Eucharistie: Bien vivre l’eucharistie
Introduction
Le propos de ce dossier n’est pas de décrire point par point le déroulement de la messe, il existe suffisamment de documents là dessus, n’en cherchez donc pas tous les détails. Le projet de ce dossier se veut plus simple ; nous aider à tourner notre cœur vers le Seigneur tout au long du déroulement de la messe. La messe est riche de symboles, de mouvements, de temps, chacun d’eux implique une réaction de notre part, mais cela va tellement vite, et puis nous en avons tellement l’habitude, que bien souvent, une certaine routine s’installe et nous oublions leur sens et leur vie.
On ne va pas à la messe comme on va au cinéma, en ce sens que pour le cinéma je peux arriver juste au début du film cela n’est pas dérangeant, puisque que je n’ai qu’à m’asseoir dans mon fauteuil et regarder le film. Pour la messe on ne va pas y assister comme à une projection de film, non, on vient pour y participer, cela demande donc que je puisse m’y préparer un tant soit peu !
Or qui dit participer, dit que je suis, non plus le spectateur, mais bien un acteur de ce qui se passe ! Je vais avoir des gestes à poser (me lever, m’asseoir, m’avancer pour communier, me mettre à genou…), des paroles à dire (réponses aux prières, chants, …) , mais surtout je vais avoir des sentiments à vivre en vérité et en profondeur ; car l’eucharistie ne se vit pas comme un film pour «du semblant » mais bien en réalité, Jésus étant réellement présent sur l’autel.
L’Eucharistie est un rendez vous d’amour avec Dieu, avec Jésus qui vient là sur l’autel pour que je le reconnaisse, que je le reçoive et que je me livre aussi à lui !
On ne vient pas à la messe par routine, et encore moins par obligation. On y vient parce que l‘on y est invité. Et l’on n’y est pas invité par n’importe qui, puisque c’est le Christ lui même qui nous y invite à travers l’Eglise, depuis qu’Il a institué ce sacrement à la veille de sa Passion. Le Christ nous aime, Il nous aime chacun personnellement et d’une manière toute particulière, c’est chacun de nous qu’Il invite personnellement et c’est personnellement que nous lui répondons oui ou non !
Il peut nous arriver de ne pas aller à ce rendez vous , parce que nous sommes fatigués , parce que nous avons, à notre sens, autre chose de plus important à faire que d’aller à la messe… mais prenons un instant pour nous arrêter : Que dirions nous à notre fiancé(e) alors que nous l’invitons à manger le dimanche , et qui nous dirait « oui je viens » … et finalement ne viendrait pas , sans se décommander , ou en se décommandant , « non je peux pas , j’ai autre chose de plus important à faire !!! »
Certainement que nous n’apprécierions pas ! Eh bien, ne nous en déplaise, c’est ce que nous faisons avec le Christ quand nous refusons (sans raison juste et valable) de participer à son repas d’amour alors que Lui même nous y attend !
