Première partie : profession de foi

PREMIÈRE PARTIE

LA PROFESSION
DE LA FOI

PREMIÈRE SECTION

« JE CROIS » – « NOUS CROYONS »

 

  1. Quel est le dessein de Dieu sur l’homme?

1-25

Infiniment parfait et bienheureux en Lui-même, Dieu, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l’homme pour le rendre participant de sa vie bienheureuse. Lorsque les temps furent accomplis, Dieu le Père a envoyé son Fils comme Rédempteur et Sauveur des hommes tombés dans le péché, pour les appeler dans son Église et pour leur donner d’être ses fils adoptifs par l’action de l’Esprit Saint et les héritiers de son éternité bienheureuse.

 

CHAPITRE I

L’HOMME EST « CAPABLE » DE DIEU

 30

« Tu es grand, Seigneur, et louable hautement… Tu nous as faits pour Toi et notre cœur est sans repos tant qu’il ne se repose pas en Toi » (saint Augustin).

 

  1. Pourquoi y a-t-il en l’homme le désir de Dieu?

27-30
44-45

En créant l’homme à son image, Dieu lui-même a inscrit dans son cœur le désir de le voir. Même si un tel désir est ignoré de l’homme, Dieu ne cesse d’attirer l’homme à lui pour qu’il vive et trouve en Lui la plénitude de vérité et de bonheur qu’il ne cesse de chercher. Par nature et par vocation, l’homme est donc un être religieux, capable d’entrer en communion avec Dieu. Ce lien intime et vital avec Dieu confère à l’homme sa dignité fondamentale.

  1. Peut-on connaître Dieu avec la seule lumière de la raison?

31-36
46-47

À partir de la création, c’est-à-dire du monde et de la personne humaine, l’homme, par sa seule raison, peut avec certitude connaître Dieu comme origine et fin de l’univers, comme souverain bien, et comme vérité et beauté infinie.

  1. Suffit-il de la lumière de la raison pour connaître le mystère de Dieu?

37-38

Dans sa connaissance de Dieu par la seule lumière de sa raison, l’homme rencontre beaucoup de difficultés. De plus, il ne peut entrer par lui-même dans l’intimité du mystère divin. C’est pourquoi Dieu a voulu l’éclairer par sa Révélation, non seulement sur les vérités qui dépassent la compréhension humaine, mais aussi sur les vérités religieuses et morales, qui, tout en étant en elles-mêmes accessibles à la raison, peuvent ainsi être connues de tous, sans difficulté, avec une ferme certitude et sans risque d’erreur.

  1. Comment parler de Dieu?

39-43
48-49

On peut parler de Dieu à tous les hommes et avec tous les hommes, à partir des perfections de l’homme et des autres créatures, qui sont un reflet, bien que limité, de la perfection infinie de Dieu. Il faut donc sans cesse purifier notre langage en ce qu’il a d’imagé et d’imparfait, en sachant que l’on ne pourra jamais exprimer pleinement l’infini mystère de Dieu.

 

CHAPITRE II

DIEU À LA RENCONTRE DE L’HOMME

LA RÉVÉLATION DE DIEU

  1. Qu’est-ce que Dieu révèle à l’homme?

50-53
68-69

Dans sa bonté et dans sa sagesse, Dieu se révèle à l’homme. Par les événements et par ses paroles, il se révèle lui-même ainsi que son dessein de bienveillance, qu’il a établi de toute éternité dans le Christ, en faveur des hommes. Ce dessein consiste à faire participer, par la grâce de l’Esprit Saint, tous les hommes à la vie divine, pour qu’ils soient fils adoptifs en son Fils unique.

  1. Quelles sont les premières étapes de la révélation de Dieu?

54-58
70-71

Dès l’origine, Dieu s’est manifesté à nos premiers parents, Adam et Ève, et il les a invités à une communion intime avec Lui. Après leur chute, il n’a pas interrompu sa révélation et il a promis le salut pour toute leur descendance. Après le déluge, il a conclu avec Noé une alliance entre Lui et tous les êtres vivants.

  1. Quelles sont les étapes successives de la révélation de Dieu?

59-64
72

Dieu a choisi Abraham, l’appelant à sortir de son pays pour faire de lui « le père d’un grand nombre de peuples » (Gn 17,5) et lui promettant de bénir en lui « toutes les nations de la terre » (Gn 12,3). Les descendants d’Abraham seront les dépositaires des promesses divines faites aux patriarches. Dieu a formé Israël comme son peuple d’élection, le sauvant de l’esclavage de l’Égypte. Il a conclu avec lui l’Alliance du Sinaï et, par Moïse, lui a donné sa Loi. Les prophètes ont annoncé une rédemption radicale du peuple et un salut qui inclura toutes les nations dans une Alliance nouvelle et éternelle. Du peuple d’Israël, de la race du roi David, naîtra Jésus, le Messie.

  1. Quelle est l’étape dernière et définitive de la révélation de Dieu?

65-66
73

Cette étape s’est accomplie par le Verbe incarné, Jésus Christ, médiateur, et plénitude de la révélation. Parce qu’il est le Fils unique de Dieu fait homme, il est la Parole parfaite et définitive du Père. Avec l’envoi du Fils et le don de l’Esprit Saint, la Révélation est désormais pleinement accomplie, même si la foi de l’Église devra en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles.

« Dès lors qu’Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole unique et définitive, Dieu nous a tout dit en une seule fois dans cette Parole et il n’a plus rien à dire » (saint Jean de la Croix).

  1. Quelle valeur possèdent les révélations privées?

67

Tout en n’appartenant pas au dépôt de la foi, elles peuvent aider à vivre la foi elle-même, à condition qu’elles gardent un étroit rapport au Christ. Le Magistère de l’Église, auquel il revient d’effectuer un discernement sur ces révélations privées, ne peut cependant accepter celles qui prétendent dépasser ou corriger la révélation définitive qui est le Christ.

 

LA TRANSMISSION DE LA RÉVÉLATION DIVINE

  1. Pourquoi et comment doit se transmettre la révélation divine?

74

Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2,4), c’est-à-dire de Jésus Christ. C’est pourquoi il est nécessaire que le Christ soit annoncé à tous les hommes, selon son propre commandement : « Allez et enseignez toutes les nations » (Mt 28,19). Cela se réalise par la Tradition apostolique.

  1. En quoi consiste la Tradition apostolique?

75-79
83,
96, 98

La Tradition apostolique est la transmission du message du Christ, qui s’accomplit, depuis les origines du christianisme, par la prédication, le témoignage, les institutions, le culte, les écrits inspirés. Les Apôtres ont transmis à leurs successeurs, les Évêques, et, à travers eux, à toutes les générations, jusqu’à la fin des temps, ce qu’ils ont reçu du Christ et ce qu’ils ont appris de l’Esprit Saint.

  1. Comment se réalise la Tradition apostolique?

76

La Tradition apostolique se réalise de deux manières : par la transmission vivante de la Parole de Dieu (appelée plus simplement la Tradition) et par la Sainte Écriture, qui est la même annonce du salut, consignée par écrit.

  1. Quel rapport existe-t-il entre la Tradition et la Sainte Écriture?

80-82
97

La Tradition et la Sainte Écriture sont reliées et communiquent étroite- ment entre elles. En effet, l’une et l’autre rendent le mystère du Christ présent et fécond dans l’Église, et elles jaillissent d’une source divine identique. Elles constituent un seul dépôt sacré de la foi, où l’Église puise sa certitude concernant tout ce qui est révélé.

  1. À qui est confié le dépôt de la foi?

84, 91
94, 99

Depuis les Apôtres, le dépôt de la foi est confié à l’ensemble de l’Église. Avec le sens surnaturel de la foi, le peuple de Dieu tout entier, assisté de l’Esprit Saint et guidé par le Magistère de l’Église, accueille la Révélation divine, la comprend toujours plus profondément et s’attache à la vivre.

  1. À qui revient-il d’interpréter de façon authentique le dépôt de la foi?

85-90
100

L’interprétation authentique du dépôt de la foi appartient au seul Magistère vivant de l’Église, c’est-à-dire au Successeur de Pierre, l’Évêque de Rome, et aux Évêques en communion avec lui. Au Magistère, qui, dans le service de la Parole de Dieu, jouit du charisme certain de la vérité, il revient aussi de définir les dogmes, qui sont des formulations des vérités contenues dans la Révélation divine; ce pouvoir s’étend également aux vérités qui ont un lien nécessaire avec la Révélation.

  1. Quelles sont les relations entre l’Écriture, la Tradition et le Magistère?

95

Écriture, Tradition et Magistère sont si étroitement unis entre eux qu’aucun n’existe sans les autres. Ensemble, sous l’action de l’Esprit Saint, ils contribuent efficacement au salut des hommes, chacun selon son mode propre.

 

LA SAINTE ÉCRITURE

  1. Pourquoi la Sainte Écriture enseigne-t-elle la vérité?

105-108
135-136

Parce que Dieu lui-même est l’auteur de la Sainte Écriture. Elle est donc dite inspirée et elle enseigne sans erreur les vérités qui sont nécessaires à notre salut. En effet, l’Esprit Saint a inspiré les auteurs humains, qui ont écrit ce que Dieu veut nous enseigner. Cependant, la foi chrétienne n’est pas une « religion du Livre », mais de la Parole de Dieu, « non d’un verbe écrit et muet, mais du Verbe incarné et vivant » (saint Bernard de Clairvaux).

  1. Comment lire l’Écriture Sainte?

109-119
137

La Sainte Écriture doit être lue et interprétée avec l’aide de l’Esprit Saint et sous la conduite du Magistère de l’Église, selon trois critères : 1) attention au contenu et à l’unité de toute l’Écriture, 2) lecture de l’Écriture dans la Tradition vivante de l’Église, 3) respect de l’analogie de la foi, c’est-à-dire de la cohésion harmonieuse des vérités de la foi entre elles.

  1. Qu’est-ce que le canon des Écritures?

120
138

Le canon des Écritures est la liste complète des écrits sacrés, que la Tradition apostolique a fait discerner à l’Église. Ce canon comprend quarante- six écrits de l’Ancien Testament et vingt-sept du Nouveau Testament.

  1. Quelle est l’importance de l’Ancien Testament pour les chrétiens?

121-123

Les chrétiens vénèrent l’Ancien Testament comme vraie Parole de Dieu. Tous ses écrits sont divinement inspirés et conservent une valeur permanente. Ils rendent témoignage de la pédagogie de l’amour sauveur de Dieu. Ils ont surtout été écrits pour préparer l’avènement du Christ, le Sauveur de l’univers.

  1. Quelle est l’importance du Nouveau Testament pour les chrétiens?

124-127
139

Le Nouveau Testament, dont l’objet central est Jésus Christ, nous enseigne la vérité définitive de la Révélation divine. Dans le Nouveau Testament, les quatre évangiles – Matthieu, Marc, Luc et Jean – sont les principaux témoignages sur la vie et sur l’enseignement de Jésus ; ils constituent le cœur de toutes les Écritures et ils occupent une place unique dans l’Église.

  1. Quelle est l’unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament?

128-130
140

L’Écriture est une, car unique est la Parole de Dieu, unique le dessein de salut de Dieu, unique l’inspiration divine de l’un et l’autre Testaments. L’Ancien Testament prépare le Nouveau et le Nouveau accomplit l’Ancien. Les deux s’éclairent mutuellement.

  1. Quelle est la fonction de la Sainte Écriture dans la vie de l’Église?

131-133
141

La Sainte Écriture donne soutien et vigueur à la vie de l’Église. Pour les fils de l’Église, elle est solidité de la foi, nourriture et source de vie spirituelle. Elle est l’âme de la théologie et de la prédication pastorale. Le Psalmiste dit qu’elle est « la lumière de mes pas et la lampe de ma route » (Ps 118 [119],105). C’est pourquoi l’Église exhorte à la lecture fréquente de la Sainte Écriture, car « ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ » (saint Jérôme).

 

CHAPITRE III

LA RÉPONSE DE L’HOMME À DIEU

JE CROIS

  1. Quelle est la réponse de l’homme à Dieu qui se révèle?

142-143

Soutenu par la grâce divine, l’homme répond à Dieu par l’obéissance de la foi, qui consiste à se confier pleinement à Dieu et à accueillir sa vérité, en tant qu’elle est garantie par Dieu, qui est la Vérité elle-même.

  1. Dans la Sainte Écriture, quels sont les principaux témoins de l’obéissance de la foi?

144-149

Il y a de nombreux témoins, et particulièrement deux : Abraham qui, mis à l’épreuve, « eut foi en Dieu » (Rm 4,3) et qui a toujours obéi à son appel; c’est pourquoi il est devenu « le père de tous ceux qui croiraient » (cf. Rm 4,11.18); et la Vierge Marie qui, pendant toute sa vie, a réalisé de la façon la plus parfaite l’obéissance de la foi : « Fiat mihi secundum Verbum tuum – Qu’il me soit fait selon ta Parole » (Lc 1,38).

