La fête du Cœur immaculé de Marie se célèbre
le samedi après la solennité du Sacré-cœur de Jésus

Mémoire du Coeur immaculé de Marie

 

La propagation de la dévotion au Cœur de Marie remonte au XVIIe siècle où saint Jean Eudes la propagea en l'unissant à celle du Sacré-Cœur de Jésus.

  Au cours du XIXe siècle, Pie VII (Barnaba Chiaramonti, 1800-1823) d'abord, et le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) ensuite, accordèrent à plusieurs églises une fête du Cœur très pur de Marie fixée au dimanche dans l'octave de l'Assomption, puis au samedi suivant la fête du Sacré-Cœur.

 Le 13 juillet 1917, la Sainte Vierge apparaissait au Portugal pour déclarer aux petits voyants de Fatima que Dieu voulait établir la dévotion à son Cœur immaculé pour le salut du monde. Elle demanda aux chrétiens la pratique du premier samedi du mois par la communion réparatrice et la récitation du chapelet accompagnée de la méditation des mystères du Rosaire.

 Le 31 octobre 1942, le jour de la clôture solennelle du Jubilé des Apparitions de Fatima, le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) s'exprimant à la radio, consacra le monde au Cœur immaculé de Marie pour répondre à l'appel de notre Mère du ciel. Il renouvela ce geste important le 8 décembre 1942. En 1944, en pleine guerre mondiale, le même souverain pontife consacrait encore tout le genre humain au Cœur immaculé de Marie pour le mettre sous sa toute-puissante protection. À l'occasion de cette même cérémonie, il décréta que l'Église entière célébrerait chaque année une fête en l'honneur du Cœur immaculé de Marie afin d'obtenir, par l'intercession de la Très Sainte Vierge, « la paix des nations, la liberté de l'Église, la conversion des pécheurs, l'amour de la pureté et la pratique des vertus. » Il fixa la date de cette fête au 22 août, jour octave de la fête de l'Assomption.

 En créant la très Sainte Vierge, la Trinité Sainte a pu contempler le ravissant spectacle d'un Cœur qui, dès son premier battement, n'aima que son Dieu, et l'aima à lui seul plus que tous les anges et les saints ensemble ne l'aimeront jamais. « Le Père, dit saint Jean Eudes, a déployé sa puissance pour former un cœur de fille plein de respect et de fidélité envers son Créateur. Le Fils en fit un cœur de Mère et l'Esprit-Saint en fit un cœur d'épouse pour y célébrer ses noces ineffables. » La gloire de la fille du roi, disent les Livres Saints, est toute intérieure et cachée, autrement dit, elle est toute en son cœur. Là se trouvent toutes les perfections des anges et des hommes, dans un tel degré d'excellence que rien n'y peut être comparé. Là se trouvent les perfections de Dieu même, aussi fidèlement retracées qu'elles peuvent l'être dans une simple créature.

 La bonté et la miséricorde président parmi les vertus dont Dieu a orné le Cœur immaculé de sa Mère. Aussi tout pécheur trouve en elle un refuge assuré. Ce Cœur qui nous a tant aimés n'a point été flétri dans le tombeau comme celui des autres mortels. Ses mouvements n'ont été qu'un seul instant suspendus sous le souffle de la mort. Il vit aujourd'hui palpitant d'un amour infini, inondé de célestes délices au sein de la gloire immortelle où il continue de nous aimer avec prédilection.

 Comme la sainte Église nous le recommande aujourd'hui au moyen de la belle fête du Cœur immaculé de Marie, vouons un culte spécial de vénération et d'amour à ce cœur magnanime, le plus noble le plus généreux qui soit sorti des mains du Créateur. Supplions-le donc de nous apprendre à aimer Jésus, à souffrir pour Lui, à supporter avec amour et résignation les peines de la vie, les souffrances et les croix qu'il plaira à Dieu de nous envoyer. Recourons donc sans cesse à ce cœur incomparable et nous expérimenterons infailliblement sa bénignité, sa mansuétude et sa tendresse. 

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Consécration au Cœur immaculé de Marie, instituée par le Pape Pie XII.