Ainsi donc, nous voyons que même avant d’arriver à l’église notre cœur doit être prêt ; c’est à dire qu’il doit vraiment avoir envie de retrouver son bien aimé ! Prenons donc le temps de regarder en nous quelles sont nos motivations, quels sont nos sentiments alors même que nous allons prendre le chemin de l’église ! Si nous y allons parce que nous y sommes obligés, ou parce que nous avons l’habitude d’y aller mais que nous ne ressentons rien, alors demandons au Seigneur de réchauffer notre cœur, de réveiller en nous l’amour de Lui ! Et puis, si à l’heure d’aller à la messe, je me refuse d’y aller, peut être est-il encore temps de bien réfléchir à ce qui motive ma décision, de voir son importance réelle, et si ce n’est pas une raison valable (travail, maladie …), peut être puis-je faire un effort sur moi même et aller à la messe, en disant au Seigneur…. « Je ne voulais pas, mais puisque tu m’attends…et que je ne veux pas te poser de lapin ! Alors je viens ; mais aide moi à vivre vraiment avec toi cette rencontre ! »
Notons aussi ici, qu’il est bon d’arriver un peu avant l’heure de la messe (10 à 15 minutes est une bonne moyenne). Le Seigneur nous invite à une rencontre toute intérieure, or, nous sommes généralement pris par tous les soucis de notre vie, petits ou grands, qui forment une belle agitation en nous. Pour arriver à être sur la même longueur d’onde que le Seigneur , pour l’entendre au fond de notre cœur, il nous faut faire le calme, et le bon moyen c’est d’arriver avant l’heure et de commencer à prier en lui remettant toute notre vie entre ces mains, une fois cela déposé et lâché alors nous pourrons nous concentrer sur ce rendez vous d’amour ! On comprend dès lors que si l’on rentre dans l’église c’est pour prier,… donc si nous devons voir telle ou telle personne, prenons la peine de lui parler avant ou après la messe, et en dehors de l’église, afin de ne pas déranger ceux qui sont déjà là et qui prient pour se préparer à bien recevoir Jésus !
Rite d’ouverture ou temps de l’accueil
Nous voilà maintenant dans l’église, où nous nous sommes préparés à vivre cette célébration qui va commencer. Nous y sommes venus personnellement, mais là maintenant nous voilà tous rassemblés pour vivre la même chose. C’est ensemble que nous nous présentons donc devant le Seigneur. pendant que le Prêtre rentre dans l’église, avec tous les « servants », pendant qu’ensemble ils remontent l’allée centrale jusqu’à l’autel, nous allons chanter un chant d’entrée, un chant d’accueil. Ce n’est pas à la chorale, fut elle splendide, de le chanter tout seul, c’est à nous aussi de le chanter ! Rappelons nous bien nous ne sommes pas venus assister en spectateurs à une célébration, nous sommes venus participer au Repas du Seigneur ! Nous avons donc tous à faire l’effort de chanter ! et ceci sera valable pour tous les chants de la messe. La chorale est là pour nous aider car nous ne savons pas tous chanter comme il faut, mais en aucun cas elle n’est là pour faire un show ! Reconnaissons donc l’aide précieuse qu’elle nous apporte et chantons avec elle, pour l’amour du Seigneur !
Le prêtre est arrivé dans le choeur, le chant est terminé et il accueille par un petit mot l’assemblée l’invitant à la prière. Dès lors c’est ensemble que nous nous tournons vers le Seigneur, même si intérieurement nous y allons de notre petit chapitre personnel. Nous devons là, vraiment prendre conscience que nous ne sommes qu’une partie de l’assemblée, ni plus grande ni plus petite que telle ou telle autre .Pour le Seigneur il n’y a pas de grand ou de puissant qui tienne, ni d’argent qui compte, Lui voit simplement notre cœur, et pour lui chacun de nous est, au même titre, son enfant bien aimé. Ne nous arrêtons pas non plus aux considérations du style « celui-là …, il est là,… avec ce qu’il vit, il ose être là ??!!! » Non, il nous faut bannir tous ces regards de jugements de comparaisons, et accepter que nous soyons tous sur le même pied d’égalité devant le Seigneur, Lui seul sait vraiment ce qu’il y a dans notre vie et surtout dans notre cœur. Alors tournons nous vers Lui ensemble, d’un même cœur et laissons le donc s’occuper de tout le reste !
Dans ce temps, le prêtre nous invite aussi à faire sur nous mêmes le signe de la croix.
C’est un geste important, un geste qui nous met d’emblée dans la prière en présence du Christ, mais qui est aussi une salutation respectueuse de notre part vers celui qui nous invite. C’est également marquer notre foi et reconnaître sur nous la puissance de la mort et de la résurrection du Christ. Prenons donc le temps, de faire ce signe correctement en pensant à ce que nous faisons !