  1. Que signifie concrètement pour l’homme de croire en Dieu?

150-152
176-178

Cela signifie adhérer à Dieu lui-même, en se confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu’il a révélées, parce que Dieu est la vérité. Cela signifie croire en un seul Dieu en trois Personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

  1. Quelles sont les caractéristiques de la foi?

153-165
179-180
183-184

La foi, don gratuit de Dieu et accessible à ceux qui la demandent avec humilité, est la vertu surnaturelle nécessaire pour être sauvé. L’acte de foi est un acte humain, c’est-à-dire un acte de l’intelligence de l’homme qui, sous la motion de la volonté mue par Dieu, donne librement son adhésion à la vérité divine. En outre, la foi est certaine, car elle est fondée sur la Parole de Dieu; elle est agissante « par la charité » (Ga 5,6); elle grandit en permanence grâce en particulier à l’écoute de la Parole de Dieu et à la prière. Dès à présent, elle donne l’avant-goût de la joie du ciel.

  1. Pourquoi n’y a-t-il pas contradiction entre la foi et la science?

159

Même si la foi est au-dessus de la raison, il ne pourra jamais y avoir contradiction entre la foi et la science, parce que l’une et l’autre ont Dieu pour origine. C’est Dieu lui-même qui donne à l’homme la lumière de la raison et la foi.

« Crois pour comprendre; comprends pour croire » (saint Augustin).

 

NOUS CROYONS

  1. Pourquoi la foi est-elle un acte personnel et en même temps ecclésial?

166-169
181

La foi est un acte personnel, parce qu’elle est la libre réponse de l’homme à Dieu qui se révèle. Mais elle est en même temps un acte ecclésial qui s’exprime dans la confession de foi : « Nous croyons ». En effet, c’est l’Église qui croit. De cette manière, avec la grâce de l’Esprit Saint; elle précède, elle engendre et elle nourrit la foi de chacun. C’est pourquoi l’Église est Mère et Maîtresse.

« Nul ne peut avoir Dieu pour Père qui n’a pas l’Église pour Mère » (saint Cyprien).

  1. Pourquoi les énoncés de la foi sont-ils importants?

170-171

Les énoncés de la foi sont importants parce qu’ils permettent d’exprimer, d’assimiler, de célébrer et de vivre ensemble avec autrui les vérités de la foi, en utilisant un langage commun.

  1. De quelle manière la foi de l’Église est-elle unique?

172-175
182

Bien que formée de personnes différentes par la langue, la culture et les coutumes, l’Église professe d’une voix unanime l’unique foi, reçue d’un seul Seigneur et transmise par l’unique Tradition apostolique. Elle professe un seul Dieu – Père, Fils et Esprit Saint – et elle enseigne une seule voie de salut. Aussi, croyons-nous, d’un seul cœur et d’une seule âme, ce qui est contenu dans la Parole de Dieu, transmise ou écrite, et ce que l’Église présente comme divinement révélé.

 

DEUXIÈME SECTION

LA PROFESSION
DE LA FOI CHRÉTIENNE

 

LE CREDO

 

Symbole des Apôtres

Je crois en Dieu, le Père tout puissant, Créateur du ciel et de la terre.

Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur; qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers; le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.

Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen.

Credo de Nicée-Constantinople

Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible. Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel; par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n’aura pas de fin. Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils; avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire; il a parlé par les prophètes. Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Amen.

Symbolum Apostolicum

Credo in Deum Patrem omnipoténtem, Creatórem cæli et terræ, et in Iesum Christum, Fílium Eius únicum, Dóminum nostrum, qui concéptus est de Spíritu Sancto, natus ex María Vírgine, passus sub Póntio Piláto, crucifíxus, mórtuus, et sepúltus, descéndit ad ínferos, tértia die resurréxit a mórtuis, ascéndit ad cælos, sedet ad déxteram Dei Patris omnipoténtis, inde ventúrus est iudicáre vivos et mórtuos.

Et in Spíritum Sanctum, sanctam Ecclésiam cathólicam, sanctórum communiónem, remissiónem peccatórum, carnis resurrectiónem, vitam ætérnam. Amen.

Symbolum Nicænum Constantinopolitanum

Credo in unum Deum, Patrem omnipoténtem, Factórem cæli et terræ, visibílium ómnium et invisibílium Et in unum Dóminum Iesum Christum, Fílium Dei unigénitum et ex Patre natum ante ómnia sæcula: Deum de Deo, Lumen de Lúmine, Deum verum de Deo vero, génitum, non factum, consubstantiálem Patri: per quem ómnia facta sunt; qui propter nos hómines et propter nostram salútem, descéndit de cælis, et incarnátus est de Spíritu Sancto ex MaríaVírgine et homo factus est, crucifíxus étiam pro nobis sub Póntio Piláto, passus et sepúltus est, et resurréxit tértia die secúndum Scriptúras, et ascéndit in cælum, sedet ad déxteram Patris, et íterum ventúrus est cum glória, iudicáre vivos et mórtuos, cuius regni non erit finis. Credo in Spíritum Sanctum, Dóminum et vivificántem, qui ex Patre Filióque procédit, qui cum Patre et Fílio simul adorátur et conglorificátur, qui locútus est per prophétas. Et unam sanctam cathólicam et apostólicam Ecclésiam. Confíteor unum Baptísma in remissiónem peccatórum. Et exspécto resurrectiónem mortuórum, et vitam ventúri sæculi. Amen.

 

CHAPITRE I

JE CROIS EN DIEU LE PÈRE

Les Symboles de la foi

  1. Qu’est-ce que les Symboles de la foi?

185-188
192, 197

Ce sont des énoncés organiques, appelés encore « professions de foi » ou « Credo », par lesquels l’Église, depuis ses origines, a exprimé de manière synthétique et transmis sa foi dans un langage  normatif et commun à tous les fidèles.

  1. Quels sont les plus anciens Symboles de la foi?

189-191

Ce sont les Symboles baptismaux. Parce que le baptême est donné « au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28,19), les vérités de la foi qui y sont professées sont articulées selon leur référence aux trois Personnes de la Sainte Trinité.

  1. Quels sont les plus importants Symboles de la foi?

193-195

Ce sont le Symbole des Apôtres, qui est l’antique Symbole baptismal de l’Église de Rome, et le Symbole de Nicée-Constantinople, fruit des deux premiers Conciles œcuméniques, Nicée (325) et Constantinople (381). Ils demeurent communs, aujourd’hui encore, à toutes les grandes Églises d’Orient et d’Occident.

« JE CROIS EN DIEU, LE PÈRE TOUT-PUISSANT,
CRÉATEUR DU CIEL ET DE LA TERRE »

  1. Pourquoi la profession de foi commence-t-elle par « Je crois en Dieu »?

198-199

Parce que l’affirmation « Je crois en Dieu » est la plus importante. Elle est la source de toutes les autres vérités sur l’homme et sur le monde, et de toute la vie de ceux qui croient en Dieu.

  1. Pourquoi professons-nous un seul Dieu?

200-202
228

Parce que Dieu s’est révélé au peuple d’Israël comme l’Unique, lorsqu’il dit : « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’Unique » (Dt 6, 4), « Il n’y en a pas d’autre » (Is 45,22). Jésus lui-même  l’a confirmé : Dieu est « l’unique Seigneur » (Mc 12,29). Professer que Jésus et l’Esprit Saint sont, eux aussi, Dieu et Seigneur, n’introduit aucune division dans le Dieu unique.

  1. Par quel nom Dieu se révèle-t-il?

203-205
230-231

À Moïse, Dieu s’est révélé comme le Dieu vivant, « Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob » (Ex 3,6). Il lui a révélé son nom mystérieux : « Je suis Celui qui Est » (YHWH). Déjà, à l’époque de l’Ancien Testament, le nom ineffable de Dieu fut remplacé par celui de Seigneur. Ainsi, dans le Nouveau Testament, Jésus, appelé Seigneur, apparaît comme vrai Dieu.

  1. Seul Dieu « est »-il?

212-213

Tandis que les créatures ont reçu de Lui ce qu’elles sont et ce qu’elles ont, seul Dieu est en lui-même la plénitude de l’être et de toutes les perfections. Il est « celui qui est », sans commencement ni fin. Jésus révèle qu’il porte lui aussi le Nom divin : « Je suis » (Jn 8,28).

  1. Pourquoi la révélation du nom de Dieu est-elle importante?

206-213

Par la révélation de son Nom, Dieu fait connaître les richesses contenues dans son mystère ineffable : Lui seul existe depuis toujours et pour toujours, Lui qui transcende le monde et l’histoire. C’est Lui qui a fait le ciel et la terre. Il est le Dieu fidèle; toujours proche de son peuple pour le sauver. Il est le Saint par excellence, « riche en miséricorde » (Ep 2,4), toujours prêt à pardonner. Il est l’Être spirituel, transcendant, tout-puissant, éternel, personnel, parfait. Il est vérité et amour.

« Dieu est l’être infiniment parfait qu’est la Sainte Trinité » (saint Toribio de Mogrovejo).

  1. En quel sens Dieu est-il la vérité?

214-217
231

Dieu est la Vérité même et, comme tel, il ne se trompe ni ne peut tromper. Il « est lumière, il n’y a pas de ténèbres en lui » (1 Jn 1,5). Le Fils éternel de Dieu, Sagesse incarnée, a été envoyé dans le monde « pour rendre témoignage à la Vérité » (Jn 18,37).

  1. Comment Dieu révèle-t-il qu’il est amour?

218-221

Dieu s’est révélé à Israël comme celui dont l’amour est plus fort que l’amour d’un père ou d’une mère pour ses enfants, d’un époux pour son épouse. En lui-même, il « est amour » (1 Jn 4,8.16), qui se donne totalement et gratuitement : Il « a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique, [...] pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3,16-17). En envoyant son Fils et l’Esprit Saint, Dieu révèle qu’il est lui-même éternel échange d’amour.

  1. Que comporte la foi en un seul Dieu?

222-227
229

Croire en un seul Dieu comporte de connaître sa grandeur et sa majesté, de vivre en lui rendant grâce, d’avoir toujours confiance en lui, même dans l’adversité, de reconnaître l’unité et la vraie dignité de tous les hommes, créés à son image, d’user avec rectitude de sa création.

  1. Quel est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne?

232-237

Le mystère central de la foi et de la vie chrétienne est le mystère de la Sainte Trinité. Les chrétiens sont baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

  1. Le mystère de la Sainte Trinité peut-il être connu par la seule raison humaine?

237

Dieu a laissé des traces de son être trinitaire dans la création et dans l’Ancien Testament; mais la profondeur de son Être comme Trinité sainte constitue un mystère inaccessible à la seule raison humaine, et même à la foi d’Israël, avant l’Incarnation du Fils de Dieu et l’envoi de l’Esprit Saint. Ce mystère a été révélé par Jésus Christ et il est à la source de tous les autres mystères.

  1. Que Jésus Christ nous révèle-t-il du mystère du Père?

240-242

Jésus Christ nous révèle que Dieu est « Père », non seulement parce qu’il est le Créateur de l’univers et de l’homme, mais surtout parce qu’il engendre éternellement en son sein le Fils, qui est son Verbe, « reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de sa substance » (He 1,3).

  1. Qui est l’Esprit Saint, que Jésus Christ nous a révélé?

243-248

Il est la troisième Personne de la Sainte Trinité. Il est Dieu, uni au Père et au Fils, et égal à eux. Il « procède du Père » (Jn 15,26), qui, en tant que principe sans commencement, est l’origine de toute la vie trinitaire. Il procède aussi du Fils (Filioque), par le don éternel que le Père fait de lui au Fils. Envoyé par le Père et le Fils incarné, l’Esprit Saint conduit l’Église à la connaissance de « la Vérité tout entière » (Jn 16,13).

  1. Comment l’Église exprime-t-elle sa foi trinitaire?

249-256
266

L’Église exprime sa foi trinitaire en confessant un seul Dieu en trois Personnes : Père, Fils et Esprit Saint. Les trois Personnes divines sont un seul Dieu, parce que chacune d’elles est identique à la plénitude de l’unique et indivisible nature divine. Elles sont réellement distinctes entre elles par les relations qui les mettent en rapport les unes avec les autres. Le Père engendre le Fils, le Fils est engendré par le Père, le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.

