais il leur dit : « Les rois des nations les commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. Pour vous, rien de tel ! Au contraire, que le plus grand d’entre vous devienne comme le plus jeune, et le chef, comme celui qui sert. Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves. Et moi, je dispose pour vous du Royaume, comme mon Père en a disposé pour moi. Ainsi vous mangerez et boirez à ma table dans mon Royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.
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L’économie de Dieu, n’est pas celle du monde, la sagesse de Dieu n’est pas celle du monde. Dans le monde, il faut être grand, riche ou puissant pour être respecté, dans le monde de Dieu, le plus petit est reçu comme le Christ lui-même.
Dans le monde pour avoir le droit de faire telle ou telle action, il faut en être reconnu capable, soit parce que l’on a fait les études adéquates, soit parce qu’on en a les finances, soit parce que l’on fait partie du groupe. Dans le monde de Dieu, ce n’est pas cela qui est primordial. Ce qui l’est, c’est la relation de cœur à Dieu .
Jésus balaie tous les clivages humains, toutes les barrières que nous nous ingénions à construire ! Ne l’a-t-il pas fait en allant chercher pour disciples et apôtres, de pauvres pécheurs, et même un publicain, collecteur d’impôts ? Il aurait dû, suivant la sagesse du monde, aller chercher des scribes et des pharisiens ! Il n’en a rien fait ! Les apôtres eux, n’ont pas encore compris cette sagesse de Dieu, et ils réagissent comme les gens de leur société. Jésus les corrige en l’appelant à regarder plus haut, à ne pas s’arrêter à ce qui fait la valeur des hommes en ce monde. Aujourd’hui il nous invite nous aussi, à dépasser nos jugements, nos catégories, nos barrières sociales, économiques, intellectuelles, pour regarder à Dieu et au cœur de ceux que Dieu lui-même appelle. Mais allons-nous oser ce regard, cette considération de la sagesse de Dieu, et accueillir tous ces « petits », tous ces gens « hors de notre groupe », comme de véritables frères en Dieu, comme de véritables missionnaires eux aussi ? Cela n’exclut certes pas le discernement, mais pour discerner ne faut-il pas d’abord accueillir ?
Myriam de Gemma