En quoi est-ce humiliant de pardonner à ses ennemis ? Si je vis réellement en Dieu, en quoi tout ce que les hommes peuvent me faire est-il humiliant ? Cela peut-il réellement m'atteindre, puisque l'égo est sensé disparaitre dans la foi, non ?

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C'est simple, lorsque nous avons été vraiment blessés en profondeur par quelqu'un le premier réflexe est de se défendre, de se rebiffer, voire de se venger ! C'est une question de fierté, d'orgueil inhérente à la condition humaine, et en cela, c'est rentrer dans le chemin de l'humilité que de renoncer à répondre de la même façon à notre agresseur et c'est rentrer dans le chemin de l'humiliation d'accepter de passer pour "une poire" aux yeux non seulement de notre agresseur mais encore de notre entourage qui nous conseille de nous défendre !

Car il faut bien le savoir, si je pardonne à mon agresseur , je renonce par le fait même à toute contre-offensive et toute démarche judiciaire, aussi justifiée soit elle !

Oui le pardon nous fait rentrer dans l'humilité et l'humiliation, mais au bout il y a toute la grâce de la joie du pardon .... Et la grâce de Dieu qui prend soin de ses enfants !

Tu écris : " si je vis réellement en Dieu, en quoi tout ce que les hommes peuvent me faire est-il humiliant ? Cela peut-il réellement m'atteindre, puisque l'égo est sensé disparaitre dans la foi, non ? "

Oui l'égo est sensé disparaitre, mais il ne disparaitra totalement que lorsque nous aurons atteint la sainteté, c'est à dire la perfection en Dieu et cela ne s'atteint qu'au ciel. Il est certain que plus nous grandissons dans la foi, plus notre ego se fait petit, et moins les attaques des autres nous atteignent, mais ce n'est pas pour autant que plus rien ne nous atteint.

Même les plus grands saints ont souffert des attaques des autres, et ont dû faire un grand effort d'abnégation et d'humilité pour pardonner.

Or nous, qui ne sommes pas des saints, nous avons chacun notre seuil de résistance quant aux attaques d’autrui. Il nous faut donc rester vigilants sur les mouvements de notre cœur et demander sans cesse la grâce de Dieu pour rester dans l’humilité et passer au-dessus de tout sentiment d’humiliation, pour aimer l’autre comme Dieu l’aime.  

Myriam de Gemma