  1. Comment agissent les trois Personnes divines?

257-260
267

Inséparables dans leur unique nature, les Personnes divines sont aussi inséparables dans leur action. La Trinité a une seule et même opération. Mais dans l’unique action divine, chaque Personne est présente selon le mode qui lui est propre dans la Trinité.

« O mon Dieu, Trinité que j’adore… Pacifiez mon âme. Faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne Vous y laisse jamais seul, mais que je sois là, tout entière, tout éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice » (Bienheureuse Élisabeth de la Trinité).

  1. Que signifie que Dieu est tout-puissant?

268-278

Dieu s’est révélé comme « le fort, le vaillant » (Ps 23 [24],8), celui auquel « rien n’est impossible » (Lc 1,37). Sa toute-puissance est universelle, mystérieuse. Elle se manifeste dans le fait de créer le monde à partir de rien et l’homme par amour, mais surtout dans l’Incarnation et la Résurrection de son Fils, dans le don de l’adoption filiale et le pardon des péchés. C’est pourquoi l’Église adresse sa prière au « Dieu tout-puissant et éternel » (« Omnipotens sempiterne Deus… »).

  1. Pourquoi est-il important d’affirmer : «Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1,1)?

279-289
315

Parce que la création est le fondement de tous les projets divins de salut. La création est la manifestation de l’amour tout-puissant et sage de Dieu; elle est le premier pas vers l’Alliance du Dieu unique avec son peuple ; elle est le commencement de l’histoire du salut, qui culmine avec le Christ; elle est la première réponse aux interrogations fondamentales de l’homme sur son origine et sur sa fin.

  1. Qui a créé le monde?

290-292
316

Le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont le principe unique et indivisible du monde, bien que l’œuvre de la création du monde soit particulièrement attribuée à Dieu le Père.

  1. Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde?

293-294
319

Le monde a été créé pour la gloire de Dieu, qui a voulu manifester et communiquer sa bonté, sa vérité et sa beauté. La fin ultime de la création, c’est que Dieu, dans le Christ, puisse être « tout en tous » (1 Co 15,28), pour sa gloire et pour notre bonheur.

« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu » (saint Irénée).

  1. Comment Dieu a-t-il crée l’univers?

295-301
317-320

Dieu a créé l’univers librement, avec sagesse et amour. Le monde n’est pas le produit d’une nécessité, d’un destin aveugle ou du hasard. Dieu a créé « de rien » (ex nihilo; 2 M 7, 28) un monde ordonné et bon, qu’Il transcende à l’infini. Dieu conserve sa création dans l’être et Il la soutient, lui donnant la capacité d’agir et la conduisant vers son achèvement par son Fils et par l’Esprit Saint.

  1. En quoi consiste la Providence divine?

302-306
321

La divine Providence, ce sont les dispositions par lesquelles Dieu conduit ses créatures vers l’ultime perfection à laquelle il les a appelées. Dieu est l’auteur souverain de son dessein. Mais, pour sa réalisation, il utilise aussi la coopération de ses créatures. En même temps, il leur donne la dignité d’agir par elles-mêmes et d’être causes les unes des autres.

  1. Comment l’homme collabore-t-il avec la divine Providence?

307-308
323

Tout en respectant sa liberté, Dieu donne à l’homme et lui demande de collaborer par ses actions, par ses prières, mais aussi par ses souffrances, en suscitant en lui « le vouloir et le faire selon la bonté de son dessein » (Ph 2,13).

  1. Si Dieu est tout-puissant et providence, pourquoi alors le mal existe-t-il?

309-310
324, 400

Seul l’ensemble de la foi chrétienne peut donner réponse à cette question, à la fois douloureuse et mystérieuse. En aucune manière, Dieu n’est la cause du mal, ni directement, ni indirectement. Il éclaire le mystère du mal par son Fils Jésus Christ, mort et ressuscité pour vaincre le grand mal moral qu’est le péché des hommes, racine des autres maux.

  1. Pourquoi Dieu permet-il le mal?

311-314
324

La foi nous donne la certitude que Dieu ne permettrait pas le mal s’il ne faisait pas sortir le bien du mal lui-même. Cela, Dieu l’a déjà merveilleusement accompli dans la mort et la résurrection du Christ. En effet, du mal moral le plus grand, la mort de son Fils, il a tiré les plus grands biens, la glorification du Christ et notre rédemption.

Le ciel et la terre

  1. Que Dieu a-t-il créé?

325-327

La Sainte Écriture dit : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre » (Gn 1,1). Dans sa profession de foi, l’Église proclame que Dieu est le créateur de toutes les choses visibles et invisibles, de tous les êtres spirituels et matériels, c’est-à-dire les anges et le monde visible, et tout particulièrement l’homme.

  1. Qui sont les anges?

328-333
350-351

Les anges sont des créatures purement spirituelles, incorporelles, invisibles et immortelles; ce sont des êtres personnels, doués d’intelligence et de volonté. Contemplant sans cesse Dieu face à face, ils le glorifient; ils le servent et sont ses messagers pour l’accomplissement de la mission de salut de tous les hommes.

  1. Comment les anges sont-ils présents à la vie de l’Église?

334-336
352

L’Église s’unit aux anges pour adorer Dieu; elle invoque leur assistance et, dans sa liturgie, elle célèbre la mémoire de certains d’entre eux.

« Chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie » (saint Basile le grand).

  1. Qu’enseigne la Sainte Écriture au sujet de la création du monde visible?

337-344

À travers le récit des « sept jours » de la création, la Sainte Écriture nous fait connaître la valeur de la création et sa finalité qui est la louange de Dieu et le service de l’homme. Toute chose doit son existence à Dieu, de qui elle reçoit sa bonté et sa perfection, ses lois et sa place dans l’univers.

  1. Quelle est la place de l’homme dans la création?

343-344
353

L’homme est le sommet de la création visible, car il est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.

  1. Quel type de liens existe-t-il entre les réalités créées?

342
354

Entre les créatures, il existe une interdépendance et une hiérarchie voulues par Dieu. En même temps, il existe une unité et une solidarité entre les créatures, car toutes ont le même créateur, toutes sont aimées de lui et sont ordonnées à sa gloire. Respecter les lois inscrites dans la création et les rapports découlant de la nature des choses constitue donc un principe de sagesse et un fondement de la morale.

  1. Quelle relation y a-t-il entre l’œuvre de la création et celle de la rédemption?

345-349

L’œuvre de la création culmine dans l’œuvre, plus grande encore, de la rédemption. En effet, cette dernière est le point de départ de la nouvelle création, dans laquelle tout retrouvera son sens plénier et son achèvement.

L’homme

  1. En quel sens l’homme est-il créé à « l’image de Dieu »?

355-357

L’homme est créé à l’image de Dieu en ce sens qu’il est capable de connaître et d’aimer librement son créateur. Sur la terre, il est la seule créature que Dieu a voulue pour elle-même et qu’il a appelée à participer à sa vie divine, par la connaissance et par l’amour. Parce qu’il est créé à l’image de Dieu, l’homme a la dignité d’une personne; il n’est pas quelque chose, mais quelqu’un, capable de se connaître, de se donner librement et d’entrer en communion avec Dieu et avec autrui.

  1. Dans quel but Dieu a-t-il créé l’homme?

358-359
381

Dieu a tout créé pour l’homme, mais l’homme a été créé pour connaître, servir et aimer Dieu, pour lui offrir, dans ce monde, la création en action de grâce et pour être, dans le ciel, élevé à la vie avec Dieu. C’est seulement dans le mystère du Verbe incarné que le mystère de l’homme trouve sa vraie lumière. L’homme est prédestiné à reproduire l’image du Fils de Dieu fait homme, qui est lui-même la parfaite « image du Dieu invisible » (Col 1,15).

  1. Pourquoi les hommes forment-ils une unité?

360-361

Tous les hommes forment l’unité du genre humain, en raison de leur commune origine, qu’ils tiennent de Dieu. De plus, Dieu, « à partir d’un seul homme, a créé tous les peuples » (Ac 17,26). Tous ont un unique Sauveur. Tous sont appelés à partager l’éternité bienheureuse de Dieu.

  1. Dans l’homme, comment l’âme et le corps ne forment-ils qu’un?

362-365
382

La personne humaine est un être à la fois corporel et spirituel. En l’homme, l’esprit et la matière forment une seule nature. Cette unité est si profonde que, grâce au principe spirituel qu’est l’âme, le corps, qui est matière, devient un corps humain et vivant, et prend part à la dignité d’image de Dieu.

  1. Qui donne l’âme à l’homme?

366-368
382

L’âme spirituelle ne vient pas des parents, mais elle est créée directement par Dieu, et elle est  immortelle. Se séparant du corps au moment de la mort, elle ne meurt pas; elle s’unira à nouveau au corps au moment de la résurrection finale.

  1. Quel rapport entre l’homme et la femme Dieu a-t-il établi?

369-373
383

L’homme et la femme ont été créés par Dieu dans une égale dignité en tant que personnes humaines et, en même temps, dans une complémentarité réciproque en tant qu’homme et femme. Dieu les a voulus l’un pour l’autre, pour une communion de personnes. Ensemble, ils sont aussi appelés à transmettre la vie humaine, formant dans le mariage « une seule chair » (Gn 2,24) et à dominer la terre comme « intendants » de Dieu.

  1. Quelle était la condition originelle de l’homme selon le projet de Dieu?

374-379
384

En créant l’homme et la femme, Dieu leur avait donné une participation spéciale à sa vie divine, dans la sainteté et la justice. Dans le projet de Dieu, l’homme n’aurait dû ni souffrir ni mourir. En outre, il régnait une harmonie parfaite de l’homme en lui-même, entre la créature et le créateur, entre l’homme et la femme, comme aussi entre le premier couple humain et toute la création.

La chute

  1. Comment comprendre la réalité du péché?

385-389

Dans l’histoire de l’homme, le péché est présent. Une telle réalité ne s’éclaire pleinement qu’à la lumière de la Révélation divine, et surtout à la lumière du Christ Sauveur de tous, qui a fait surabonder la grâce là où le péché a abondé.

  1. Qu’est-ce que la chute des anges?

391-395
414

Par cette expression, on veut signifier que Satan et les autres démons, dont parlent la Sainte Écriture et la Tradition de l’Église, alors qu’ils étaient des anges créés bons par Dieu, se sont transformés en méchants, car, par leur choix libre et irrévocable, ils ont refusé Dieu et son Règne, donnant ainsi naissance à l’enfer. Ils tentent d’associer l’homme à leur rébellion contre Dieu; mais Dieu affirme dans le Christ sa victoire assurée sur le Malin.

  1. En quoi consiste le premier péché de l’homme?

396-403
415-417

L’homme, tenté par le démon, a laissé s’éteindre en son cœur la confiance dans ses rapports avec son Créateur. En lui désobéissant, il a voulu devenir « comme Dieu », sans Dieu et non selon Dieu (Gn 3,5). Ainsi, Adam et Ève ont perdu immédiatement, pour eux et pour toute leur descendance, la grâce de la sainteté et de la justice originelles.

  1. Qu’est ce que le péché originel?

404
419

Le péché originel, avec lequel naissent tous les hommes, est l’état de privation de sainteté et de justice originelles dans lequel naissent tous les hommes. C’est un péché que nous avons « contracté » et non un péché que l’on « commet »; c’est une condition de naissance et non un acte personnel. En raison de l’unité originelle de tout le genre humain, ce péché se transmet aux descendants d’Adam avec la nature humaine, « non par imitation, mais par propagation ». Cette transmission reste un mystère que nous ne pouvons saisir pleinement.

  1. Quelles sont les autres conséquences provoquées par le péché originel?

405-409
418

Par la suite du péché originel, la nature humaine, sans être entièrement corrompue, est blessée dans ses forces naturelles, soumise à l’ignorance, à la souffrance, au pouvoir de la mort; elle est inclinée au péché. Cette inclination s’appelle concupiscence.

  1. Après le premier péché, qu’a fait Dieu?

410-412
420

Après le premier péché, le monde a été envahi par les péchés, mais Dieu n’a pas abandonné l’homme au pouvoir de la mort. Au contraire, il a annoncé d’une façon mystérieuse – dans le « Protévangile » (cf. Gn 3,15) – que le mal serait vaincu et que l’homme serait relevé de la chute. C’est la première annonce du Messie rédempteur. C’est pourquoi on ira jusqu’à qualifier la chute d’heureuse faute (felix culpa), car « elle a mérité un si grand Rédempteur » (Liturgie de la Veillée pascale).

