SACREMENTS / Vie sacramentelle

Qu’est-ce qu’un sacrement ?

« Un sacrement est une réalité du monde visible qui révèle le mystère de salut parce qu’elle en est la réalisation. » Mgr Robert Coffy, 1971

Quand l’Eglise baptise, confirme, réconcilie, célèbre l’Eucharistie, c’est Dieu lui-même qui baptise, confirme … C’est le Christ qui agit dans les sacrements par l’intermédiaire des ministres de l’Eglise et son action est fondée sur les mystères de la vie de Jésus le Christ parmi nous.

Les sacrements sont des actes qui nous unissent au Christ par l’action de l’Esprit Saint : ils relient les hommes à Dieu mais aussi à leurs frères. En nous permettant d’être en communion avec Dieu mais aussi avec nos frères, ils nous font entrer dans le Corps du Christ, donc de l’Eglise.

Le sacrement est alliance entre Dieu et l’homme mais aussi entre l’homme et Dieu. C’est pour cela qu’on ne peut recevoir un sacrement, sans croire en Dieu et sans être conscient de ce qu’il est et produit  Recevoir un sacrement nous engage à vivre avec Dieu, selon le cœur de Dieu et dans sa volonté.

 

Qu’est-ce que la vie sacramentelle ?

En résumé, c’est la pratique des sacrements.

Le premier des sacrements qui nous engage dans la vie sacramentelle est le baptême qui fait de nous les enfants bien-aimés du Père.

Il faut comprendre ici que tout vient de Dieu et que tout procède de sa grâce … Dieu nous a toujours aimé le premier. C’est par lui que nous existons. Il est à notre origine. 

Le baptême n’est donc pas un rite magique dans l’Eglise, un rite de protection contre les difficultés de la vie … c’est bien plus que cela ; c’est l’alliance paternelle que Dieu fait avec le baptisé et c’est l’alliance filiale que le baptisé fait avec Dieu.

Il est important de bien comprendre cela dès le début sinon nous ne pouvons comprendre la profondeur des autres sacrements dans notre vie.

Chaque sacrement, bien vécu, est source de grâce en nous. Mais en avons-nous bien conscience, ou vivons-nous les sacrements inconsciemment, par habitude ?

Par exemple comment est-ce que je vis le sacrement de la confession ? Comment est-ce que je vis le sacrement de l’eucharistie ?

J’ai reçu le sacrement de la confirmation ; qu’est-ce cela implique dans ma vie ? Le oui que j’y ai dit à Dieu, l’alliance que j’ai consciemment scellée avec lui ce jour là, sont-ils encore « vivants » dans ma vie aujourd’hui ? Où bien est-ce une histoire du passé ? 

Pour ceux et celles qui sont mariés : quel est l’impact du sacrement de mariage dans ma vie de couple … indépendamment du beau souvenir de la célébration …. ?

Chaque sacrement porte en lui la marque de l’alliance divine, et cela pour toute notre vie. Etre croyant, ce n’est pas adhérer à une idéologie religieuse, c’est vivre concrètement au quotidien avec le Vivant, c'est-à-dire Dieu, Père, Fils et Saint Esprit !

Les sacrements sont le lieu de notre vie intime et profonde avec Dieu, le lieu où se renouvelle sans cesse l’Alliance Divine.

 

Le baptême et  la confirmation

J’ai été baptisé lorsque j’étais enfant et je n’ai guère de souvenir de cela. Cependant, à la confirmation j’ai ratifié la décision que mes parents ont prise pour moi.

Le baptême a fait de moi un enfant bien aimé du Père, un enfant adoptif qui a droit à tout l’héritage divin, (à condition de vivre en fils ou fille bien aimé du Père).

Le baptême scelle ma naissance au Ciel !

Mais comment est-ce que je vis ma vie en enfant du Père ? En frère et sœur de Jésus Christ ? Comment est-ce que j’accueille l’Esprit Saint chaque jour en moi pour vivre de ses dons ?

Chaque année, je fête mon anniversaire de naissance, mais est-ce que je fête aussi mon anniversaire de baptême ? Est-ce je rends vraiment grâce à Dieu de m’avoir reçu pleinement dans sa famille ?

J’assiste souvent à des baptêmes en paroisse, mais est-ce que je profite de cette occasion non seulement pour rendre gloire à Dieu du baptême en cours mais aussi pour lui rendre gloire de mon baptême ? est-ce que j’en profite pour lui redire le oui d’adulte dans la foi de ma confirmation ?

