CATECHESE / Le péché

Péchés : définition sens général

Le péché est un refus de vivre selon la parole de Dieu. On connait la parole de Dieu dans la bible, particulièrement les 10 commandements, et les évangiles.

Le péché est donc une offense faite à Dieu. Il est rupture de communion avec Lui.

Le péché est aussi rupture de communion avec L’Eglise, car elle enseigne à vivre de la parole de Dieu.

Le catéchisme de l’Eglise catholique le définit ainsi :

1849 Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite ; il est un manquement à l’amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers à certains biens. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Il a été défini comme " une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle " (S. Augustin, Faust. 22, 27 : PL 42, 418 ; S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 71, 6).

1850 Le péché est une offense de Dieu : " Contre toi, toi seul, j’ai péché. Ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait " (Ps 51, 6). Le péché se dresse contre l’amour de Dieu pour nous et en détourne nos cœurs. Comme le péché premier, il est une désobéissance, une révolte contre Dieu, par la volonté de devenir " comme des dieux ", connaissant et déterminant le bien et le mal (Gn 3, 5). Le péché est ainsi " amour de soi jusqu’au mépris de Dieu " (S. Augustin, civ. 14, 28). Par cette exaltation orgueilleuse de soi, le péché est diamétralement contraire à l’obéissance de Jésus qui accomplit le salut (cf. Ph 2, 6-9).

Prendre conscience du péché

Pour prendre conscience du péché il faut avoir la foi en Dieu, en sa parole, et avoir donc le désir d’en vivre. 

La foi en Dieu n’est pas seulement croire qu’il existe, mais c’est chercher à le connaitre, c’est prendre conscience de son amour infini pour chacun de nous et donc essayer de correspondre à cet amour. Ce n’est pas nous qui aimons Dieu en premier, mais bien Dieu qui nous a aimé en premier.

L’amour de Dieu, ne nous coupe pas du monde, bien au contraire il nous pousse à aimer les autres, à les aider, à les servir. Quand nous ne vivons pas selon l’amour de Dieu, selon son commandement d’amour nous faisons du tort à ceux qui nous entourent. La foi en Dieu nous enracine donc dans la vie du monde, dans le souci des autres.

Connaissant la volonté de Dieu, nous pouvons avoir le désir de la vivre, mais comme le dit St Paul, nous en sommes bien souvent incapables.

"Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fait, c'est le péché qui habite en moi" (Romains 7/15-20).

 Reste alors, à demander pardon à Dieu, à l’Eglise, et à nous pardonner aussi à nous-mêmes. Le sacrement de la réconciliation trouve là sa raison d’être.

La gravité des péchés

Tous les péchés n’ont pas la même gravité. Certains portant gravement atteinte au prochain, ou à notre dignité d’enfant de Dieu sont appelés « péchés mortels » ; d’autres  sont moins graves car ils ne remettent pas en cause l’orientation de notre vie avec Dieu, notre relation profonde aux autres, mais ils n’en restent pas moins des manquements d’amour, on les appelle « péchés véniels »  

Leurs conséquences ne sont pas les mêmes non plus. Le péché véniel nous affaiblit tandis que le péché mortel nous coupe radicalement de la communion avec Dieu.

Différences entre péchés véniels et péchés mortels

 Voici ce qu’en dit précisément le catéchisme catholique

La gravité du péché : péché mortel et véniel

1854 Il convient d’apprécier les péchés selon leur gravité. Déjà perceptible dans l’Écriture (cf. 1 Jn 5, 16-17), la distinction entre péché mortel et péché véniel s’est imposée dans la tradition de l’Église. L’expérience des hommes la corrobore.

1855 Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la loi de Dieu ; il détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude en Lui préférant un bien inférieur.

Le péché véniel laisse subsister la charité, même s’il l’offense et la blesse.

1856 Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation :

Lorsque la volonté se porte à une chose de soi contraire à la charité par laquelle on est ordonné à la fin ultime, le péché par son objet même a de quoi être mortel... qu’il soit contre l’amour de Dieu, comme le blasphème, le parjure, etc. ou contre l’amour du prochain, comme l’homicide, l’adultère, etc ... En revanche, lorsque la volonté du pécheur se porte quelquefois à une chose qui contient en soi un désordre mais n’est cependant pas contraire à l’amour de Dieu et du prochain, tel que parole oiseuse, rire superflu, etc., de tels péchés sont véniels (S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 88, 2).