CHAPITRE II

JE CROIS EN JÉSUS CHRIST,
LE FILS UNIQUE DE DIEU

  1. Quelle est la Bonne Nouvelle pour l’homme?

422-424

C’est l’annonce de Jésus Christ, « le Fils du Dieu vivant » (Mt 16,16) mort et ressuscité. Au temps du roi Hérode et de l’empereur César Auguste, Dieu a accompli la promesse faite à Abraham et à sa descendance en envoyant « son Fils, né d’une femme, né sujet de la loi, afin de racheter ceux qui sont nés sous la loi, afin de faire de nous des fils » (Ga 4,4-5).

  1. Comment s’est répandue la Bonne Nouvelle?

425-429

Dès le début, les premiers disciples ont eu l’ardent désir d’annoncer Jésus Christ dans le but de conduire tous les hommes à la foi en lui. Aujourd’hui encore, de la connaissance aimante du Christ naît le désir d’évangéliser et de catéchiser, c’est-à-dire de révéler en sa personne tout le dessein de Dieu et de mettre l’humanité en communion avec lui.

« ET EN JÉSUS CHRIST, SON FILS UNIQUE, NOTRE SEIGNEUR »

  1. Que signifie le nom de « Jésus »?

430-435
452

Donné par l’Ange à l’Annonciation, le nom de « Jésus » signifie «Dieu sauve ». Il exprime son identité et sa mission, car « c’est Lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 21). Pierre affirme qu’« il n’y a pas sous le ciel d’autre nom par lequel nous puissions être sauvés » (Ac 4,12).

  1. Pourquoi Jésus est-il appelé « Christ »?

436-440
453

« Christ » en grec, « Messie » en hébreu, signifie « oint ». Jésus est le Christ parce qu’il a été consacré par Dieu, oint par l’Esprit Saint pour sa mission rédemptrice. Il est le Messie attendu par Israël, envoyé dans le monde par le Père. Jésus a accepté le titre de Messie en en précisant toutefois le sens : « Descendu du Ciel » (Jn 3,13), crucifié puis ressuscité, il est le Serviteur souffrant, qui « donne sa vie pour racheter la multitude » (Mt 20,28). Du nom Christ dérive notre nom de chrétiens.

  1. En quel sens Jésus est-il le « Fils unique de Dieu »?

441-445
454

Il l’est dans un sens unique et parfait. À son Baptême et à la Transfiguration, la voix du Père désigne Jésus comme son « Fils bien-aimé ». Se présentant lui-même comme le Fils qui « connaît le Père » (Mt 11,27), Jésus affirme sa relation unique et éternelle avec Dieu son Père. « Il est le Fils unique de Dieu » (1 Jn 4,9), la deuxième Personne de la Trinité. Il est le centre de la prédication apostolique : les Apôtres ont vu « sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique » (Jn 1,14).

  1. Que signifie le titre de « Seigneur »?

446-451
455

Dans la Bible, ce titre désigne d’ordinaire le Dieu souverain. Jésus se l’attribue et révèle sa souveraineté divine par son pouvoir sur la nature, sur les démons, sur le péché et sur la mort, et surtout par sa résurrection. Les premières confessions chrétiennes proclament que la puissance, l’honneur et la gloire rendus à Dieu le Père le sont aussi à Jésus, à qui Dieu « a donné un nom au-dessus de tout autre nom » (Ph 2,9). Il est le Seigneur du monde et de l’histoire, le seul auquel l’homme doit soumettre totalement sa liberté personnelle.

JÉSUS CHRIST A ÉTÉ CONÇU DU SAINT-ESPRIT,
EST NÉ DE LA VIERGE MARIE

  1. Pourquoi le Fils de Dieu s’est-il fait homme?

456-460

Le Fils de Dieu s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie par l’opération du Saint-Esprit, pour nous les hommes et pour notre salut, c’est-à-dire pour nous réconcilier, nous pécheurs, avec Dieu, pour nous faire connaître son amour infini, pour être notre modèle de sainteté et pour nous rendre « participants de la nature divine » (2 P 1,4).

  1. Que signifie le mot « Incarnation »?

461-463
483

L’Église appelle « Incarnation » le mystère de l’admirable union de la nature divine et de la nature humaine en l’unique Personne divine du Verbe. Pour accomplir notre salut, le Fils de Dieu s’est fait « chair » (Jn 1,14), devenant vraiment homme. La foi en l’Incarnation est le signe distinctif de la foi chrétienne.

  1. Comment Jésus Christ est-il vrai Dieu et vrai homme?

464-467
469

Jésus Christ est de manière indissociable vrai Dieu et vrai homme dans l’unité de sa Personne divine. Lui, le Fils de Dieu, qui est « engendré, non pas créé, de même substance que le Père », il s’est vraiment fait homme, notre frère, sans pour autant cesser d’être Dieu, notre Seigneur.

  1. Qu’enseigne à ce sujet le Concile de Chalcédoine (en 451)?

467

Le Concile de Chalcédoine enseigne à confesser « un seul et même Fils, Notre Seigneur Jésus Christ, parfait en divinité et parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment homme, composé d’une âme rationnelle et d’un corps, consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon l’humanité, ‘semblable à nous en tout, à l’exception du péché’ (He 4,15); engendré du Père avant tous les siècles selon la divinité et, en ces derniers jours, pour nous et notre salut, né de la Vierge Marie, Mère de Dieu, selon l’humanité ».

  1. Comment l’Église exprime-t-elle le mystère de l’Incarnation?

464-469
479-481

Elle l’exprime en affirmant que Jésus Christ est vrai Dieu et vrai homme, avec deux natures, divine et humaine, non pas confondues, mais unies dans la Personne du Verbe. Néanmoins, dans l’humanité de Jésus, tout – les miracles, la souffrance et la mort – doit être attribué à sa Personne divine, qui agit par la nature humaine qu’elle assume.

« O Fils unique et Verbe de Dieu, étant immortel, tu as daigné pour notre salut t’incarner de la Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie… Toi qui es Un de la Sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous! » (Liturgie byzantine de saint Jean Chrysostome).

  1. Le Fils de Dieu fait homme avait-il une âme avec une connaissance humaine?

470-474
482

Le Fils de Dieu a assumé un corps animé par une âme humaine raisonnable. Avec son intelligence humaine, Jésus a appris beaucoup par l’expérience. Mais aussi comme homme, le Fils de Dieu avait une connaissance intime et immédiate de Dieu son Père. Il pénétrait également les pensées secrètes des hommes et connaissait pleinement les desseins éternels qu’il est venu révéler.

  1. Comment s’accordent les deux volontés du Verbe incarné?

475
482

Jésus a une volonté divine et une volonté humaine. Dans sa vie terrestre, le Fils de Dieu a humainement voulu ce qu’il avait divinement décidé pour notre salut avec le Père et l’Esprit Saint. Sans résistance ni opposition, la volonté humaine du Christ suit la volonté divine; mieux encore, elle lui est soumise.

  1. Le Christ avait-il un vrai corps humain?

476-477

Le Christ a assumé un vrai corps humain, par lequel Dieu invisible s’est rendu visible. Pour cette raison, le Christ peut être représenté et vénéré au moyen d’images saintes.

  1. Que représente le cœur de Jésus?

478

Jésus nous a connus et aimés avec un cœur d’homme. Son cœur transpercé pour notre salut est le symbole de l’amour infini avec lequel il aime son Père et tous les hommes.

  1. « Conçu par l’opération du Saint-Esprit… ». Que signifie cette expression?

484-486

Elle signifie que la Vierge Marie a conçu dans son sein le Fils éternel par l’action de l’Esprit Saint et sans le concours d’un homme : « L’Esprit Saint viendra sur toi » (Lc 1,35), lui a dit l’ange à l’Annonciation.

  1. « Né de la Vierge Marie ». Pourquoi Marie est-elle vraiment la Mère de Dieu?

495
509

Marie est vraiment Mère de Dieu parce qu’elle est la Mère de Jésus (cf. Jn 2,1; 19,25). En effet, celui qui a été conçu par l’opération du Saint-Esprit et qui est devenu vraiment son Fils est le Fils éternel du Père. Il est lui-même Dieu.

  1. Que signifie l’« Immaculée Conception »?

487-492
508

De toute éternité et de façon toute gratuite, Dieu a choisi Marie pour être la Mère de son Fils. Pour accomplir cette mission, elle a été immaculée dès sa conception. Cela signifie que, par la grâce de Dieu et en vue des mérites de Jésus Christ, Marie a été préservée du péché originel dès sa conception.

  1. Comment Marie collabore-t-elle au dessein divin du salut?

493-494
508-511

Par la grâce de Dieu, Marie est restée préservée de tout péché personnel durant toute son existence. Elle est « pleine de grâce » (Lc 1,28), la « Toute Sainte ». Quand l’ange lui annonça qu’elle mettrait au monde « le Fils du Très-Haut » (Lc 1,32), elle donna librement son consentement dans « l’obéissance de la foi » (Rm 1,5). Marie s’est livrée totalement à la Personne et à l’œuvre de son Fils Jésus, acceptant de toute son âme la volonté divine du salut.

  1. Que signifie la conception virginale de Jésus?

496-498
503

Elle signifie que Jésus a été conçu dans le sein de la Vierge par la seule puissance de l’Esprit Saint, sans intervention de l’homme. Il est Fils du Père céleste selon sa nature divine, Fils de Marie selon sa nature humaine, mais vraiment Fils de Dieu dans ses deux natures, étant en lui-même une seule Personne, qui est divine.

  1. En quel sens Marie est-elle « toujours vierge »?

499-507
510-511

Dans le sens qu’elle est « restée vierge en concevant son Fils, vierge en l’enfantant, vierge en le portant, vierge en le nourrissant de son sein, vierge mère, vierge toujours » (saint Augustin). Cependant, quand les Évangiles parlent de « frères et sœurs de Jésus », il s’agit de parents proches de Jésus, selon une expression utilisée dans la Sainte Écriture.

  1. De quelle manière la maternité spirituelle de Marie est-elle universelle?

501-507
511

Marie a un Fils unique, Jésus, mais, en lui, sa maternité spirituelle s’étend à tous les hommes, qu’il est venu sauver. Obéissant au côté du nouvel Adam, qui est Jésus Christ, la Vierge est la nouvelle Ève, la véritable mère des vivants, qui coopère avec son amour maternel à leur naissance et à leur croissance dans l’ordre de la grâce. Vierge et Mère, Marie est la figure de l’Église, sa plus parfaite réalisation.

  1. En quel sens toute la vie du Christ est-elle Mystère?

512-521
561-562

Toute la vie du Christ est un événement de révélation. Ce qui est visible dans la vie terrestre du Christ conduit à son Mystère invisible, surtout au Mystère de sa filiation divine : « Qui me voit, voit le Père » (Jn 14,9). D’autre part, bien que le salut soit pleinement accompli par la croix et la résurrection, la vie entière du Christ est Mystère de salut, car tout ce que Jésus a fait, a dit et a souffert avait pour but de sauver l’homme déchu et de le rétablir dans sa vocation de fils de Dieu.

  1. Quelles ont été les préparations des Mystères de Jésus?

522-524

Avant tout, il y eut durant de nombreux siècles une longue espérance, que nous revivons pendant la célébration liturgique du temps de l’Avent. Outre l’attente obscure qu’il a établie dans le cœur des païens, Dieu a préparé la venue de son Fils à travers l’Ancienne Alliance, jusqu’à Jean-Baptiste, qui est le dernier et le plus grand des prophètes.

  1. Qu’enseigne l’Évangile sur les mystères de la naissance et de l’enfance de Jésus?

525-530
563-564

À Noël, la gloire du Ciel se manifeste dans la faiblesse d’un nouveau né. La circoncision de Jésus est le signe de son appartenance au peuple juif et la préfiguration de notre Baptême. L’Épiphanie est la manifestation du Roi-Messie d’Israël à toutes les nations. Dans la Présentation au Temple, en Syméon et Anne, c’est toute l’attente d’Israël qui vient à la rencontre de son Sauveur. La fuite en Égypte et le massacre des innocents annoncent que la vie entière du Christ sera sous le signe de la persécution. Son retour d’Égypte rappelle l’exode et présente Jésus comme le nouveau Moïse : il est le libérateur véritable et définitif.

  1. Quel enseignement nous offre la vie cachée de Jésus à Nazareth?

533-534
564

Durant la vie cachée à Nazareth, Jésus reste dans le silence d’une existence ordinaire. Il nous permet ainsi d’être en communion avec lui dans la sainteté d’une vie quotidienne faite de prière, de simplicité, de labeur, d’amour familial. Sa soumission à Marie et à Joseph, son père putatif, est une image de son obéissance filiale à son Père. Avec leur foi, Marie et Joseph accueillent le mystère de Jésus, bien qu’ils ne le comprennent pas toujours.

