
Marutha de SOPHËNE
(fin IV.- début V.)
Saint, Evêque
On ne connaît pas beaucoup de détails personnels sur ce grand évêque oriental, qui joua pourtant un grand rôle dans les rapports entre Constantinople et les églises perses.
Le nom de Marutha est araméen
Il étudia la théologie et la médecine.
On le trouve au synode de Side (382-383), organisé par Flavien archevêque d’Antioche contre les messaliens ou euchites, des vagabonds qui priaient et ne travaillaient point.
Marutha y porte le titre d’évêque de Sophène, région au sud-ouest de l’Arménie. Il est difficile de déterminer le nombre et les dates de ses missions en Perse.
Les empereurs romains, une fois chrétiens, avaient pris l’habitude de nommer un prélat dans leurs ambassades. On choisissait de préférence un évêque de Mésopotamie, bien au courant des affaires persanes à cause des relations fréquentes de voisinage.
C’est comme “évêque de Mésopotamie” qu’il vint au synode du Chêne, près de Chalcédoine (été 403). …
Marutha sut se gagner l’estime du monarque perse : selon différentes sources, soit il l’aurait délivré de maux de tête opiniâtres, soit il aurait libéré son fils d’un démon. On ne sait que croire exactement, mais ce qui est sûr, c’est qu’il l’inclina à une politique favorable aux chrétiens et put ainsi réorganiser l’Eglise de Perse au moyen du concile de Séleucie (410).
Au concile de Séleucie, Marutha se présenta nanti de trois lettres des “Pères occidentaux”. On adopta les canons de Nicée.
Marutha pouvait être heureux du changement qu’il avait obtenu en si peu de temps. L’Eglise, hier persécutée et divisée, était maintenant protégée par la Porte Royale.
Une hiérarchie organisée allait appliquer les règles canonisées dans le monde romain. La foi de Nicée unissait toutes les chrétientés syriennes. Il y eut plus de liturgies privées à domicile ; une église par paroisse, un évêque par diocèse (environ trente), un métropolitain par province (cinq), et un chef, le catholicos des villes royales, de Séleucie-Ctésiphon.
Marutha fut donc un négociateur persuasif, un éminent agent de liaison entre Constantinople et Séleucie.
En Orient, on le fête le 16 ou 17 février ; en Occident, on l’avait commémoré curieusement le 4 décembre, mais les récents contacts entre les Eglises catholique et orthodoxe ont fait adopter partout une date unique, ce qui fait que Marutha est mentionné maintenant au 16 février.