Charles BORROMEE
Charles BORROMEE (1538-1584) écrits
Saint, évêque
Comment progresser sans cesse de vertu en vertu
Nous sommes tous faibles, je le reconnais, mais le Seigneur Dieu nous a donné des moyens où nous pouvons facilement trouver du secours Si nous le voulons. Voici un prêtre qui voudrait mener la vie irréprochable à laquelle il se sait obligé, qui voudrait être chaste et avoir la conduite digne des anges qui lui convient ; mais il ne décide pas d'employer les moyens voulus : le jeûne, la prière, la fuite des relations mauvaises, des familiarités nuisibles et dangereuses.
Cet autre, lorsqu'il entre au chœur pour la psalmodie ou lorsqu'il va célébrer la messe, se plaint de ce que mille pensées se présentent aussitôt à son esprit et le distraient de Dieu. Mais avant d'aller au chœur ou de célébrer la messe, qu a-t-il fait à la sacristie, comment s'est-il préparé, quels moyens a-t-il pris pour maîtriser son attention ?
Veux-tu que je t'enseigne comment progresser sans cesse de vertu en vertu et, Si déjà tu étais attentif au chœur, comment tu pourras l'être davantage une autre fois pour que tes hommages plaisent à Dieu encore plus ? Écoute-moi bien. Si un petit feu d'amour divin est déjà allumé en toi, ne le montre pas tout de suite, ne l'expose pas au vent; garde fermée la porte du four, pour ne pas laisser perdre la chaleur. Cela veut dire : fuis, autant que possible, les distractions, demeure recueilli en Dieu, évite les conversations frivoles.
Tu as la charge de la prédication et de l’enseignement ? Étudie, applique-toi à tout ce qui est nécessaire pour bien exercer cette charge. Soucie-toi d'abord de prêcher par ta vie et tes mœurs ; évite qu'en te voyant dire une chose et en faire une autre, les gens ne se moquent de tes paroles en hochant la tête.
Tu as charge d'âmes ? Ce n'est pas une raison pour négliger la charge de toi-même et pour te donner si généreusement aux autres qu'il ne reste plus rien de toi-même pour toi. Tu dois te souvenir des âmes dont tu es le supérieur, sans t'oublier toi-même.
Comprenez, mes frères, que rien n'est aussi nécessaire, pour des hommes d'Église, que l'oraison mentale qui doit précéder toutes nos actions, les accompagner et les suivre. Je chanterai , dit le Prophète, et je serai attentif . Si tu administres les sacrements, mon frère, pense à ce que tu fais; si tu célèbres la messe, pense à ce que tu offres; Si tu psalmodies au chœur, réfléchis à qui tu parles et à ce que tu dis ; si tu diriges les âmes, songe au sang qui les a lavées ; ainsi faites tout avec amour . C'est ainsi que nous pourrons vaincre facilement les innombrables difficultés que nous rencontrons nécessairement chaque jour. du fait de notre position. C'est ainsi que nous aurons la force d'engendrer le Christ en nous et chez les autres.
HOMÉLIE PRONONCÉE À SON DERNIER SYNODE
Le sens de l'Avent.
Voici, mes bien-aimés, ce temps célébré avec tant de ferveur, et, comme dit l'Esprit Saint, temps de la faveur divine, période de salut, de paix et de réconciliation ; temps jadis désiré très ardemment par les vœux et les aspirations instantes des anciens prophètes et patriarches, et qui a été vu enfin par le juste Siméon avec une joie débordante ! Puisqu'il a toujours été célébré par l'Église avec tant de ferveur, nous-mêmes devons aussi le passer religieusement dans les louanges et les actions de grâce adressées au Père éternel pour la miséricorde qu'il a manifestée dans ce mystère.
Oui, par cet avènement de son Fils unique, en vertu de son immense amour pour nous, pécheurs, il l'a envoyé alors pour nous délivrer de la tyrannie et de l'empire du démon, nous inviter à aller au ciel, nous faire pénétrer dans les mystères célestes, nous montrer la Vérité en personne, nous former à la pureté des mœurs, nous donner les germes des vertus, nous enrichir des trésors de sa grâce et enfin nous adopter pour ses fils et pour héritiers de la vie éternelle.
Du fait que ce mystère est revécu chaque année par l'Église, nous sommes exhortés à rappeler sans cesse le souvenir de tant d'amour envers nous. Cela nous enseigne aussi que l'avènement du Christ n'a pas profité seulement à ceux qui vivaient à l'époque du Sauveur, mais que sa vertu devait être communiquée aussi à nous tous ; du moins si nous voulons, par le moyen de la foi et des sacrements, accueillir la grâce qu'il nous a méritée et diriger notre vie selon cette grâce en lui obéissant.
L'Église nous demande encore de comprendre ceci : de même qu'il est venu au monde une seule fois en s'incarnant, de même, si nous enlevons tout obstacle de notre part, il est prêt à venir à nous de nouveau, à toute heure et à tout instant, pour habiter spirituellement dans nos cœurs avec l'abondance de ses grâces.
Aussi l'Église, comme une mère très affectueuse et très préoccupée de notre salut, à l'occasion de ce temps, nous enseigne, par des hymnes, des cantiques, et par toutes les paroles et les rites que lui a inspirés le Saint-Esprit, comment accueillir avec gratitude un si grand bienfait et comment nous enrichir de ses fruits. Ainsi notre âme se disposera à l'avènement du Christ avec autant de soin que s'il devait encore venir au monde, et de la manière même dont les pères de l'Ancien Testament, par leurs paroles comme par leurs exemples, nous ont appris à les imiter.
LETTRE PASTORALE DE SAINT CHARLES BORROMÉE
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez »
Voici, mes bien-aimés, ce temps célébré avec tant de ferveur, et, comme dit l'Esprit Saint, temps de la faveur divine (Is 61,2; Lc 4,19), période de salut, de paix et de réconciliation ; temps jadis désiré très ardemment par les voeux et les aspirations instantes des anciens prophètes et patriarches, et qui a été vu enfin par le juste Syméon avec une joie débordante (Lc 2,26s). Puisqu'il a toujours été célébré par l'Église avec tant de ferveur, nous-mêmes devons aussi le passer religieusement dans les louanges et les actions de grâce adressées au Père éternel pour la miséricorde qu'il a manifestée dans ce mystère.
Du fait qu'il est revécu chaque année par l'Église, nous sommes exhortés à rappeler sans cesse le souvenir de tant d'amour envers nous. Cela nous enseigne aussi que l'avènement du Christ n'a pas profité seulement à ceux qui vivaient à l'époque du Sauveur, mais que sa force devait être communiquée aussi à nous tous ; du moins si nous voulons, par le moyen de la foi et des sacrements, accueillir la grâce qu'il nous a méritée et diriger notre vie selon cette grâce en lui obéissant.
Lettre pastorale (trad. Ed. Lyon 1683)