  1. Pourquoi Jésus reçoit-il de Jean le « baptême de conversion pour le pardon des péchés » (Lc 3,3)?

535-537
565

Pour commencer sa vie publique et pour anticiper le Baptême de sa mort, il accepte ainsi, bien que sans péché, d’être compté parmi les pécheurs, lui, « l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29). Le Père le déclare « son Fils bien-aimé » (Mt 3,17), et l’Esprit descend sur lui. Le baptême de Jésus est la préfiguration de notre Baptême.

  1. Que nous révèlent les tentations de Jésus au désert?

538-540
566

Les tentations de Jésus au désert récapitulent celle d’Adam au paradis et celles d’Israël dans le désert. Satan tente Jésus dans son obéissance à la mission confiée par son Père. Le Christ, nouvel Adam, résiste et sa victoire annonce celle de la passion, obéissance suprême de son amour filial. L’Église s’unit à ce Mystère tout particulièrement dans le temps liturgique du Carême.

  1. Qui est invité à faire partie du Royaume de Dieu, annoncé et accompli par Jésus?

541-546
567

Jésus invite tous les hommes à faire partie du Royaume de Dieu. Même le pire des pécheurs est appelé à se convertir et à accepter l’infinie miséricorde du Père. Déjà, sur la terre, le Royaume appartient à ceux qui l’accueillent d’un cœur humble. C’est à eux que sont révélés ses mystères.

  1. Pourquoi le Christ manifeste-t-il le Royaume par des signes et des miracles?

547-550
567

Jésus accompagne sa parole de signes et de miracles pour attester que le Royaume est présent en lui, le Messie. Bien qu’il guérisse certaines personnes, il n’est pas venu pour éliminer ici-bas tous les maux, mais avant tout pour libérer les hommes de l’esclavage du péché. La lutte contre les démons annonce que sa croix l’emportera sur « le prince de ce monde » (Jn 12,31).

  1. Dans le Royaume, quelle autorité confère le Christ à ses Apôtres?

551-553
567

Jésus choisit les Douze, futurs témoins de sa Résurrection. Il les fait participer à sa mission et à son autorité pour enseigner, pour pardonner les péchés, pour édifier et pour gouverner l’Église. Dans ce collège, Pierre reçoit « les clefs du Royaume » (Mt 16,19) et occupe la première place, avec la mission de garder la foi dans son intégrité et de confirmer ses frères.

  1. Quelle est la signification de la Transfiguration?

554-556
568

À la transfiguration apparaît avant tout la Trinité : « Le Père en sa parole, le Fils dans son humanité, l’Esprit dans la nuée de lumière » (saint Thomas d’Aquin). En évoquant avec Moïse et Élie « son départ » (Lc 9, 31), Jésus montre que sa gloire passe par la croix; et il anticipe sa résurrection et son retour dans la gloire, « qui transfigurera notre corps mortel à l’image de son corps glorieux » (Ph 3,21).

Tu t’es transfiguré sur la montagne, et, autant qu’ils en étaient capables, tes disciples ont contemplé ta Gloire, Christ Dieu, afin que, lorsqu’ils Te verraient crucifié, ils comprennent que ta passion était volontaire et qu’ils annoncent au monde que Tu es vraiment le rayonnement du Père (Liturgie byzantine).

  1. Comment advient l’entrée messianique à Jérusalem?

557-560
569-570

Au temps fixé, Jésus décide de monter à Jérusalem pour souffrir sa passion, mourir et ressusciter. Comme Roi-Messie qui manifeste la venue du Royaume, il entre dans sa ville sur le dos d’un petit âne. Il est accueilli par des enfants, dont l’acclamation est reprise dans le Sanctus de la Messe : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna » (sauve-nous) (Mt 21,9). La liturgie de l’Église commence la Semaine sainte par la célébration de cette entrée à Jérusalem.

« JÉSUS CHRIST A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE,
A ÉTÉ CRUCIFIÉ, EST MORT ET A ÉTÉ ENSEVELI »

  1. Quelle est l’importance du mystère pascal de Jésus?

571-573

Le mystère pascal de Jésus, qui comprend sa passion, sa mort, sa résurrection et sa glorification, est au centre de la foi chrétienne. Car le dessein sauveur de Dieu s’est accompli une fois pour toutes par la mort rédemptrice de son Fils Jésus Christ.

  1. Pour quelles accusations Jésus a-t-il été condamné?

574-576

Certains chefs d’Israël ont accusé Jésus d’agir contre la Loi, contre le temple de Jérusalem et en particulier contre la foi au Dieu unique, parce qu’il se proclamait Fils de Dieu. C’est pourquoi ils le livrèrent à Pilate afin qu’il fût condamné à mort.

  1. Quelle a été l’attitude de Jésus envers la Loi d’Israël?

577-582
592

Jésus n’a pas aboli la Loi donnée par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï, mais il l’a portée à son achèvement en lui donnant son interprétation définitive. Il est le Législateur divin qui exécute intégralement cette Loi. D’autre part, par sa mort expiatrice, en Serviteur fidèle, il offre le seul sacrifice capable de racheter toutes « les fautes commises par les hommes sous la première Alliance » (He 9,15).

  1. Quelle a été l’attitude de Jésus à l’égard du temple de Jérusalem?

583-586
593

Jésus a été accusé d’hostilité envers le Temple. Pourtant, il l’a vénéré comme « la maison de son Père » (Jn 2,16). Il lui a consacré une part importante de son enseignement. Mais il a aussi prédit sa destruction en relation avec sa propre mort. Il s’est présenté lui-même comme la demeure définitive de Dieu parmi les hommes.

  1. Jésus a-t-il contredit la foi d’Israël au Dieu unique et sauveur?

587-591
594

Jésus n’a jamais contredit la foi au Dieu unique, pas même quand il accomplissait l’œuvre divine par excellence qui achevait les promesses messianiques et qui le révélait égal à Dieu : le pardon des péchés. La demande de Jésus de croire en lui et de se convertir permet de saisir la tragique incompréhension du Sanhédrin, qui a jugé qu’il méritait la mort pour cause de blasphème.

  1. Qui est responsable de la mort de Jésus?

595-598

La passion et la mort de Jésus ne peuvent être imputées indistinctement ni à tous les Juifs alors vivants, ni aux Juifs venus ensuite dans le temps et dans l’espace. Tout pécheur individuel, c’est-à-dire tout homme, est réellement la cause et l’instrument des souffrances du Rédempteur. Sont plus gravement coupables ceux qui, surtout s’ils sont chrétiens, retombent souvent dans le péché et se complaisent dans les vices.

  1. Pourquoi la mort du Christ fait-elle partie du dessein de Dieu?

599-605
619

Pour réconcilier en lui tous les hommes, voués à la mort à cause du péché, Dieu a pris l’initiative pleine d’amour d’envoyer son Fils afin qu’il se soumette à la mort pour les pécheurs. Annoncée dans l’Ancien Testament, en particulier comme sacrifice du Serviteur souffrant, la mort du Christ est arrivée « selon les Écritures ».

  1. Comment le Christ s’est-il offert lui-même au Père?

606-609
620

Toute la vie du Christ est offerte librement au Père pour accomplir son dessein de salut. Il a donné sa vie « en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45). Par là, il réconcilie toute l’humanité avec Dieu. Sa souffrance et sa mort manifestent que sa propre humanité a été l’instrument libre et parfait de l’Amour divin qui veut le salut de tous les hommes.

  1. Comment s’exprime l’offrande de Jésus lors la dernière Cène?

610-611
621

Au cours de la dernière Cène avec ses Apôtres, la veille de sa passion, Jésus anticipe, c’est-à-dire signifie et réalise par avance, l’offrande volontaire de lui-même : « Ceci est mon corps livré pour vous » (Lc 22,19), « Ceci est mon sang répandu… » (Mt 26,28). Ainsi, il a institué en même temps l’Eucharistie comme « mémorial » (cf. 1 Co 11,25) de son sacrifice et ses Apôtres comme prêtres de la nouvelle Alliance.

  1. Que s’est-il produit lors de l’agonie au jardin de Gethsémani?

612

Malgré l’horreur que cause la mort dans l’humanité toute sainte de celui qui est l’« Auteur de la Vie » (Ac 3,15), la volonté humaine du Fils de Dieu adhère à la volonté du Père : pour nous sauver, Jésus accepte de porter nos péchés dans son corps, « en devenant obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2,8).

  1. Quels sont les effets du sacrifice du Christ sur la croix?

613-617
622-623

Jésus a librement offert sa vie en sacrifice d’expiation, c’est-à-dire qu’il a réparé nos fautes par la pleine obéissance de son amour jusqu’à la mort. Cet « amour jusqu’au bout » (Jn 13,1) du Fils de Dieu réconcilie toute l’humanité avec le Père. Le sacrifice pascal du Christ rachète donc tous les hommes d’une façon unique, parfaite et définitive, et leur ouvre la communion avec Dieu.

  1. Pourquoi Jésus appelle-t-il ses disciples à prendre leur croix?

618

En demandant à ses disciples de prendre leur croix et de le suivre, Jésus veut associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires.

  1. En quelles conditions était le corps de Jésus lorsqu’il se trouvait au tombeau?

624-630

Le Christ a connu une vraie mort et une vraie sépulture. Mais la vertu divine a préservé son corps de la corruption.

« JÉSUS CHRIST EST DESCENDU AUX ENFERS,
EST RESSUSCITÉ LE TROISIÈME JOUR »

  1. Que sont « les enfers », où Jésus est descendu?

632-637

Les « enfers » – qui sont différents de l’enfer de la damnation – constituaient la situation de tous ceux qui, justes ou méchants, étaient morts avant le Christ. Avec son âme unie à sa Personne divine, Jésus a rejoint dans les enfers les justes, qui attendaient leur Rédempteur pour pouvoir enfin accéder à la vision de Dieu. Après avoir vaincu, par sa mort, la mort et le diable qui a « le pouvoir de la mort » (He 2,14), il a libéré les justes en attente du Rédempteur et il leur a ouvert les portes du Ciel.

  1. Quelle est la place de la résurrection du Christ dans notre foi?

631,638

La résurrection est la vérité la plus haute de notre foi dans le Christ. Avec la croix, elle représente une part essentielle du Mystère pascal.

  1. Quels « signes » attestent la Résurrection de Jésus?

639-644
656-657

Hormis le signe essentiel que constitue le tombeau vide, la Résurrection de Jésus est attestée par les femmes qui, les premières, l’ont rencontré et l’ont annoncé aux Apôtres. Jésus est « apparu ensuite à Céphas (Pierre), puis aux Douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois» (1 Co 15,5-6) et à d’autres encore. Les Apôtres n’ont pu inventer la résurrection, car elle leur apparaissait impossible. En effet, Jésus leur a aussi reproché leur incrédulité.

  1. Pourquoi la Résurrection est-elle en même temps un événement transcendant?

647
656-657

Tout en étant un événement historique, que l’on peut constater et qui est attesté par des signes et des témoignages, la Résurrection, parce qu’elle est l’entrée de l’humanité du Christ dans la gloire de Dieu, transcende et dépasse l’histoire, comme mystère de la foi. C’est pour cette raison que le Christ ressuscité ne se manifeste pas au monde, mais à ses disciples, faisant d’eux ses témoins devant le peuple.

  1. Quel est l’état du corps ressuscité de Jésus?

645-646

La Résurrection du Christ n’est pas un retour à la vie terrestre. Son corps ressuscité est celui qui a été crucifié et qui porte les signes de sa Passion, mais il participe désormais de la vie divine avec les propriétés d’un corps glorieux. C’est la raison pour laquelle Jésus ressuscité est souverainement libre d’apparaître à ses disciples comme il veut, où il veut et sous des aspects variés.

  1. De quelle manière la Résurrection est-elle l’œuvre de la Sainte Trinité?

648-650

La Résurrection du Christ est une action transcendante de Dieu. Les trois Personnes agissent ensemble selon le mode qui leur est propre. Le Père manifeste sa puissance, le Fils « reprend » la vie qu’il a librement offerte (Jn 10,17), réunissant son âme et son corps que l’Esprit Saint vivifie et glorifie.

  1. Quels sont le sens et la portée de la Résurrection pour le salut?

651-655
658

La Résurrection est le point culminant de l’Incarnation. Elle confirme la divinité du Christ, ainsi que tout ce qu’il a fait et enseigné. Elle réalise toutes les promesses divines en notre faveur. De plus, le Ressuscité, vainqueur du péché et de la mort, est le principe de notre justification et de notre résurrection. Dès à présent, elle nous procure la grâce de l’adoption filiale qui est une participation réelle à la vie du Fils unique, lequel, à la fin des temps, ressuscitera notre corps.