Rite Pénitentiel
Une fois l’accueil fait, le prêtre nous invite à nous tourner vers le Seigneur, dans la vérité et l’humilité. D’abord par la prière du « je confesse à Dieu » et ensuite par le « Seigneur prends pitié » Le fait est, que tous autant que nous sommes, nous avons péché, nous sommes donc pécheurs; et un pécheur ne se présente pas devant celui qu’il a offensé, en fanfaronnant ! Dieu nous connaît, Il connaît notre fragilité, notre faiblesse, notre misère, et Il nous aime, Il ne demande qu’a nous pardonner, mais encore faut-il que nous reconnaissions réellement notre péché et que nous en demandions pardon. Bien sur le temps de cette prière est trop court pour toute une confession, mais si nous sommes vrais et honnêtes avec nous mêmes nous savons bien quel est le(s) pardon(s), que nous avons à demander. Prenons alors, intérieurement, le temps de le(s) nommer ! La vérité va avec l’humilité ! Cela ne nous dispensera pas d’aller au sacrement de réconciliation ultérieurement, mais cela nous mettra à notre vraie place devant le Seigneur, qui pourra alors recevoir notre prière et surtout agir dans notre cœur. Et puis notons le aussi, au passage, quand nous prenons le temps de voir nos fautes, nous en passons nettement moins à essayer de voir celle des autres! Surtout pendant ce temps ne restons pas dans le vague, même si le chant du «Seigneur prends pitié » nous fascine et nous entraîne dans sa mélodie !!! … Nommons nos fautes autant que possible.
Ce temps se termine par le Gloire à Dieu ! Ce n’est pas pour rien. Il ne sert à rien en effet de rester fixer sur notre péché, nous avons à recevoir notre pardon de Dieu; de Dieu Père tout puissant et toute miséricorde. Nous sachant pécheur, mais aussi pécheurs aimés et pardonnés nous rendons gloire à Dieu pour toute ce qu’il est, parce qu’ « IL EST » . Et par là même nous nous ouvrons à lui et à sa parole
Temps de la parole
Parole que nous écoutons en 4 temps, la première lecture, tirée de l’Ancien Testament, le psaume qui nous aide à prier sur le thème de ce premier texte, la deuxième lecture tirée du Nouveau Testament, c’est à dire des épîtres. Puis vient l’évangile.
Ces textes revenant régulièrement, au moins tous les 3 ans, nous pouvons avoir le sentiment de bien les connaître! Certes nous les connaissons, mais nous les connaissons avec notre tête. Or la parole de Dieu est parole de vie, c’est à dire qu’elle doit nous rejoindre toujours là ou nous en sommes dans notre vie de tous les jours, dans notre vie avec Dieu. Il nous faut donc, non pas écouter ces paroles avec notre tête, mais bien les écouter avec notre cœur, et laisser le Seigneur nous toucher par elles. En gros l’attitude que nous devons avoir est la suivante : «Seigneur, parle, je t’écoute, montre moi ce que tu veux me dire personnellement aujourd’hui.» Nous voyons là que l’écoute de la parole n’est pas seulement cérébrale elle est surtout de cœur et donc prière, écoute intérieure de Dieu.
L’homélie que le prêtre fera après la lecture de l’évangile, nous éclairera aussi, il faut donc l’écouter tout aussi attentivement, et tout autant dans une disponibilité intérieure! … Et cela quelque soit le prêtre et quelque soit le style d’homélie qui soit utilisé.
Dieu est Dieu ! Il nous parlera si nous savons l’écouter. Une fois que nous l’aurons entendu, retenons bien ce qui a été dit à notre cœur et surtout gardons le et essayons de le vivre à partir de là. Dieu ne nous a pas parlé que pour le temps de la messe, il nous a parlé pour nous que vivions de sa parole, elle va donc être à mettre en pratique … dès la sortie de l’église !
Il est possible que la parole réveille en nous des choses du passé, nous appelle à la réconciliation par exemple, alors il ne faut pas hésiter et voir à prendre rendez vous dès que possible avec un prêtre. Le Seigneur entame là un travail de libération, de guérison, il ne faut pas lui tourner le dos, sous prétexte que c’est encore douloureux ou que cela froisse notre orgueil !
