Amand de MAASTRICHT

(† 675)

Saint , évêque

Amand naquit aux environs de Nantes, de parents pieux, qui étaient Seigneurs du pays.

Il quitta le monde à l'âge de vingt ans, et choisit pour sa demeure un monastère de la petite île d’Oye, voisine de celle de Rhé.

Il y avait à peine un an qu'il y goûtait les douceurs de la retraite, lorsque son père l'ayant découvert, alla le voir, et employa toutes les raisons pour le faire sortir du monastère il le menaça même de le déshériter.

Amand lui répondit respectueusement qu'il n'avait d'autre prétention que celle de vivre pour Jésus-Christ, qu'il avait choisi pour son unique partage.

L'année suivante, il se retira à Bourges, où il vécut près de quinze ans dans une petite cellule voisine de la cathédrale, sous la direction du saint évêque Austrégisile.

Il y pratiqua tout ce que la pénitence a de plus austère, portant continuellement le cilice, et ne prenant pour toute nourriture que du pain d'orge et de l'eau.

Il fit ensuite un pèlerinage à Rome, puis revint en France, où il fut sacré évêque en 628. On ne l'attacha à aucun siège particulier, et sa fonction devant être de prêcher la foi aux infidèles.

Le nouvel évêque ne s'occupa plus que des moyens de correspondre à sa vocation.

Il alla porter l'évangile dans la Flandre, et chez les Slaves dans la Carinthie et dans les provinces voisines du Danube.

Ayant été ensuite banni par le Roi Dagobert, qu'il avait clairement repris sur ses désordres, il employa le temps de son exil à instruire les Gascons et les Navarrais des mystères de la foi.

Sa disgrâce ne fut pas de longue durée ; Dagobert le rappela peu de temps après. Ce prince se jeta même aux pieds de l’évêque pour lui demander pardon, et le pria de baptiser le fils que Dieu venait de lui donner.

Amand, toujours dévoré de zèle pour le salut des âmes, se chargea d'une mission dans le territoire de Gand. Il ne rencontra d'abord que des cœurs endurcis, et des esprits livrés à la plus grossière superstition.

On en vint même jusqu'à le battre et à le jeter dans l'eau : mais rien ne fut capable de déconcerter son zèle ; il continua ses prédications, quoiqu'elles ne produisissent aucun fruit, espérant toujours que le moment des miséricordes arriverait.

Il ne se trompa point. Dieu favorisa Amand du don des miracles. Le bruit s'étant répandu qu'il avait ressuscité un mort, les barbares renoncèrent à leurs superstitions, abattirent les temples de leurs idoles, et accoururent en foule pour recevoir le baptême.

Notre évêque missionnaire bâtit plusieurs églises en 633, et fonda deux grands monastères à Gand, l'un et l'autre sous l'invocation de saint Pierre.

Quelques années après, il en bâtit encore un autre à trois lieues de Tournai, sur la petite rivière d'Elnon, dont il prit le nom, et que l'on appelle aujourd'hui Saint-Amand, avec la ville qui s'y est formée.

Amand fut élu évêque de Maastricht en 649 ; mais il ne resta pas longtemps sur un siège où il avait été élevé malgré lui.

La vue de sa première vocation, jointe à l'espérance de faire plus de fruit hors de son diocèse, le détermina à donner sa démission de l'évêché de Maastricht, après l'avoir gouverné trois ans. Il désigna lui- même son successeur, qui fut saint Remacle, abbé de Cougnon.

Libre désormais, il reprit ses travaux apostoliques, et consacra le reste de ses jours à la conversion des païens.

Enfin, cassé de vieillesse et de fatigues, il se retira à l'abbaye d'Elnon, qu'il gouverna en qualité d'abbé, un peu plus de quatre ans, et mourut en 675, âge de 90 ans.

 Il fut enterré dans l'abbaye de saint Pierre d'Elnon.