« JÉSUS EST MONTÉ AU CIEL
IL SIÈGE À LA DROITE DU PÈRE TOUT-PUISSANT »

  1. Que représente l’Ascension?

659-667

Après quarante jours pendant lesquels il s’est manifesté à ses Apôtres sous les traits d’une humanité ordinaire qui voilaient sa gloire de Ressuscité, le Christ est monté au ciel et s’est assis à la droite du Père. Il est le Seigneur qui règne désormais avec son humanité dans la gloire éternelle de Fils de Dieu et qui sans cesse intercède en notre faveur auprès du Père. Il envoie son Esprit et nous donne l’espérance de le rejoindre un jour, là où il nous a préparé une place.

« D’OÙ IL VIENDRA JUGER LES VIVANTS ET LES MORTS »

  1. Comment le Seigneur Jésus règne-t-il aujourd’hui?

668-674
680

Seigneur du monde et de l’histoire, Chef de son Église, le Christ glorieux demeure mystérieusement sur la terre, où son Royaume est déjà présent en germe et en commencement dans l’Église. Un jour, il reviendra dans la gloire, mais nous n’en connaissons pas l’heure. C’est pourquoi nous vivons en veillant dans la prière : « Viens, Seigneur » (Ap 22,20).

  1. Comment s’accomplira la venue du Seigneur dans la gloire?

675-677
680

Après le dernier bouleversement cosmique de ce monde qui passe, la venue glorieuse du Christ arrivera avec le triomphe définitif de Dieu dans la Parousie du Christ et avec le jugement dernier. Ainsi s’accomplira le Royaume de Dieu.

  1. Comment le Christ jugera-t-il les vivants et les morts?

678-679
681-682

Le Christ jugera avec la puissance qu’il s’est acquise comme Rédempteur du monde, venu pour sauver les hommes. Les secrets des cœurs seront dévoilés, ainsi que la conduite de chacun envers Dieu et envers son prochain. Tout homme recevra la vie ou sera condamné pour l’éternité selon ses œuvres. Ainsi s’accomplira « la plénitude du Christ » (Ep 4,13), dans laquelle « Dieu sera tout en tous » (1 Co 15,28).

CHAPITRE III

JE CROIS AU SAINT-ESPRIT

  1. Que veut dire l’Église quand elle professe : « Je crois au Saint-Esprit »?

683-686

Croire en l’Esprit Saint, c’est professer la troisième Personne de la Sainte Trinité, qui procède du Père et du Fils, et qui est « adoré et glorifié avec le Père et le Fils ». L’Esprit « est envoyé [...] dans nos cœurs » (Ga 4,6) pour que nous recevions la vie nouvelle des enfants de Dieu.

  1. Pourquoi les missions du Fils et de l’Esprit sont-elles inséparables?

687-690
742-743

Dans la Trinité indivisible, le Fils et l’Esprit sont distincts, mais inséparables. En effet, du commencement à la fin des temps, quand le Père envoie son Fils, il envoie aussi son Esprit, qui nous unit au Christ par la foi, afin que nous puissions, comme fils adoptifs, appeler Dieu « Père » (Rm 8,15). L’Esprit est invisible, mais nous le connaissons par son action, lorsqu’il nous révèle le Verbe et qu’il agit dans l’Église.

  1. Quels sont les vocables de l’Esprit Saint?

691-693

« Esprit Saint » est le nom propre de la troisième Personne de la Sainte Trinité. Le Christ l’appelle aussi Esprit Paraclet (Consolateur, Avocat) et Esprit de Vérité. Le Nouveau Testament l’appelle encore Esprit du Christ, du Seigneur, de Dieu, Esprit de gloire, de la promesse.

  1. Quels sont les symboles qui représentent le Saint-Esprit?

694-701

Ils sont nombreux. L’eau vive qui jaillit du cœur transpercé du Christ et abreuve les baptisés; l’onction avec l’huile, qui est le signe sacramentel de la Confirmation ; le feu qui transforme ce qu’il touche; la nuée, obscure ou lumineuse, où se révèle la gloire divine; l’imposition des mains par laquelle l’Esprit est donné; la colombe qui descend sur le Christ et demeure sur lui au moment de son baptême.

  1. Que signifie « l’Esprit a parlé par les prophètes »?

687-688
702-706
743

Le terme de prophètes s’entend ici de ceux qui furent inspirés de l’Esprit Saint pour parler au nom de Dieu. L’Esprit porte les prophéties de l’Ancien Testament à leur plein accomplissement dans Christ, dont le mystère se dévoile dans le Nouveau Testament.

  1. Quelle est l’action de l’Esprit en Jean-Baptiste?

717-720

L’Esprit remplit Jean-Baptiste, le dernier prophète de l’Ancien Testament, qui, sous son action, est envoyé pour « préparer un peuple au Seigneur » (Lc 1,17), et pour annoncer la venue du Christ, le Fils de Dieu, celui sur lequel il a vu descendre et demeurer l’Esprit, celui qui « baptise dans l’Esprit » (Jn 1,33).

  1. Quelle est l’œuvre de l’Esprit en Marie?

721-726
744

En Marie le Saint-Esprit porte à son achèvement toutes les attentes de la venue du Christ et sa préparation dans l’Ancien Testament. D’une manière unique, il la remplit de grâce et rend féconde sa virginité, pour donner naissance dans la chair au Fils de Dieu. Il fait d’elle la Mère du « Christ total », c’est-à-dire du Christ Tête et de l’Église son corps. Marie est présente au milieu des Douze le jour de la Pentecôte, quand l’Esprit inaugure les « derniers temps » avec la manifestation de l’Église.

  1. Quel rapport y a-t-il entre l’Esprit et le Christ Jésus dans sa mission terrestre?

727-730
745-746

Depuis son Incarnation, le Fils de Dieu est consacré Messie dans son humanité, par l’onction de l’Esprit. Il révèle l’Esprit dans son enseignement, accomplissant la promesse faite aux Pères, et il le communique à l’Église naissante en soufflant sur les Apôtres après la Résurrection.

  1. Qu’est-il arrivé à la Pentecôte?

731-732
738

Cinquante jours après sa Résurrection, à la Pentecôte, Jésus Christ glorifié a répandu l’Esprit à profusion et il l’a manifesté comme Personne divine, de sorte que la Trinité Sainte est pleinement révélée. La mission du Christ et de l’Esprit devient la mission de l’Église, envoyée pour annoncer et pour répandre le mystère de la communion trinitaire.

« Nous avons vu la vraie lumière, nous avons reçu l’Esprit céleste, nous avons trouvé la vraie foi : nous adorons la Trinité indivisible, car c’est elle qui nous a sauvés » (Liturgie byzantine, tropaire de la Pentecôte).

  1. Quelle est l’action de l’Esprit dans l’Église?

733-741
747

L’Esprit édifie, anime et sanctifie l’Église. Esprit d’amour, il restaure chez les baptisés la ressemblance divine perdue à cause du péché et il les fait vivre dans le Christ de la Vie même de la Sainte Trinité. Il les envoie témoigner de la Vérité du Christ et il les établit dans leurs fonctions réciproques, afin que tous portent « le fruit de l’Esprit » (Ga 5,22).

  1. Comment agissent le Christ et son esprit dans le cœur des fidèles?

738-741

Par l’intermédiaire des sacrements, le Christ communique son Esprit aux membres de son Corps, ainsi que la grâce de Dieu qui porte les fruits de la vie nouvelle selon l’Esprit. Enfin, le Saint-Esprit est le Maître de la prière.

« JE CROIS À LA SAINTE ÉGLISE CATHOLIQUE »

L’Église dans le dessein de Dieu

  1. Que signifie le mot Église?

751-752
777, 804

Il désigne le peuple que Dieu convoque et rassemble de tous les confins de la terre, pour constituer l’assemblée de ceux qui, par la foi et par le Baptême, deviennent fils de Dieu, membres du Christ et temple de l’Esprit Saint.

  1. Dans la Bible, quels sont les autres noms et images qui désignent l’Église?

753-757

Dans la Sainte Écriture, nous trouvons de nombreuses images qui mettent en évidence les différents aspects du mystère de l’Église. L’Ancien Testament privilégie les images liées au peuple de Dieu; le Nouveau Testament celles se rattachant au Christ comme Tête de ce peuple, qui est son Corps; elles sont tirées de la vie pastorale (bergerie, troupeau, brebis), de la vie rurale (champ, olivier, vigne), de l’habitat (demeure, pierre, temple), de la famille (épouse, mère, famille).

  1. Quel est le commencement et l’achèvement de l’Église?

758-766
778

L’Église a son commencement et son achèvement dans le dessein éternel de Dieu. Elle a été préparée dans l’Ancienne Alliance par l’élection d’Israël, signe du rassemblement futur de toutes les nations. Fondée sur la parole et sur l’action de Jésus Christ, elle s’est accomplie surtout par sa mort rédemptrice et sa résurrection. Elle s’est manifestée ensuite comme mystère de salut par l’effusion de l’Esprit Saint à la Pentecôte. Elle aura son achèvement à la fin des temps comme assemblée céleste de tous les rachetés.

  1. Quelle est la mission de l’Église?

767-769

La mission de l’Église est d’annoncer et d’instaurer au milieu de toutes les nations le Royaume de Dieu inauguré par Jésus Christ. Elle constitue sur la terre le germe et le commencement de ce Royaume du salut.

  1. En quel sens l’Église est-elle Mystère?

770-773
779

L’Église est mystère parce que, dans sa réalité visible, elle représente et accomplit une réalité spirituelle, divine, qui se perçoit uniquement avec les yeux de la foi.

  1. Que signifie pour l’Église être sacrement universel du salut?

774-776
780

Cela signifie qu’elle est signe et instrument de la réconciliation et de la communion de toute l’humanité avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain.

L’Église : peuple de Dieu, Corps du Christ,
Temple de l’Esprit Saint

  1. Pourquoi l’Église est-elle le peuple de Dieu?

781
802-804

L’Église est le peuple de Dieu parce qu’il a plu à Dieu de sanctifier et de sauver les hommes non pas séparément, mais en les constituant en un seul peuple, rassemblé dans l’unité du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.

  1. Quelles sont les caractéristiques du peuple de Dieu?

782

Ce peuple, dont on devient membre par la foi au Christ et par le Baptême, a pour origine Dieu le Père, pour Chef Jésus Christ, pour condition la dignité et la liberté des fils de Dieu, pour loi, le commandement nouveau de l’amour, pour mission d’être le sel de la terre et la lumière du monde, pour fin le Royaume de Dieu, déjà commencé sur la terre.

  1. En quel sens le peuple de Dieu prend-il part aux trois fonctions du Christ, sacerdotale, prophétique et royale?

783-786

Le peuple de Dieu prend part à la fonction sacerdotale du Christ parce que les baptisés sont consacrés par l’Esprit Saint pour offrir des sacrifices spirituels. Il participe à sa fonction prophétique parce que, grâce au sens surnaturel de la foi, il s’attache de manière indéfectible à la foi, il en approfondit l’intelligence et il en devient témoin. Il participe à sa fonction royale par le service, imitant le Christ Jésus, roi de l’univers, qui s’est fait serviteur de tous, surtout des pauvres et de ceux qui souffrent.

  1. De quelle manière l’Église est-elle Corps du Christ?

787-791
805-806

Par l’Esprit Saint, le Christ, mort et ressuscité, unit intimement à lui-même ses fidèles. Ainsi, ceux qui croient au Christ, parce qu’ils sont étroitement unis à lui, surtout dans l’Eucharistie, sont unis entre eux par la charité, formant un seul corps, l’Église, dont l’unité se réalise dans la diversité des membres et des fonctions.

  1. Qui est la tête de ce corps?

792-795
807

Le Christ « est la Tête du corps, c’est-à-dire de l’Église » (Col 1,18). L’Église vit de lui, en lui et par lui. Le Christ et l’Église forment le « Christ total » (saint Augustin). « Tête et membres, une seule et même personne mystique pour ainsi dire » (saint Thomas d’Aquin).

  1. Pourquoi dit-on de l’Église qu’elle est l’épouse du Christ?

796
808

Parce que le Seigneur lui-même s’est défini comme l’« Époux » (Mc 2,19) qui a aimé l’Église, qui s’est lié à elle par une Alliance éternelle. Il s’est livré pour elle, afin de la purifier par son sang, de la « rendre sainte » (Ep 5,26) et d’en faire la mère féconde de tous les fils de Dieu. Si le terme de « corps » fait apparaître l’unité de la « tête » et des membres, le terme « épouse » met en relief la distinction des deux dans une relation personnelle.

  1. Pourquoi dit-on de l’Église qu’elle est le temple de l’Esprit Saint?

797-798
809-810

Parce que le Saint-Esprit réside dans le corps qui est l’Église, dans sa Tête et dans ses membres; en outre, il édifie l’Église dans la charité, par la Parole de Dieu, les sacrements, les vertus et les charismes.