Il est également possible que la parole résonne en nous mais qu’au bout du compte ce ne soit pas très clair , alors il ne faut pas la rejeter parce que nous ne la comprenons pas , mais il faut que nous cherchions de l’aide pour mieux la saisir , si nous avons un directeur spirituel ,nous pouvons lui en parler sinon , nous pouvons là encore trouver un prêtre pour qu’il nous y aide !
Dans ce temps, un geste important est à noter. Juste avant la lecture de l’évangile, le prêtre dit : « évangile de Jésus Christ selon saint.. » Et l’assemblée alors répond « Gloire à toi Seigneur », tout en se signant d’une petite croix sur le front puis sur les lèvres et enfin sur le cœur. Là aussi il est important de prendre conscience du geste que nous posons. Il nous met à la fois dans une attitude d’écoute et de demande d’aide pour accueillir clairement la parole de Dieu; aussi lui demandons nous par ce geste, d’ouvrir, de purifier notre esprit, nos lèvres et notre cœur afin non seulement de bien recevoir la parole, mais encore d’être capable de la transmettre ensuite et d’en vivre. C’est une attitude intérieure forte, que nous pouvons traduire mentalement par « Seigneur, viens purifier mon esprit, mes lèvres mon cœur, pour que ta parole fasse son œuvre en moi. »
Après l’homélie, nous sommes tous appelés à proclamer notre foi commune à travers le «Je crois en Dieu ». Là encore ce n’est pas seulement à la chorale de le faire si la prière est chantée. nous devons nous y joindre de tout notre cœur et pas du bout des lèvres . Affirmer sa foi ainsi verbalement n’est pas « faire comme tout le monde » , mais bien marquer au Seigneur notre foi( en pensant réellement ce que l’on dit ) , et la marquer ensemble puisqu’il nous a rassemblés , et qu’il nous aime tous d’un même amour !…Et puis comment pourrions nous avoir le courage d’affirmer notre foi extérieurement , dans notre vie de tous les jours si nous n’arrivons même pas à le faire alors que nous sommes dans une assemblée où nous croyons tous la même chose !
Il peut arriver que suivant le point où nous en sommes arrivés de notre cheminement spirituel, notre foi ne soit pas tout à fait claire et nette sur certains points (par exemple, je peux croire à la communion des saints, mais ne pas arriver à la définir vraiment) cela ne nous dispense pas d’affirmer notre foi, par contre cela nous engage à essayer de clarifier les choses en nous, afin que nous soyons vraiment honnête et clairs avec nous-mêmes, avec les autres et surtout avec Dieu.
Après cette affirmation de notre foi, vient la prière universelle, nous avons affirmé ensemble que nous croyons, maintenant c’est ensemble que nous prions pour notre vie, pour notre monde, pour l’Eglise toute entière. Nous vivons notre foi affirmée plus haut, et notre confiance en l’amour de Dieu. Là aussi il est important que notre cœur soit uni à la prière et pas seulement notre tête. L amour vient du cœur, et la prière universelle, qui est une intercession est un acte d’amour envers tous les hommes. Il ne nous appartient pas de commenter la prière pour dire si elle est bien formulée (français ou tahitien correct .. ;) ou si nous sommes d’accord avec la prière (par exemple si nous prions pour les pauvres de tel ou tel pays alors que nous considérons nous qu’il y a déjà assez à faire chez nous …) il nous appartient de prier de tout notre cœur, ensemble et pour le bien de tous.
