Édith De Wilton

(961-984)

Sainte, Princesse
d´Angleterre, Vierge 

Fête le 16 / 09

Edith vint au monde en 961. Elle était fille naturelle du roi Edgar. Ce prince l'avait eue d´une dame illustre par sa naissance, qu'il avait enlevée, et qui se nommait Wulfride.

Sa femme étant morte, il voulut épouser celle qu'il avait déshonorée ; mais Wulfride ne voulut point y consentir, et alla même prendre le voile dans le monastère de Wilton, dont elle devint abbesse peu de temps après.

Elle voulut se charger elle-même du soin d'élever Édith, sa fille, qui par là fut arrachée à la corruption du monde, avant d'en avoir ressenti les effets.

La jeune princesse profita si bien des exemples et des instructions de sa mère, qu'elle se fit religieuse dans le même monastère.

Elle faisait l'office de Marthe à l'égard de toutes les religieuses et des externes, et les fonctions de Marie à l'égard de Notre-Seigneur ; car, sans considérer sa naissance, elle s'appliquait aux plus vils ministères de la maison, assistait les malades, et se faisait la servante des étrangers et des pauvres.

Elle fonda pour eux, près de son monastère un hôpital pour en entretenir toujours treize.

Secourant de ses aumônes et de ses soins ceux qu'elle savait être dans l'indigence, elle cherchait les affligés pour leur donner de la consolation, et aimait mieux converser avec les lépreux, qui sont abandonnés de tout le monde, qu'avec les premiers princes du royaume.

Plus les personnes étaient rebutées des autres à cause de leurs infirmités, plus elles étaient bienvenues auprès d'elle ; en un mot, Édith était incomparable dans son zèle à rendre service à son prochain.

L'abstinence faisait sa joie, et elle fuyait autant les viandes délicates que les autres les recherchent avec empressement, joignant à cette mortification celle d'un rude cilice qu'elle portait sur sa chair nue, afin de réprimer de bonne heure les mouvements de la nature.

Telle fut la vie de cette jeune princesse jusqu'à l'âge de quinze ans.

Le roi informé de tant de belles qualités de sa fille, voulut la faire abbesse de trois monastères ; mais elle le remercia, et se contenta de lui proposer pour cela des religieuses que son humilité lui faisait juger beaucoup plus capables qu'elle d'occuper ces places.

Son humilité parut encore bien davantage lorsqu'elle refusa la couronne d'Angleterre ; car après la mort du roi Édouard II, que l'Église honore comme un martyr, les seigneurs vinrent la trouver pour lui présenter le sceptre, et employèrent toutes les raisons possibles, et même tentèrent les voies de la violence pour l'obliger de l'accepter. Elle leur résista toujours clairement.

Elle avait fait bâtir une église en l'honneur de saint Denis ; elle pria Dunstan d'en faire la dédicace. Pendant la solennité de la messe, ce saint prélat eut la révélation que la mort de la jeune princesse, qui n'avait encore que vingt-trois ans, arriverait au bout de quarante jours.

S'étant aperçu, durant la cérémonie, que la Sainte faisait souvent le signe de la croix sur le front, il dit aussi par esprit de prophétie : « Dieu ne permettra pas que ce pouce périsse jamais ».

L'événement vérifia l'une et l´autre de ces deux prédictions :

  • au bout de quarante jours, le 16 septembre 984, elle rendit son âme dans la même église, entre les mains des anges, qui honorèrent son décès de leur présence et d'une mélodie céleste ;
  • et ce même pouce, dont elle s'était tant de fois servie pour former sur elle le signe de la croix, fut trouvé treize ans après sa mort sans aucune marque de corruption, quoique tout le reste de son corps fût presque entièrement réduit en cendres.