 

 Reine du très saint Rosaire, secours des chrétiens, refuge du genre humain, victorieuses de toutes les batailles de Dieu, nous voici prosternés suppliants aux pieds de votre trône, dans la certitude de recevoir les grâces, l'aide et la protection opportunes dans les calamités présentes, non en vertu de nos mérites, dont nous ne saurions nous prévaloir, mais uniquement par l'effet de l'immense bonté de votre cœur maternel.

 C'est à vous, c'est à votre Cœur immaculé, qu'en cette heure tragique de l'histoire humaine, nous nous confions et nous nous consacrons, non seulement en union avec la Sainte Église - corps mystique de votre Fils Jésus - qui souffre et verse son sang, en proie aux tribulations en tant de lieux et de tant de manières, mais en union aussi avec le monde entier, déchiré par de farouches discordes, embrasé d'un incendie de haine et victime de ses propres iniquités.

 Laissez-vous toucher par tant de ruines matérielles et morales, par tant de douleurs, tant d'angoisses de pères et de mères, de frères, d'enfants innocents, par tant de vies fauchées dans la fleur de l'âge, tant d'âmes torturées et agonisantes, tant d'autres en péril de se perdre éternellement.

 Ô Mère de miséricorde, obtenez-nous de Dieu la paix, et surtout les grâces qui peuvent en un instant convertir le cœur des hommes, ces grâces qui préparent, concilient, assurent la paix ! Reine de la paix, priez pour nous et donnez au monde en guerre la paix après laquelle les peuples soupirent, la paix dans la vérité, dans la justice, dans la charité du Christ.

Donnez-lui la paix des armes et la paix des âmes, afin que dans la tranquillité de l'ordre s'étende le règne de Dieu. Accordez votre protection aux infidèles et à tous ceux qui gisent encore dans les ombres de la mort ; donnez-leur la paix, faites que se lève pour eux le soleil de la vérité et qu'ils puissent avec nous, devant l'unique Sauveur du monde, répéter : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ! Aux peuples séparés par l'erreur ou par la discorde, particulièrement à ceux qui professent pour vous une singulière dévotion et chez lesquels il n'y avait pas de maison qui n'honorât votre vénérable icône (peut-être aujourd'hui cachée et réservée pour des jours meilleurs), donnez la paix et reconduisez-les à l'unique bercail du Christ, sous l'unique vrai Pasteur.

 Obtenez à la sainte Église de Dieu une paix et une liberté complètes ; arrêtez les débordements du déluge néo-païen ; développez dans le cœur des fidèles l'amour de la pureté, la pratique de la vie chrétienne et le zèle apostolique, afin que le peuple des serviteurs de Dieu augmente en mérite et en nombre.

 Enfin, de même qu'au cœur de votre Fils Jésus furent consacrés l'Église et le genre humain tout entier, afin que, toutes les espérances étant placées en lui, il devînt pour eux signe et gage de victoire et de salut, ainsi et pour toujours nous nous consacrons à vous, à votre Cœur immaculé, ô notre Mère et Reine du monde, pour que votre amour et votre protection hâtent le triomphe du règne de Dieu et que toutes les nations, en paix entre elles et avec Dieu, vous proclament bienheureuse et entonnent avec vous, d'une extrémité du monde à l'autre, l'éternel Magnificat de gloire à celui en qui seul elles peuvent trouver la vérité, la vie et la paix.

http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&id=80&fd=1

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Le Coeur de Marie, demeure du Fils de Dieu Fête du Coeur immaculé de Marie, 

 

Mgr Jacques Perrier

ROME, 7 juin 2013 (Zenit.org) - La demeure du Fils de Dieu, « ce n’est d’abord le corps de Marie, mais son Cœur », explique Mgr Perrier, citant saint Augustin : « Marie a conçu son Fils dans la foi avant de le concevoir en sa chair ».

« Dans son cœur, elle méditera le mystère déconcertant de son Fils et elle grandira ainsi dans la foi, à travers des épreuves. Jusqu’à la Croix. Aujourd’hui, jusqu’au ciel ».