Ensuite, vient la quête ! Ce n’est pas un droit de prier, ou d’avoir une place sur le banc! Ceci peut nous faire sourire, mais la réflexion n’est pas si rare. Témoin, cette petite histoire : un jour un homme, non croyant il est vrai, accompagne sa femme sur un lieu de pèlerinage, ils arrivent pendant une messe, au moment de la prière universelle, ils vont donc s’asseoir discrètement sur un des bas côtés, pour ne pas déranger les autres…. Et puis voilà la quête ! Surpris, il dit à sa femme : « on loupé le début.. Mais il faut payer quand même ! » Il a bien sur fallu lui expliquer les choses plus clairement à la sortie!… Mais ne rions pas trop vite, combien de fois ne nous est-il pas arrivé de mettre négligemment notre argent dans la corbeille en pensant : «pour les frais de l’Eglise». Ce qui n’est pas faux en soi, puisque l’argent va effectivement servir dans l’Eglise; cependant nous avons oublié un simple fait, c’est que cette offrande nous la faisons d’abord à Dieu, et qu’elle représente , l’offrande de notre vie , C’est nous mêmes que nous mettons dans la corbeille , qui va être déposée au pied de l’autel juste avant que les offrandes du pain et du vin, qui deviendront Corps et Sang du Christ, soient apportées et déposées sur l’autel. Prenons donc là aussi le temps de vivre intérieurement à travers ce don de notre monnaie, le don de tout ce qui a fait notre vie au Seigneur.
Temps du repas ou liturgie eucharistique
Il commence par l’apport des dons du pain et du vin et l’offrande de ces dons au Père, pour qu’ils deviennent le Corps et le Sang du Christ A travers cette offrande des dons c’est aussi toute notre vie (fruit de la terre et du travail des hommes) qui est offert à Dieu. Il est donc important que nous soyons unis intérieurement à cette offrande , ce n’est pas seulement l’affaire du prêtre à l’autel !
Cette prière d’offrande, nous amène à la louange de Dieu qui éclate dans le «Saint Saint Saint ». C’est une louange qui doit vraiment sortir de notre cœur et non pas seulement de nos lèvres comme machinalement ! Dieu tout puissant , le Dieu de l’univers vient à nous en son Fils pour se faire notre nourriture ! Ce n’est pas rien ! Reconnaissons le , acclamons le de toute notre foi , de toute notre reconnaissance ! ….Et là aussi ne laissons pas la chorale chanter toute seule !!!!!
Puis vient le récit de l’institution de l’Eucharistie, et la consécration : « prenez et mangez, prenez et buvez » Jésus est maintenant là sur l’autel, il mérite toute notre attention, tout notre respect, toute notre reconnaissance, tout notre amour. Il le mérite tellement que nous nous mettons à genoux au moment de la consécration ! Ce geste n’est pas non plus anodin ou folklorique ! Dieu est Dieu ! Et Dieu est là devant nous ! Comment ne nous inclinerions nous pas devant Celui qui si grand, si saint qu’il soit, vient dans son infinie miséricorde à nous pour nous nourrir et nous donner la force d’avancer sur la route de tous les jours! Comment ne nous inclinerions nous pas devant celui qui nous aime tellement qu’il est mort sur la croix à cause de nos péchés afin que par lui nous ayons la vie éternelle ! Ne nous inclinons pas que de corps, mais inclinons nous surtout avec tout notre cœur
Car Celui qui vient nous rendre la vie est là devant nous, pour nous … Pour nous tous ensemble et pour nous personnellement. Inclinons nous et préparons nous à le recevoir en nous, préparons nous aussi à lui dire notre amour pour Lui en nous offrant à Lui, pour qu’il devienne vraiment le maître de toute notre vie , pour qu’Il puisse devenir « notre unique et notre tout ! »
Avant la communion à proprement parler il y aura aussi la prière du Notre Père, et le geste de paix !