1857 Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises : " Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré " (RP 17).

1858 La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche : " Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère " (Mc 10, 18). La gravité des péchés est plus ou moins grande : un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte : la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger.

1859 Le péché mortel requiert pleine connaissance et entier consentement. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur (cf. Mc 3, 5-6 ; Lc 16, 19-31) ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché.

1860 L’ignorance involontaire peut diminuer sinon excuser l’imputabilité d’une faute grave. Mais nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme. Les impulsions de la sensibilité, les passions peuvent également réduire le caractère volontaire et libre de la faute, de même que des pressions extérieures ou des troubles pathologiques. Le péché par malice, par choix délibéré du mal, est le plus grave.

1861 Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu.

1862 On commet un péché véniel quand on n’observe pas dans une matière légère la mesure prescrite par la loi morale, ou bien quand on désobéit à la loi morale en matière grave, mais sans pleine connaissance ou sans entier consentement.

1863 Le péché véniel affaiblit la charité ; il traduit une affection désordonnée pour des biens créés ; il empêche les progrès de l’âme dans l’exercice des vertus et la pratique du bien moral ; il mérite des peines temporelles. Le péché véniel délibéré et resté sans repentance nous dispose peu à peu à commettre le péché mortel. Cependant le péché véniel ne rompt pas l’Alliance avec Dieu. Il est humainement réparable avec la grâce de Dieu. " Il ne prive pas de la grâce sanctifiante ou déïfiante et de la charité, ni par suite, de la béatitude éternelle " (RP 17) :

L’homme ne peut, tant qu’il est dans la chair, éviter tout péché, du moins les péchés légers. Mais ces péchés que nous disons légers, ne les tiens pas pour anodins : si tu les tiens pour anodins quand tu les pèses, tremble quand tu les comptes. Nombre d’objets légers font une grande masse ; nombre de gouttes emplissent un fleuve ; nombre de grains font un monceau. Quelle est alors notre espérance ? Avant tout, la confession ... (S. Augustin, ep. Jo. 1, 6).

1864 " Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas remis " (Mt 12, 31 ; cf. Mc 3, 29 ; Lc 12, 10). Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibérément d’accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint (cf. DeV 46). Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éternelle.

Péchés capitaux

 On entend parler aussi de péchés capitaux. Ils ne sont pas à confondre avec les péchés véniels ou mortels, qui se réfèrent à la gravité de la faute, tandis que le terme « capitaux » désigne une identité. En effet ce nom leur est donné, car en eux se trouve la racine même de tous les péchés. Ces péchés sont au nombre de 7 :

  • Orgueil :( Racine de tout péché ; il fait agir avec démesure comme si on était supérieur aux autres : le faire valoir, l’ambition, la présomption. la vaine gloire....
  • Envie : (Rancœur devant le bien d’autrui et désir de se l’approprier : Pouvoir, calomnie médisance, délation, trahison, rivalité, discorde, haine...)
  • Colère : (Usage déréglé de l’agressivité)
  • Avarice : (Mauvais usage de l’argent et de ce que l’on détient: (Avoir, injustice, tromperie, vol, trahison pour des biens, endurcissement du cœur envers les pauvres, inquiétude de l’esprit, oubli de Dieu et de l'éternité pour les biens de ce monde..)
  • Gourmandise : (Démesure dans la consommation quelle qu’elle soit...)
  • Luxure : (Mauvaise façon de vivre la sexualité, impureté de pensée, impureté d’action, impureté de parole, impureté de regard (images, films, lectures) ...)
  • Acédie, appelée aussi paresse : (Tristesse et dégoût spirituels volontairement entretenus, " paresse spirituelle".)

Qu’est-ce qu’un vice ?

Les péchés capitaux non corrigés conduisent au vice

Un vice est une disposition au mal qui, après avoir été produite dans l’âme par le péché, devient à son tour, lorsqu’on s’y abandonne, une source de péchés.

Des sept péchés capitaux et des vertus opposées. 

De l’orgueil opposé à l’humilité.

De l’avarice opposée au détachement.

De la luxure opposée à la chasteté chrétienne.

De l’envie opposée à la charité.

De la gourmandise opposée à la tempérance.

De la colère opposée à la douceur.