Mgr Jacques Perrier, ancien évêque de Tarbes-Lourdes, offre aux lecteurs de Zenit une méditation sur le mystère du Cœur immaculé de Marie fêté demain, 8 juin, samedi de la troisième semaine suivant la Pentecôte.

 

Le Cœur immaculé de Marie

Dieu qui as préparé dans le Cœur de la Vierge Marie
une demeure digne de l’Esprit Saint ;
accorde-nous, par son intercession,
de devenir le temple de ta gloire.
(Oraison du jour)

Evidemment, ce n’est pas un hasard si la mémoire du « Cœur immaculé de Marie » est célébrée le lendemain de la solennité du « Sacré-Cœur de Jésus ». En réalité, la date de cette fête a varié au cours de son existence, pourtant assez récente. D’abord proche de l’Assomption, elle céda la place à la fête de « Marie Reine » et se rapprocha du « Sacré-Cœur de Jésus ».

Désormais, elle est donc située dans les semaines qui prolongent le Temps pascal, avec les solennités de la Trinité, du Saint-Sacrement et du Sacré-Cœur. Il est bon qu’il en soit ainsi. Car nous ne pouvons pas séparer le Cœur immaculé de Marie du Cœur transpercé de son Fils. Elle-même avait entendu l’annonce de Syméon : « Un glaive te transpercera l’âme. » De même que Notre-Dame des Douleurs suit la solennité de la Croix glorieuse, de même le Cœur immaculé de Marie est honoré en prolongement du Sacré-Cœur de Jésus.

L’oraison de la fête d’aujourd’hui complète bien celle du jour où nous fêtons l’Immaculée Conception de la Vierge. L’oraison du 8 décembre remercie Dieu d’avoir préparé à son Fils « une demeure vraiment digne de lui ». L’oraison d’aujourd’hui précise que cette demeure, ce n’est d’abord le corps de Marie, mais son Cœur. La liturgie rejoint ainsi l’affirmation de saint Augustin : Marie a conçu son Fils dans la foi avant de le concevoir en sa chair. Dans son cœur, elle méditera le mystère déconcertant de son Fils et elle grandira ainsi dans la foi, à travers des épreuves. Jusqu’à la Croix. Aujourd’hui, jusqu’au ciel.

Curieusement, l’oraison ne mentionne pas le Christ mais l’Esprit Saint. Elle nous rappelle ainsi que Gabriel attribue l’Incarnation spécialement à l’Esprit Saint : « L’Esprit Saint viendra sur toi. » Jésus lui-même s’appuie sur la prophétie d’Isaïe pour présenter sa mission : « L’Esprit du Seigneur est sur moi. » Particulièrement en ces semaines qui suivent la Pentecôte, il est bon de ne pas oublier trop vite l’Esprit Saint. Le Messie est celui à qui le Père donne « l’Esprit sans mesure » (Jean 3, 34).

L’oraison se termine en demandant à Dieu de devenir « le temple de sa gloire ». Ces mots sont particulièrement forts. La liturgie s’inspire ici de la Première épître aux Corinthiens (6, 19-20) : « Ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? Et que vous ne vous appartenez pas ? Vous avez été bel et bien achetés ! Glorifiez Dieu dans votre corps. » Voici que l’Esprit Saint nous ramène au corps : ce n’est pas étonnant puisqu’il a permis à la Vierge de donner corps au Verbe éternel du Père.

La prière de ce jour est brève. Mais comme la plupart des oraisons, elle est riche de sens si nous entendons en elle les échos de l’Ecriture.

Quand nous prononçons le mot « cœur », bien d’autres versets de l’Evangile remontent à notre mémoire et qui conviennent éminemment à la Vierge. Jésus se dit « doux et humble de cœur » : dirait-il autre chose de sa mère ? Qui mieux que Marie mérite la béatitude des cœurs purs ? Qui plus qu’elle a possédé un « cœur noble et généreux » qui permit à la Parole de prendre racine, de pousser et de porter des fruits (Luc 8, 8 et 15) ? Qui finalement, plus que cette Fille de Sion, a observé le commandement d’aimer Dieu et ses frères « de tout son cœur » ?