Nous n’allons pas nous étendre sur le Notre Père, car nous le connaissons tous, et il nous a certainement été expliqué plusieurs fois déjà, cependant il est bon ici de reprendre conscience que c’est ensemble que nous sommes devant Dieu, que c’est ensemble que nous le prions ; (nous sommes tellement ensemble devant lui que dans certaines célébrations nous nous donnons la main le temps de cette prière)….. Que c’est ensemble que nous sommes appelés à le louer et à l’aimer… . Or comment pourrions nous vraiment l’aimer alors que nous gardons des rancunes, voir des colères envers les autres ? « Pardonnes-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». Dans quelques instants nous allons nous approcher de l’autel pour recevoir le Corps du Christ, soyons donc honnêtes, reconnaissons notre incapacité d’aimer, de pardonner et demandons au Père, la grâce de pouvoir un jour vivre ce ou ces pardons. Il connaît nos limites, nos incapacités, Il sait que nous sommes pécheurs, Il nous aime envers et contre tout, cependant Il nous appelle à l’amour, donc à aimer les autres comme Lui les aime ! Prenons vraiment le temps d’intérioriser ces paroles du Notre Père, que cette prière soit vraie en notre cœur, quelque soit notre vie. Dieu sait recevoir un cœur vrai et humble !
Parlons un peu du geste de paix, il est signe de l’amour de Dieu pour nous, et de nous pour les autres! C’est un signe ! Point n’est donc besoin de traverser toute l’église pour aller donner la paix à telle ou telle personne 20 rangées de bancs plus loin ! Ce n’est pas notre paix que nous donnons c’est celle de Dieu, et nous la recevons dès que quelqu’un nous la donne, il n’est donc pas nécessaire que ce soit une personne précise qui nous la transmette ou que nous la transmettions à une personne précise! Aussi, ne transformons pas l’église en « volière aux oiseaux », par nos déplacements trop longs ou trop nombreux et… par nos bavardages aussi … car alors nous nous détournons de l’essentiel qui est Dieu, pour en revenir à nos petites amitiés humaines. Ce n’est pas le but de ce geste ! Comprenons le bien.
Par ailleurs, juste après, vient la prière de « l’Agneau de Dieu », celle-ci nous met en présence de Jésus, Agneau offert pour nos péchés ; de Jésus, Agneau qui nous donne Sa paix ! Si nous traînons dans le geste de paix, nous ne rentrons pas dans cette prière si importante avant la communion à proprement parler! Aussi dès que « l’Agneau de Dieu » commence, cessons nos baisers de paix et rentrons de nouveau en nous mêmes, calmons notre cœur, si besoin est, pour nous remettre dans l’humilité devant notre Seigneur et Sauveur, devant celui qui va se faire notre nourriture dans quelques instants. Jésus mérite cette attention, il mérite ce respect, il mérite cette humble reconnaissance de son amour sauveur !
Nous pouvons d’ailleurs déjà nous mettre à genoux pour mieux entrer dans cette présence de Jésus , pour mieux entrer dans cette rencontre qu’il nous offre , et nous pourrons alors bien mieux dire du fond de notre âme : « Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir … » , nous serons plus conscients de notre indignité à le recevoir en nous , et nous n’en ressentirons que mieux tout son amour et toute sa miséricorde, qui le pousse à venir en nous pour se communiquer à nous, pour nous unir à lui . !
Approchons nous alors dans la confiance de la communion, et le reconnaissant réellement dans l’hostie, comme notre Dieu et notre sauveur, offrons nous aussi à lui, comme là, il se livre à nous, c’est à dire sans aucune réserve !
Revenus à notre place, ne nous dispersons pas tout de suite dans l’extériorisation du chant, mais prenons le temps de remercier le Seigneur de sa présence, de sa bonté envers nous, prenons le temps de le remercier d’avoir institué ce merveilleux sacrement de l’amour et aussi de nous avoir donné des prêtres qui puissent nous faire vivre ce sacrement !
Dieu est là en nous ! Mesurons nous bien la merveille que c’est ? Ca ne lui suffisait pas de nous ouvrir les portes de la vie éternelle, il a voulu venir faire sa demeure en nous, et faire de nous malgré notre misère des « temples saints ! »
Faut-il vraiment que Dieu nous aiment à la folie pour se faire si proche de nous, si intime à nous mêmes !!!!!
