Isidore de St Joseph
de LOOR
1881 - 1916
Bienheureux,
prêtre passioniste
Fête le 06.10
Isidore de Loor naît en 1881 à Vrasene (diocèse de Gand) dans la Belgique d'expression flamande. Il fait partie d'une famille très pieuse qui compte trois enfants. Il va à l'école jusqu'à l'âge de douze ans et travaille ensuite à la ferme avec son père. Il est le premier de son village à s'intéresser aux techniques modernes d'élevage, mais ce qu'il préfère avant tout, c'est l'apostolat paroissial: catéchisme, etc.
A 26 ans il prend la résolution d'être religieux. Or cette année-là, en 1907, il suit une mission populaire prêchée par des Rédemptoristes dans un village voisin. L'un d'entre eux auquel il se confesse, voyant son amour pour la Croix, lui conseille d'entrer chez les Passionnistes. Le 15 avril 1907, il entre donc dans un couvent de cet Institut à Ere au diocèse de Tournai et le 8 septembre de la même année, en la Fête de la Nativité de la sainte Vierge, il prend l'habit et le nom d'Isidore de Saint Joseph. Le 13 septembre 1908, veille de la Fête de la sainte Croix, il fait profession comme frère lai (ou frère coadjuteur, c'est-à-dire non prêtre). Son maître des novices, pourtant sévère et exigeant, reconnaît en lui le modèle parfait du passionniste.
Saint Paul de la Croix (1649-1775), le Fondateur, voulait que les frères coadjuteurs soient comme des "mères" pour ceux de la Congrégation. Effectivement, Isidore fait preuve d'un amour vraiment maternel dans ses emplois de cuisinier, jardinier et portier. Il dit sa joie de collaborer par sa vie cachée à l'apostolat des prêtres de la Congrégation. "Je ne me suis pas fait religieux – écrit-il – pour courir après la vanité et les biens de la terre, mais pour faire totalement la volonté de Dieu." Cette conformité au bon vouloir divin est telle que, de son vivant, on l'appelle "le Frère de la volonté de Dieu". Et il adhère pleinement aux desseins de Dieu sur lui, même dans les moments plus difficiles, car son école est le Calvaire. "Au pied de la Croix – écrit-il – on apprend combien Dieu nous aime et combien nous devons répondre à cet amour". Il sait donner à toute valeur chrétienne, ou simplement humaine, une valeur rédemptrice: la famille, l'amour, la vie en société, le respect de la nature, le travail et les loisirs, et la liturgie. Dans tout cela, il sait apporter la lumière et la sagesse de la croix grâce auxquelles il transfigure et élève toute chose, et il le fait sans se mettre en avant, avec une grande simplicité.
En 1911, on doit lui ôter l'œil droit atteint de gangrène: on diagnostique un cancer. Désormais la souffrance ne le quittera plus. "Le bienheureux Isidore – déclare le Pape – est un frère qui a su comprendre à fond la valeur et la fécondité de la Croix (cf. 1 Cor. 1-2), réalisant ainsi de façon éminente l'idéal du Passionniste. Il sut voir dans la Croix la source de toute consolation, une inspiration pour les entreprises les plus nobles de la justice, de la charité et de la miséricorde: il sut vivre le mystère de la Croix comme la voie royale du salut et de la sainteté." (Discours aux Passionnistes le lendemain de la béatification). En 1916, en pleine guerre, le cancer se généralise. Le soir du 6 octobre, les douleurs deviennent intolérables. Isidore, assis sur une chaise, la tête dans les mains, murmure doucement les invocations qu'on lui suggère. Il meurt le même jour, âgé de 35 ans. Son tombeau au couvent de Courtrai devient un lieu de pèlerinage où s'obtiennent des grâces innombrables.
" La vraie sagesse, celle la Croix, n'apparaît qu'aux humbles et à ceux qui cherchent la vérité, en refusant les apparences de la fausse sagesse. C'est cela l'enseignement courageux et linéaire du bienheureux Isidore. " (ibid.)