Elisabeth de la Trinité
(1880-1906)
Sainte, carmélite
Fête le 08.11
Élisabeth Catez est née le 18 juillet 1880, au camp militaire d’Avor, près de Bourges où son père est en garnison. Cette naissance est difficile et ses parents font célébrer une messe pour sauver son bébé.
Cette première eucharistie offerte pour elle, oriente de manière mystérieuse toute sa vie. Elle est baptisée le jeudi 22 juillet, pour la fête de sainte Marie-Madeleine.
Elle écrira le 21 juillet 1905 : « C’est demain la fête de sainte Madeleine, celle dont Jésus a dit : “Elle a beaucoup aimé”, c’est aussi fête pour mon âme car je célèbre l’anniversaire de mon baptême ».
Une épreuve atteint Elisabeth., en effet, le 2 octobre 1887, son Père, terrassé par une crise cardiaque, rend son dernier soupir dans ses bras.
Élisabeth est une nature volcanique qui fait des colères « très diable ». Mais par amour de sa mère et par amour de Dieu, Élisabeth cherche à dominer son caractère ardent.
La préparation à sa première communion contribue grandement à dompter sa farouche volonté.
Elle reçoit le « Bien-Aimé de l’Eucharistie » le 19 avril 1891. La confirmation suivra, le 8 juin.
Lors d’une visite au Carmel, la prieure Mère Marie de Jésus lui révèle que son nom signifie “maison de Dieu ”, et cela lui ouvre des perspectives infinies…
Sa mère l’inscrit au conservatoire de musique où elle obtiendra le 1er prix de piano en 1893. Elle mène alors dans le monde une vie tout ordinaire, participant aux soirées mondaines, faisant des visites, le catéchisme…
Cependant, dans ce tourbillon d’activité, Élisabeth reste centrée sur l’essentiel : Dieu. Elle écrira
« Il me semble que rien ne peut distraire de Lui, lorsqu’on n’agit que pour Lui, toujours en sa sainte présence, sous ce divin regard qui pénètre dans le plus intime de l’âme ; même au milieu du monde on peut l’écouter dans le silence d’un cœur qui ne veut être qu’à Lui ! ».
Elle désire entrer au Carmel, mais sa maman n’y consent pas. Ne pouvant être carmélite dans le cloître, elle l’est dans le monde, en vivant comme toutes ses amies, mais avec un grand secret, elle veut rayonner Dieu.
Durant la mission qui se déroule à Dijon, en 1899, Mme Catez donne enfin son consentement, y mettant toutefois une condition : attendre sa majorité.
Elle entre au carmel de Dijon, le 2 août 1901. À sa prise d’habit, le 8 décembre elle reçoit le nom d’Élisabeth de la Trinité.
Le 11 janvier 1903, elle prononce son engagement définitif. Elle évoque ce qu’est sa vie :
« Je n’ai qu’à aimer [le Christ], qu’à me laisser aimer, et cela tout le temps, à travers toutes choses : s’éveiller dans l’Amour, se mouvoir dans l’Amour, s’endormir dans l’Amour ».
Le 21 novembre 1904, elle rédige sa célèbre prière “Ô mon Dieu Trinité que j’adore”.
Pour elle, la vie chrétienne consiste à vivre « sous les étreintes de la Trinité ».
En carême 1905, apparaissent les premiers symptômes de la maladie d’Addison qui allait l’emporter.
Elle vit cette épreuve comme une grâce de conformité au « Bien-Aimé crucifié par amour ».
Fin mars 1906, Élisabeth est conduite à l’infirmerie. Entre répits et rechute, elle s’offre à l’amour.
Le 9 novembre, à 6 heures du matin, elle achève son parcours terrestre. Ses dernières paroles audibles sont :
« Je vais à la lumière, à l’amour, à la vie. »
Dans une lettre, remise après sa mort à sa prieure, elle laisse cette ultime recommandation que nous pouvons faire nôtre :
« Vous ne serez jamais banale si vous êtes éveillée dans l’amour ».
Fr. Didier-Marie GOLAY, carme déchaux (Lisieux)