Le baptême n’est pas une histoire du passé, c’est une renaissance de chaque matin ! 

 

La confession

Dieu est saint, moi je ne le suis pas. Chaque jour je manque à son amour et je commets des fautes, des péchés. Dieu pourtant attend sans cesse ma réponse à son amour, au travers de mon adhésion à sa parole, à sa volonté, à l’amour des autres et de moi-même. Chaque jour il attend la vérité de mon cœur ; non par rapport à la loi mais à son amour personnel pour moi.

 La confession ne se jauge donc pas à la nécessité légale de se confesser pour avoir accès au sacrement de l’eucharistie par exemple, mais surtout par rapport à notre cœur, à la conscience que nous avons de l’offenser, de ne pas l’aimer comme il le mériterait. (Et l’examen de conscience quotidien nous aide à cela)

Le désir de la confession, la soif de la confession, grandit en nous au fur et à mesure que nous prenons conscience de notre manque d’amour envers Dieu, non pas à travers les « grosses fautes » mais au travers même des détails de notre vie, car alors nous regardons à la racine de notre cœur et non plus à l’extérieur de nos actions. Or c’est bien en notre cœur que se trouve notre relation intime avec Dieu, c’est là qu’il nous rejoint !

Jésus lui répondit : "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui. Jean 14, 23

Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour, comme moi j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure en son amour. Jean 15, 9.10

L’amour vrai souffre de blesser l’autre de quelque façon que ce soit. L’amour vrai demande pardon, et s’efforce de réparer autant que possible le dommage causé. Dieu nous appelle à l’aimer du même amour qu’il nous aime ; cela ne se peut que dans la vérité, et dans la grâce reçue au cœur du sacrement de la confession. Certains saints qui avaient découvert cela se confessaient tous les jours !

Pour le baptisé, le bon rythme est de se confesser régulièrement une fois par mois, voire plus lorsque le désir de la confession grandit. La grâce de l’amour de Dieu grandit avec ce sacrement.

 

L’eucharistie

Sacrement de l’intimité divine par excellence !

Dieu se livre à nous, en nous sans réserve …. Mais comment le recevons-nous ?

Avons-nous toujours bien conscience de ce qui se réalise lorsque nous communions, au moment où nous communions ?

Sommes-nous aussi dans l’offrande de nous-mêmes au Seigneur ? Plus encore : sommes-nous, à ce moment là, offrande de nous mêmes sans réserve, sans restriction ?

L’hostie n’est pas un « morceau de pain béni », c’est le Christ lui-même, présence réelle, vivante, qui vient à notre rencontre pour nous aimer, pour faire sa demeure en nous. Est-ce que j’accueille vraiment le Vivant ? Est-ce que j’ose cette union intime avec lui, ou est-ce que je le laisse là, pour rester sur mes pensées personnelles (préoccupation, demandes..), sur mon activité extérieure (chant…) ?

Ce sacrement est tellement important, tellement fort, que Saint Paul nous avertit :

Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s'il ne discerne le Corps. 1 Cor 11, 28.29

En effet il ne s’agit pas seulement de dire « Seigneur je crois que tu es vivant dans l’hostie » il faut aussi que notre cœur soit pur, que notre cœur soit vrai, que notre cœur soit offrande de tout nous-mêmes …. Là, pas de routine, mais un amour toujours renouvelé !

 

Le sacrement des malades

Voila bien un sacrement que nous n’utilisons pas beaucoup ; pour bien des chrétiens il est synonyme d’extrême onction (sacrement des mourants).

Pourtant ce sacrement existe depuis l’origine de l’Eglise envers les malades atteints de maladies graves ou de maladies que la médecine ne peut soigner ; certes il ne s’agit pas de le demander pour un rhume, mais en cas de maladie grave, d’handicap, on peut y avoir recourt.

Ce n’est pas une simple prière des frères, une simple prière de guérison, c’est un sacrement puissant qui nécessite les deux autres sacrements à savoir la confession et la communion. Cela implique donc dans le cœur du malade, le désir de la conversion et de vivre selon la parole de Dieu ensuite.    

Il ne faut pas attendre la dernière extrémité, (l’heure de la mort) pour le demander. C’est une œuvre de charité que de le proposer aux malades qui en ont besoin, afin qu’ils puissent le recevoir s’ils le désirent vraiment.  

Myriam de Gemma