Victoric, Fuscien, Gentien

(† 303) 

Saints, Martyrs

Fête le 11.12

Au IIIe siècle, Victoric est un Romain venu évangéliser la Gaule dans la région de Boulogne-sur-Mer, avec un compagnon également Romain, nommé Fuscien lui allant autour de l'actuelle ville de Saint-Omer, tandis que Victoric se rendit sur la côte. Puis ils se rejoignirent à Thérouanne où ils convertirent une foule nombreuse au christianisme.

Forts de leur succès, ils voulurent en faire part à Quentin et se mirent en route en direction d’Amiens pour le rejoindre. Quand ils y arrivèrent, la persécution régnait, aussi ils se hâtèrent de s'en éloigner et firent halte dans le village de Sama.

 Là ils furent hébergés par Gentien, un vieil homme, qui leur apprit que Quentin venait d'être martyrisé sur ordre de Rictiovarus, exécuteur romain.

Leur succès attira sur eux la haine des prêtres païens ; toutefois par leur parole et leurs prodiges, ils purent amener à la foi chrétienne un grand nombre d'idolâtres. 

Rictiovarus qui continuait à traquer le moindre chrétien, fut informé des conversions qu'opéraient les deux hommes, il se mit donc à leur poursuite, et finit par retrouver leur trace au domicile de Gentien.

Traduits au tribunal du féroce préfet des Gaules, Rictiovarus, ils subissent un long interrogatoire :

"Quel Dieu adorez-vous ? leur dit-il.

– Nous adorons Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui a sauvé le monde après l'avoir créé.

– Quittez cette folie et sacrifiez aux dieux, ou bien je vous accablerai de supplices.

– Quand on sert Dieu, on ne craint pas la mort. "

Les deux confesseurs sont chargés de fers et conduits à Amiens. Là ils sont attachés à un poteau, et subissent bien des épreuves.

Les martyrs bénissent Dieu dans leurs tourments. On les jette en prison, croyant qu'ils vont y rendre l'âme ; mais on les retrouve le lendemain vivants, pleins de force et invincibles dans leur foi :

"Qu'on les attache à un poteau !  s'écrie Rictiovarus, et qu'on les perce à coups de flèches. " L'ordre barbare est exécuté ; bientôt une grêle de flèches hérisse le corps des deux martyrs, dont le sang jaillit abondamment sur le sol. Enfin ils ont la tête tranchée.

La foule émerveillée aperçut alors les dépouilles mortelles des deux martyrs toutes brillantes de gloire, et admira la grandeur du Dieu des chrétiens.

Mais son admiration fut plus grande, quand elle vit les deux corps se lever, prendre dans leurs mains leurs têtes sanglantes et les porter au lieu où avait été placé le corps du martyr Gentien, leur disciple, victime aussi de la cruauté de Rictiovarus.