Bénédiction et envoi
Après ce temps de la communion vient celui de la bénédiction et de l’envoi
Tant que cette bénédiction n’est pas donnée la messe n’est pas terminée ! Ne sortons donc pas tout de suite après la communion ! ce serait comme dire au Seigneur : « Tu es bien gentil, mais je suis fiu d’être là et puis j’ai autre chose de plus important à faire, alors bye, à la prochaine ! » Serions nous aussi impolis, aussi incorrects avec des gens qui nous auraient invités ? Certainement non … Alors pourquoi nous comporter ainsi avec Dieu ? …Notre repas, ou nos petits gâteaux chez le pâtissier ou même notre famille ou encore nos amis pourrons bien attendre 5 minutes de plus !
Le prêtre alors nous dit : «Allez dans la paix du Christ», et nous lui répondons. «Nous rendons grâce à Dieu»
Cela ne veut pas dire, « c’est terminé, retournez chez vous comme avant et revenez dimanche prochain ! » Non cela veut dire; « La messe est terminée, rentrez chez vous et portez la Bonne Nouvelle du Christ que vous avez reçue aujourd’hui … Vivez de l’amour du Christ qui est en vous, que vous emportez avec vous! Soyez vraiment ses témoins chaque jour, à chaque instant et en toutes circonstances ! »
Et le fait de répondre, « nous rendons grâce à Dieu », marque notre adhésion à cet envoi, à cette mission de vivre en vrais témoin du Christ ; car ce n’est pas tant par des paroles que nous rendons grâce à Dieu mais bien par le comportement de notre vie.
Cela, nous le comprenons bien, implique que la participation à la messe doit amener une conversion concrète dans notre vie, selon ce que nous avons entendu, selon ce que nous avons senti au fond de notre cœur! Jésus s’est fait notre nourriture pour cela, pour que nous soyons capables de vivre avec lui tout au long de la semaine qui vient de commencer ! Il est notre force, nous pouvons nous appuyer sur lui pour marcher selon son appel.
Conclusion
Nous le voyons l’Eucharistie est une rencontre forte avec le Christ, une rencontre forte aussi avec les autres, d’abord parce que c’est le rassemblement du peuple de Dieu et ensuite parce que nous sommes envoyés pour être des témoins!
Il n’est pas toujours facile de bien vivre la messe, soit parce que nous sommes fatigués soit parce que nous traversons une crise humaine ou spirituelle. Que cela ne nous trouble pas, mais essayons toujours d’y venir pour l’amour de Jésus. Lui sait bien ce que nous vivons ce que nous traversons, Il ne nous demande pas de faire ce que nous ne pouvons pas, mais il nous invite, Il nous attend en tous temps, en toutes circonstances, car Il nous aime et veut se faire notre nourriture notre force !
Dépassons donc nos faiblesses et ne craignons pas d’aller au devant de Lui puisque lui nous attend et nous a donné rendez vous. Faisons lui confiance et laissons le simplement agir en notre vie, en notre cœur!
Peut être aussi, certains jours trouverons nous que la «messe va trop vite» que nos n’avons pas le temps de bien intérioriser les différents évènements qui s’y déroulent ! Que cela ne nous trouble pas outre mesure, vivons ce que nous pouvons, et demandons au Seigneur la grâce de nous faire entrer toujours de plus en plus dans son mystère d’amour et surtout de ne jamais le banaliser, ou de le vivre par routine! A chaque messe laissons le Seigneur nous saisir de plus en plus, jusqu’à ce que vienne le jour où tout coulera comme naturellement, où la communion se fera simplement tout en profondeur ! N’oublions pas qu’Il est le seul maître de notre vie, qu’Il est notre sauveur et qu’Il désire que nous soyons tout à lui comme lui se fait tout à nous ! Dès lors faisons lui confiance et avançons pas à pas au travers de l’Eucharistie, dans l’union à Jésus !
Myriam de Gemma
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