De la paresse opposée à la vigilance.

Peine temporelle

L’église enseigne aussi que tout péché cause un désordre et que ce désordre doit être réparé.  L’absolution dans le sacrement de réconciliation nous rétablit dans la communion avec Dieu et avec l’Eglise, mais cette absolution ne nous dispense en aucun cas de réparer le mal causé, on touche là au domaine de la peine temporelle.

Voici ce que le catéchisme de l’Eglise Catholique en dit

Les peines du péché

1472 ...... il faut voir que le péché a une double conséquence. Le péché grave nous prive de la communion avec Dieu, et par là il nous rend incapables de la vie éternelle, dont la privation s’appelle la " peine éternelle " du péché. D’autre part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on appelle la " peine temporelle " du péché. Ces deux peines ne doivent pas être conçues comme une espèce de vengeance, infligée par Dieu de l’extérieur, mais bien comme découlant de la nature même du péché. Une conversion qui procède d’une fervente charité, peut arriver à la totale purification du pécheur, de sorte qu’aucune peine ne subsisterait (cf. Cc. Trente : DS 1712-1713 ; 1820).

1473 Le pardon du péché et la restauration de la communion avec Dieu entraînent la remise des peines éternelles du péché. Mais des peines temporelles du péché demeurent. Le chrétien doit s’efforcer, en supportant patiemment les souffrances et les épreuves de toutes sortes et, le jour venu, en faisant sereinement face à la mort, d’accepter comme une grâce ces peines temporelles du péché ; il doit s’appliquer, par les œuvres de miséricorde et de charité, ainsi que par la prière et les différentes pratiques de la pénitence, à se dépouiller complètement du " vieil homme " et à revêtir " l’homme nouveau " (cf. Ep 4, 24).

L’indulgence

Devant l’incapacité que nous avons de réparer totalement toute les peines temporelles dues à nos péchés, l’Eglise dans sa miséricorde, nous offre une « aide » conséquente dans la pratique de l’indulgence.

 Pour beaucoup de gens, cette pratique relève « du moyen âge » ; et n’est plus de notre temps !  C’est là une grave erreur de compréhension, et surtout une erreur qui nous prive de la pleine communion avec Dieu ...

 Voici ce qu’en dit le catéchisme de l’Eglise Catholique

Qu’est-ce que l’indulgence ?

" L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints " (Paul VI, const. ap. " Indulgentiarum doctrina ", Norme 1).

" L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché " (ibid, Norme 2). " Tout fidèle peut gagner des indulgences pour soi-même ou les appliquer aux défunts " ( CIC, can. 994).

Obtenir l’indulgence de Dieu par l’Église

1478 L’indulgence s’obtient par l’Église qui, en vertu du pouvoir de lier et de délier qui lui a été accordé par le Christ Jésus, intervient en faveur d’un chrétien et lui ouvre le trésor des mérites du Christ et des saints pour obtenir du Père des miséricordes la remise des peines temporelles dues pour ses péchés. C’est ainsi que l’Église ne veut pas seulement venir en aide à ce chrétien, mais aussi l’inciter à des œuvres de piété, de pénitence et de charité (cf. Paul VI, loc. cit. 8 ; Cc. Trente : DS 1835).

1479 Puisque les fidèles défunts en voie de purification sont aussi membres de la même communion des saints, nous pouvons les aider entre autres en obtenant pour eux des indulgences, de sorte qu’ils soient acquittés des peines temporelles dues pour leurs péchés.

Conclusion

Tout péché est, atteinte à l’amour de Dieu, à l’amour des autres, et à soi-même. Aucun péché n’est sans conséquence.

Tout péché doit être reconnu, confessé, et réparé, non par obligation légale ou par peur de l’enfer, du purgatoire, mais vraiment dans l’amour de Dieu des autres et de soi.

L’Église nous aide en cela par le sacrement de réconciliation, auquel nous avons accès autant que nous le désirons, et par les indulgences qui en des périodes données nous sont offertes.

Dans la vie du chrétien, tout procède de l’amour, le péché étant un manquement à l’amour il ne peut être réparé que dans l’amour.

La miséricorde de Dieu est infinie, il n’attend que l’ouverture de notre cœur, pour nous ouvrir son cœur et nous donner la force et la joie du chemin de la conversion.

Myriam de Gemma