« Ce que notre esprit, je veux dire notre âme, est à nos membres, l’Esprit Saint l’est aux membres du Christ, au Corps du Christ, je veux dire l’Église » (saint Augustin).

  1. Les charismes, que sont-ils?

799-801

Les charismes sont des dons particuliers de l’Esprit Saint impartis aux personnes pour le bien des hommes, pour les nécessités du monde et spécialement pour l’édification de l’Église. C’est au Magistère de l’Église qu’il revient de les discerner.

L’Église est une, sainte, catholique et apostolique

  1. Pourquoi l’Église est-elle une?

813-815
866

L’Église est une, parce qu’elle a comme origine et comme modèle l’unité d’un seul Dieu, dans la Trinité des Personnes; comme fondateur et comme tête, Jésus Christ, qui rassemble tous les peuples dans l’unité d’un seul corps; comme âme, l’Esprit Saint, qui unit tous les fidèles dans la communion dans le Christ. Elle a une seule foi, une seule vie sacramentelle, une seule succession apostolique, une espérance commune et la même charité.

  1. Où subsiste l’unique Église du Christ?

816
870

Comme société constituée et organisée dans le monde, l’unique Église du Christ subsiste (subsistit in) dans l’Église catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et par les Évêques en communion avec lui. C’est seulement par elle que l’on peut atteindre la plénitude des moyens de salut, car le Seigneur a confié tous les biens de la Nouvelle Alliance au seul collège apostolique, dont la tête est Pierre.

  1. Comment considérer les chrétiens non catholiques?

817-819

Dans les Églises et Communautés ecclésiales, qui se sont séparées de la pleine communion de l’Église catholique, se rencontrent de nombreux éléments de sanctification et de vérité. Tous ces éléments de bien proviennent du Christ et tendent vers l’unité catholique. Les membres de ces Églises et Communautés sont incorporés au Christ par le Baptême; nous les reconnaissons donc comme des frères.

  1. Comment s’engager en faveur de l’unité des chrétiens?

820-822
866

Le désir de rétablir l’union entre tous les chrétiens est un don du Christ et un appel de l’Esprit Saint. Il concerne toute l’Église et il s’accomplit par la conversion du cœur, la prière, la connaissance fraternelle réciproque, le dialogue théologique.

  1. En quel sens l’Église est-elle sainte?

823-829
867

L’Église est sainte parce que le Dieu très saint en est l’auteur. Le Christ s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier et de la rendre sanctifiante. L’Esprit Saint la vivifie par la charité. En elle réside la plénitude des moyens du salut. La sainteté est la vocation de chacun de ses membres et le but de toute son action. L’Église compte en son sein la Vierge Marie et d’innombrables saints, qui sont ses modèles et ses intercesseurs. La sainteté de l’Église est la source de la sanctification pour ses fils, qui, sur la terre, se reconnaissent tous pécheurs et qui ont toujours besoin de se convertir et de se purifier.

  1. Pourquoi l’Église est-elle appelée catholique?

830-831
868

L’Église est catholique, c’est-à-dire universelle, parce que le Christ est présent en elle. « Là où est le Christ Jésus, là est l’Église catholique » (saint Ignace d’Antioche). Elle annonce la totalité et l’intégralité de la foi. Elle contient et elle administre la plénitude des moyens du salut. Elle est envoyée en mission à toutes les nations, à toutes les époques et à quelque culture qu’elles appartiennent.

  1. Une Église particulière est-elle catholique?

832-835

Est catholique toute Église particulière (c’est-à-dire un diocèse ou une éparchie) formée par la communauté des chrétiens qui sont en communion dans la foi et dans les sacrements avec leur Évêque ordonné dans la succession apostolique et avec l’Église de Rome, qui « préside à la charité » (saint Ignace d’Antioche).

  1. Qui fait partie de l’Église catholique?

836-838

Tous les hommes, sous diverses formes, appartiennent ou sont ordonnés à l’unité catholique du peuple de Dieu. Est pleinement incorporé à l’Église catholique celui qui, ayant l’Esprit du Christ, est uni à elle par les liens de la profession de foi, des sacrements, du gouvernement ecclésiastique et de la communion. Les baptisés qui ne réalisent pas pleinement cette unité catholique sont dans une certaine communion, bien qu’imparfaite, avec l’Église catholique.

  1. Quelle est le rapport de l’Église catholique avec le peuple juif?

839-840

L’Église catholique reconnaît son rapport avec le peuple juif dans le fait que Dieu a élu ce dernier, avant tous les autres, pour accueillir sa Parole. C’est au peuple juif qu’appartiennent « l’adoption des fils, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses de Dieu; ils ont les patriarches, et c’est de leur race que le Christ est né selon la chair » (Rm 9,4.5). À la différence des autres religions non chrétiennes, la foi juive est déjà réponse à la Révélation du Dieu de l’Ancienne Alliance.

  1. Quel lien existe-t-il entre l’Église catholique et les religions non chrétiennes?

841-845

C’est un lien issu avant tout de l’origine et de la fin communes de tout le genre humain. L’Église catholique reconnaît que ce qu’il y a de bon et de vrai dans les autres religions vient de Dieu. C’est un rayon de sa vérité. Cela peut disposer à l’accueil de l’Évangile et pousser à l’unité de l’humanité dans l’Église du Christ.

  1. Que signifie l’affirmation « Hors de l’Église pas de salut »?

846-848

Cela signifie que tout salut vient du Christ-Tête par l’intermédiaire de l’Église, qui est son Corps. Ne peuvent donc pas être sauvés ceux qui, sachant l’Église fondée par le Christ et nécessaire au salut, ne veulent pas y entrer, ni y persévérer. D’autre part, grâce au Christ et à son Église, peuvent parvenir au salut éternel ceux qui, sans faute de leur part, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais recherchent Dieu sincèrement et, sous l’influence de la grâce, s’efforcent de faire sa volonté, reconnue à travers ce que leur dicte leur conscience.

  1. Pourquoi l’Église doit-elle annoncer l’Évangile au monde entier?

849-851

Parce que le Christ l’a commandé : « Allez et enseignez toutes les nations, baptisant au nom de Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28,19). Ce commandement missionnaire du Seigneur a sa source dans l’amour éternel de Dieu, qui a envoyé son Fils et son Esprit parce qu’« il veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2,4).

  1. Comment l’Église est-elle missionnaire?

852-856

Guidée par l’Esprit Saint, l’Église poursuit tout au long de l’histoire la mission du Christ lui-même. Les chrétiens doivent donc annoncer à tous la Bonne Nouvelle apportée par le Christ, en suivant le même chemin que lui, en étant prêts également au sacrifice jusqu’au martyre.

  1. Pourquoi l’Église est-elle apostolique?

857
869

L’Église est apostolique par son origine, parce qu’elle a « pour fondations les Apôtres » (Ep 2,20); par son enseignement, qui est celui des Apôtres; par sa structure, parce qu’elle est édifiée, sanctifiée et gouvernée, jusqu’au retour du Christ, par les Apôtres, grâce à leurs successeurs, les Évêques en communion avec le successeur de Pierre.

  1. En quoi consiste la mission des Apôtres?

858-861

Le mot Apôtre signifie envoyé. Jésus, l’Envoyé du Père, appela à lui les Douze, choisis parmi ses disciples, et il les institua ses Apôtres, faisant d’eux les témoins de sa résurrection et les fondements de son Église. Il leur donna mandat de poursuivre sa mission, leur disant : « Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20,21), et il leur promit d’être avec eux jusqu’à la fin du monde.

  1. Qu’est-ce que la succession apostolique?

861-865

La succession apostolique est la transmission, par le sacrement de l’Ordre, de la mission et de l’autorité des Apôtres à leurs successeurs, les Évêques. Par cette transmission, l’Église demeure en communion de foi et de vie avec son origine, tandis qu’au long des siècles, elle exerce son apostolat par la diffusion du Royaume du Christ sur la terre.

Les fidèles : hiérarchie, laïcs, vie consacrée

  1. Qui sont les fidèles?

871-872

Les fidèles sont ceux qui, incorporés au Christ par le Baptême, sont établis membres du peuple de Dieu. Rendus participants, selon leur condition propre, aux fonctions sacerdotale, prophétique et royale du Christ, ils sont appelés à exercer la mission confiée par Dieu à l’Église. Entre eux, demeure une véritable égalité en raison de leur dignité de fils de Dieu.

  1. Comment le peuple de Dieu est-il composé?

873
934

Dans l’Église, par institution divine, il y a les ministres sacrés, qui ont ont reçu le sacrement de l’Ordre et qui forment la hiérarchie de l’Église. Les autres sont appelés laïcs. Des uns et des autres sont issus des fidèles qui se consacrent à Dieu de façon particulière par la profession des conseils évangéliques : la chasteté dans le célibat, la pauvreté et l’obéissance.

  1. Pourquoi le Christ a-t-il institué la hiérarchie ecclésiastique?

874-876
935

Le Christ a institué la hiérarchie ecclésiastique en vue de la mission de paître le peuple de Dieu en son nom; et c’est pourquoi il lui a donné l’autorité. La hiérarchie est composée des ministres sacrés : Évêques, prêtres, diacres. Par le sacrement de l’Ordre, les Évêques et les prêtres agissent, dans l’exercice de leur ministère, au nom et dans la personne du Christ-Tête. Les diacres servent le peuple de Dieu dans la diaconie (service) de la parole, de la liturgie et de la charité.

  1. Comme se réalise la dimension collégiale du ministère ecclésial?

877

À l’exemple des douze Apôtres, choisis et envoyés ensemble par le Christ, l’union des membres de la hiérarchie ecclésiastique est au service de la communion de tous les fidèles. Tout Évêque exerce son ministère comme membre du collège épiscopal, en communion avec le Pape, ayant avec lui à prendre part à la sollicitude de l’Église universelle. Les prêtres exercent leur ministère au sein du presbytérium de l’Église particulière en communion avec l’Évêque et sous son autorité.

  1. Pourquoi le ministère ecclésial a-t-il aussi un caractère personnel?

878-879

Le ministère ecclésial a aussi un caractère personnel, parce que, en vertu du sacrement de l’Ordre, chacun est responsable devant le Christ, qui l’a personnellement appelé en lui confiant une mission.

  1. Quelle est la mission du Pape?

881-882
936-937

Le Pape, Évêque de Rome et successeur de saint Pierre, est principe perpétuel et visible, et fondement de l’unité de l’Église. Il est le vicaire du Christ, la Tête du collège des Évêques et le pasteur de toute l’Église, sur laquelle il a, par institution divine, un pouvoir plénier, suprême, immédiat et universel.

  1. Quelle est la charge du Collège des Évêques?

883-885

Le Collège des Évêques, en communion avec le Pape et jamais sans lui, exerce aussi sur l’Église un pouvoir suprême et plénier.

  1. Comment les Évêques exercent-ils leur mission d’enseigner?

888-890
939

En communion avec le Pape, les Évêques ont le devoir d’annoncer l’Évangile à tous, fidèlement et avec autorité. Ils sont les témoins authentiques de la foi apostolique, revêtus de l’autorité du Christ. Grâce au sens surnaturel de la foi, le Peuple de Dieu, guidé par le Magistère vivant de l’Église, adhère indéfectiblement à la foi.

  1. Quand s’exerce l’infaillibilité du Magistère?

891

L’infaillibilité s’exerce quand le Souverain Pontife, en vertu de son autorité de suprême Pasteur de l’Église, ou le Collège des Évêques en communion avec le Pape, surtout lorsqu’ils sont rassemblés en Concile œcuménique, déclarent par un acte définitif une doctrine relative à la foi ou à la morale, ou encore quand le Pape et les Évêques, dans leur magistère ordinaire, sont unanimes à déclarer une doctrine comme définitive. À cet enseignement, tout fidèle doit adhérer dans l’obéissance de la foi.

  1. Comment les Évêques exercent-ils leur ministère de sanctification?

893

Les Évêques sanctifient l’Église en dispensant la grâce du Christ par le ministère de la Parole et des sacrements, en particulier l’Eucharistie, et aussi par la prière, tout comme par leur exemple et leur travail.

  1. Comment les Évêques exercent-ils leur fonction de gouvernement?

894-896

En tant que membre du collège épiscopal, tout Évêque porte de manière collégiale la sollicitude de toutes les Églises particulières et de l’Église entière, en union avec les autres Évêques unis au pape. L’Évêque à qui est confiée une Église particulière la gouverne avec l’autorité du pouvoir sacré qui lui est propre, ordinaire et immédiat, pouvoir exercé au nom du Christ, le Bon Pasteur, en communion avec toute l’Église et sous la conduite du successeur de Pierre.

