
Aubin d'ANGERS
(469-549)
Saint.
Évêque d'Angers
Albinus, - dont nous avons fait Aubin, - naquit près d'Hennebont, à Languidic, en Armorique (en Bretagne) Son père, d'une noblesse incontestée, était un grand chef des Armoricains, L'enfant fut, dès ses premières années, animé d'une foi vive et pratique, dont les fruits ne tardèrent pas à éclore.
Tout jeune homme, il renonça aux avantages de la noblesse et de la fortune, il brisa même avec l'affection maternelle et vint s'enfermer dans le monastère de Nantilly, près de Saumur.
. Au temps où le jeune Aubin s'y présenta, la règle vécue dans ce monastère était celle de saint Augustin, presque la seule adoptée en Occident. Les religieux qui la professaient portaient le titre de chanoines réguliers ; mais ils étaient astreints à une stricte pauvreté, à une austère pénitence. A Nantilly, toutes les vertus chrétiennes étaient en grand honneur.
Aubin, dès le premier moment, se signala entre tous par sa ferveur, en particulier par l'humilité sous laquelle il cachait soigneusement sa naissance. Aussi, également aimé et estimé, il fut, en 504, à l'âge de trente-cinq ans, élu à la charge d'abbé. Il s'en acquitta pour le plus grand bien de ses frères, qui, sous son gouvernement tendre mais ferme, marchaient vers la sainteté.
Il y avait vingt-cinq ans qu'il dirigeait Nantilly, lorsque l'évêque d'Angers, Adolphe, vint à mourir ; les électeurs furent unanimes pour lui donner Aubin comme successeur. Ce ne fut pas sans peine néanmoins qu'ils lui arrachèrent son consentement. Il ne céda que devant leurs instances et sur l'avis des évêques de la contrée, qui depuis longtemps appréciaient la distinction de ses talents et la hauteur de ses vertus. Saint Mélairce, évêque de Rennes, en particulier, fut ravi de ce choix ; uni depuis, longtemps au nouveau prélat par une étroite amitié, ce fut lui sans doute qui le consacra. Cette année-là même (529), en effet, on le voit à Angers en compagnie de trois autres saints évêques : saint Laud de Coutances, saint Victorius du Mans, saint Mars de Nantes.
Dès lors Aubin, se modelant sur son divin Pasteur, Jésus-Christ, se livra tout entier au soin de son troupeau. Sa charité se portait surtout sur les pauvres et les malades ; il s'abaissait pour eux aux soins les plus humiliants. Mais une autre classe de misérables excita aussi sa paternelle compassion : à cette époque, à la suite de l'invasion des barbares, beaucoup de chrétiens étaient tombés dans l'esclavage. Ce bon évêque ne pourrait les voir sans larmes ; il consacra, à en racheter le plus grand nombre possible, toutes les ressources que lui fournirent les biens de son église, sa propre fortune, les aumônes qu'il sollicitait.
Cette tendre charité, Dieu montrait par des miracles continuels, combien elle était agréable à son cœur. Le saint évêque les obtint particulièrement pour les aveugles ! Mais il guérit aussi nombre d'autres malades, des paralytiques, des possédés ; il ressuscita même un mort.
Pourtant la bonté de saint Aubin s'alliait très bien à une fermeté apostolique, qui ne reculait, devant aucune puissance humaine, quand le devoir était en jeu.
Ainsi agit-il contre un des principaux seigneurs de Neustrie, qui, habitant en Anjou, y donnait le scandale d'une de ces unions criminelles. L'ayant vainement exhorté, averti plusieurs fois, il prononça enfin sur lui la sentence d'excommunication.
Ce fut un frémissement dans la France entière, et il se trouva des évêques pour taxer cette juste sévérité d'excessive rigueur.
Aubin provoqua-donc le troisième concile d'Orléans, en 538, qui fut présidé par l'archevêque de Lyon. Il y prononça un discours éloquent et énergique contre le désordre qui allumait son zèle. Et les Pères du concile ne purent que l'applaudir et voter un canon où était fait droit aux justes réclamations du Saint. Mais ils n'allèrent pas plus loin et, contents d'avoir donné raison en principe à leur collègue, ils l'engagèrent à user de modération …
Saint Aubin allait atteindre sa quatre-vingtième année, lorsqu'un nouveau concile fut convoqué à Orléans. Mais l'âge et les infirmités l'empêchèrent d'y assister. II ne tarda pas, en effet, à expirer : c'était le 1er mars 549.
A son tombeau se multiplièrent les miracles. Non moins grand thaumaturge que de son vivant, saint Aubin a laissé parmi son peuple un souvenir toujours entouré de reconnaissance et de vénération.
Source principale : liberius.net/.../(« Rév. x gpm »).
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