  1. Quelle est la vocation des fidèles laïcs?

897-900
940

Les fidèles laïcs ont pour vocation propre de rechercher le Royaume de Dieu, en éclairant et en gérant les réalités temporelles selon Dieu. Ils réalisent ainsi l’appel à la sainteté et à l’apostolat, adressé à tous les baptisés.

  1. Comment les fidèles laïcs participent-ils à la fonction sacerdotale du Christ?

901-903

Ils y participent en offrant – comme sacrifice spirituel « offert à Dieu par Jésus Christ » (1 P 2,5), par-dessus tout dans l’Eucharistie – leur propre vie, avec leurs actions, leurs prières et leurs engagements apostoliques, leur vie de famille et leur travail quotidien, les difficultés de la vie supportées en patience et les moments de détente corporelle et spirituelle. De cette manière, les laïcs qui s’engagent pour le Christ et qui sont consacrés par l’Esprit Saint offrent eux aussi à Dieu le monde lui-même.

  1. Comment prennent-ils part à sa fonction prophétique?

904-907
942

Ils y participent en accueillant toujours plus dans la foi la Parole du Christ et en l’annonçant au monde par le témoignage de leur vie, ainsi que par la parole, l’action évangélisatrice et la catéchèse. Une telle action évangélisatrice acquiert une efficacité particulière du fait qu’elle s’accomplit dans les conditions ordinaires de la vie dans le monde.

  1. Comment participent-ils à sa fonction royale?

908-913
943

Les laïcs participent à la fonction royale du Christ en ayant reçu de lui le pouvoir de vaincre le péché, en eux-mêmes et dans le monde, par le renoncement personnel et par la sainteté de leur vie. Ils exercent divers ministères au service de la communauté et ils imprègnent de valeur morale les activités temporelles de l’homme et les institutions de la société.

  1. Qu’est-ce que la vie consacrée?

914-916
944

C’est un état de vie reconnu par l’Église. Il est une réponse libre à un appel particulier du Christ, dans lequel les personnes consacrées se donnent totalement à Dieu et tendent à la perfection de la charité sous la motion de l’Esprit Saint. Cette consécration se caractérise par la pratique des conseils évangéliques.

  1. Que procure la vie consacrée à la mission de l’Église?

931-933
945

La vie consacrée participe à la mission de l’Église par un don total de soi au Christ et à ses frères, témoignant de l’espérance du Royaume des cieux.

Je crois à la communion des saints

  1. Que signifie l’expression communion des saints?

946-953
960

Cette expression signifie avant tout la participation commune de tous les membres de l’Église aux réalités saintes (sancta) : la foi, les sacrements, en particulier l’Eucharistie, les charismes et les autres dons spirituels. À la source de la communion, il y a la charité, qui « ne cherche pas son intérêt » (1 Co 13,5), mais qui pousse les fidèles à « mettre tout en commun » (Ac 4,32), même leurs biens matériels, pour le service des plus pauvres.

  1. Que signifie encore la communion des saints?

954-959
961-962

Elle désigne également la communion entre les personnes saintes (sancti), à savoir entre ceux qui, par la grâce, sont unis au Christ mort et ressuscité. Les uns sont en pèlerinage sur la terre, d’autres, ayant quitté cette vie, achèvent leur purification, soutenus aussi par nos prières, d’autres enfin jouissent déjà de la gloire de Dieu et intercèdent pour nous. Tous ensemble, ils forment dans le Christ une unique famille, l’Église, à la louange et à la gloire de la Trinité.

Marie, Mère du Christ, Mère de l’Église

  1. En quel sens la Bienheureuse Vierge Marie est-elle Mère de l’Église?

963-966
973

La bienheureuse Vierge Marie est Mère de l’Église dans l’ordre de la grâce parce qu’elle a donné naissance à Jésus, le Fils de Dieu, Tête de son Corps qui est l’Église. En mourant sur la croix, Jésus l’a donnée comme mère à son disciple, par ces mots : « Voici ta mère » (Jn 19,27).

  1. Comment la Vierge Marie aide-t-elle l’Église?

967-970

Après l’ascension de son Fils, la Vierge Marie a aidé, par ses prières, les débuts de l’Église et, même après son assomption au ciel, elle continue d’intercéder pour ses enfants, d’être pour tous un modèle de foi et de charité, et d’exercer sur eux une influence salutaire, qui vient de la surabondance des mérites du Christ. Les fidèles voient en elle une icône et une anticipation de la résurrection qui les attend, et ils l’invoquent sous les titres d’avocate, d’auxiliatrice, de secours, de médiatrice.

  1. Quel type de culte convient-il à la Sainte Vierge?

971

C’est un culte particulier, mais qui diffère essentiellement du culte d’adoration, réservé uniquement à la Sainte Trinité. Ce culte de vénération spéciale trouve une expression particulière dans les fêtes liturgiques dédiées à la Mère de Dieu ainsi que dans les prières mariales, comme le Rosaire, résumé de tout l’Évangile.

  1. Comment la bienheureuse Vierge Marie est-elle l’icône eschatologique de l’Église?

972
974-975

En regardant Marie, toute sainte et déjà glorifiée en son corps et en son âme, l’Église contemple en elle ce qu’elle-même est appelée à être sur la terre et ce qu’elle sera dans la patrie céleste.

« JE CROIS À LA RÉMISSION DES PÉCHÉS»

  1. Comment les péchés sont-ils remis?

976-980
984-985

Le premier et le principal sacrement pour le pardon des péchés est le Baptême. Pour les péchés commis après le Baptême, le Christ a institué le sacrement de la Réconciliation ou de la Pénitence, par lequel le baptisé est réconcilié avec Dieu et avec l’Église.

  1. Pourquoi l’Église a-t-elle le pouvoir de pardonner les péchés?

981-983
986-987

L’Église a la mission et le pouvoir de pardonner les péchés, parce que c’est le Christ lui-même qui les lui a conférés : « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus » (Jn 20,22-23).

« JE CROIS À LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR »

  1. Que signifie le terme chair? Quelle est son importance?

990
1015

Le terme chair désigne l’homme dans sa condition de faiblesse et de mortalité. « La chair est le pivot du salut » (Tertullien). En effet, nous croyons en Dieu, créateur de la chair; nous croyons au Verbe fait chair pour racheter la chair, nous croyons en la résurrection de la chair, achèvement de la création et de la rédemption de la chair.

  1. Que signifie la « résurrection de la chair »?

990

Cela signifie que l’état définitif de l’homme ne sera pas seulement l’âme spirituelle séparée du corps, mais que nos corps mortels sont aussi appelés à reprendre vie un jour.

  1. Quel rapport y a-t-il entre la résurrection du Christ et la nôtre?

998
1002-
1003

De même que le Christ est vraiment ressuscité des morts et vit pour toujours, de même, il nous ressuscitera tous, au dernier jour, avec un corps incorruptible, « ceux qui ont fait le bien ressuscitant pour entrer dans la vie, et ceux qui ont fait le mal ressuscitant pour être jugés » (Jn 5,29).

  1. À la mort, qu’arrivera-t-il à notre corps et à notre âme?

992-1004
1016-1018

À la mort, l’âme et le corps sont séparés, le corps tombe en corruption, tandis que l’âme, qui est immortelle, va vers le jugement de Dieu et attend d’être réunie au corps quand il sera transformé, lors du retour du Seigneur. Comprendre comment se produira la résurrection dépasse les capacités de notre imagination et de notre entendement.

  1. Que signifie mourir dans le Christ Jésus?

1005-1014
1019

Cela signifie mourir dans la grâce de Dieu, sans péché mortel. Celui qui croit au Christ et qui suit son exemple peut ainsi transformer sa mort en acte d’obéissance et d’amour envers le Père. « Cette parole est sûre : si nous mourons avec lui, avec lui nous vivrons » (2 Tm 2,11).

« JE CROIS À LA VIE ÉTERNELLE »

  1. Qu’est-ce que la vie éternelle?

1020
1051

La vie éternelle est la vie qui commence aussitôt après la mort. Elle n’aura pas de fin. Elle sera précédée pour chacun par un jugement particulier prononcé par le Christ, juge des vivants et des morts, et elle sera scellée au jugement final.

  1. Qu’est ce que le jugement particulier?

1021-1022
1051

C’est le jugement de rétribution immédiate que chacun, à partir de sa mort, reçoit de Dieu en son âme immortelle, en relation avec sa foi et ses œuvres. Cette rétribution consiste dans l’accession à la béatitude du ciel, aussitôt ou après une purification proportionnée, ou au contraire à la condamnation éternelle de l’enfer.

  1. Qu’entend-on par « ciel »?

1023-1026
1053

On entend par « ciel » l’état de bonheur suprême et définitif. Ceux qui meurent dans la grâce de Dieu et qui n’ont besoin d’aucune purification ultérieure sont réunis autour de Jésus et de Marie, des anges et des saints. Ils forment ainsi l’Église du ciel, où ils voient Dieu « face à face » (1 Co 13,12); ils vivent en communion d’amour avec la Sainte Trinité et ils intercèdent pour nous.

« La vie subsistante et vraie, c’est le Père qui, par le Fils et l’Esprit Saint, déverse sur tous sans exception les dons célestes. Grâce à sa miséricorde, nous aussi, hommes, nous avons reçu la promesse indéfectible de la vie éternelle » (saint Cyrille de Jérusalem).

  1. Qu’est-ce que le purgatoire?

1030-1031
1054

Le purgatoire est l’état de ceux qui meurent dans l’amitié divine, mais qui, tout en étant assurés de leur salut éternel, ont encore besoin de purification pour entrer dans la béatitude du ciel.

  1. Comment pouvons-nous contribuer à la purification des âmes du purgatoire?

1032

En vertu de la communion des saints, les fidèles qui sont encore en pèlerinage sur la terre peuvent aider les âmes du purgatoire, en offrant pour elles des prières de suffrage, en particulier le Sacrifice eucharistique, mais aussi des aumônes, des indulgences et des œuvres de pénitence.

  1. En quoi consiste l’enfer?

1033-1035
1056-1057

Il consiste dans la damnation éternelle de ceux qui, par libre choix, meurent en état de péché mortel. La peine principale de l’enfer est la séparation éternelle de Dieu. C’est en Dieu seul que l’homme possède la vie et le bonheur pour lesquels il a été créé et auxquels il aspire. Le Christ exprime cette réalité par ces mots : « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel » (Mt 25,41).

  1. Comment concilier l’existence de l’enfer et l’infinie bonté de Dieu?

1036-1037

S’il veut que « tous parviennent au repentir » (2 P 3,9), Dieu a toutefois créé l’homme libre et responsable, et il respecte ses décisions. C’est donc l’homme lui-même qui, en pleine autonomie, s’exclut volontairement de la communion avec Dieu, si, jusqu’au moment de sa mort, il persiste dans le péché mortel, refusant l’amour miséricordieux de Dieu.

  1. En quoi consistera le jugement dernier?

1038-1041
1058-1059

Le jugement dernier (universel) consistera dans la sentence de vie bienheureuse ou de condamnation éternelle, que le Seigneur Jésus, lors de son retour comme juge des vivants et des morts, prononcera pour « les justes et les pécheurs » (Ac 24,15), rassemblés tous ensemble devant lui. A la suite de ce jugement dernier, le corps ressuscité participera à la rétribution que l’âme a reçue dans le jugement particulier.

  1. Quand ce jugement arrivera-t-il?

1040

Ce jugement se produira à la fin du monde, dont seul Dieu connaît le jour et l’heure.

  1. Que signifie l’espérance des cieux nouveaux et de la nouvelle terre?

1042-1050
1060

Après le jugement dernier, l’univers lui-même, délivré de l’esclavage de la corruption, participera à la gloire du Christ avec l’inauguration des « cieux nouveaux » et de la « nouvelle terre » (2 P 3,13). Ainsi, sera atteinte la plénitude du Royaume de Dieu, c’est-à-dire l’accomplissement définitif du dessein sauveur de Dieu : « Récapituler toutes choses dans le Christ, dans le ciel et sur la terre » (Ep 1,10). Dieu sera alors « tout en tous » (1 Co 15,28), pour la vie éternelle.

« Amen »

  1. Que signifie le mot amen, qui conclut notre profession de foi?

1061-1065

Le mot juif amen qui conclut aussi le dernier livre de l’Écriture Sainte, ainsi que certaines prières du Nouveau Testament et les prières liturgiques de l’Église, signifie notre « oui » confiant et total à ce que nous avons professé de croire, nous confiant entièrement à celui qui est l’« Amen » définitif (Ap 3,14), le Christ Seigneur.

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