Louis Brisson

(1817-1908)

Bienheureux, prêtre, fondateur des Oblates
et des Oblats de
Saint-François de Sales

Fête le 12.10

Louis Brisson naît à Plancy, dans le diocèse de Troyes en Champagne, le 23 juin 1817. Il est baptisé le 29 juin de cette même année. Ses parents, fervents pratiquants, l’élèvent chrétiennement. Il fait sa première communion le 22 mars 1829 dans l’église de son village et aura toujours un grand amour pour notre Seigneur au Saint-Sacrement. Il est confirmé le 29 juin 1829. D’abord écolier au presbytère de Plancy, Louis Brisson entre en 1831 au petit Séminaire de Troyes où il se distingue par une ardente piété et son intelligence.

De 1836 à 1840, il poursuit brillamment ses études au grand Séminaire. Il est ordonné prêtre le 19 décembre 1840.

En 1841, il est nommé confesseur et professeur au pensionnat de la Visitation de Troyes et en 1843 il devient aumônier de la Communauté. Pendant 40 ans, jusqu’en 1884, il se pénètre de la pensée et de la spiritualité de saint François de Sales, sous la remarquable impulsion que la Mère Marie de Sales Chappuis imprime à ce monastère. Toutefois il résiste longtemps à celle-ci qui le presse de fonder une Congrégation de prêtres destinés à répandre la doctrine de St François de Sales. Mais la Providence le conduit peu à peu dans cette direction.

En 1841, Mgr Cœur, évêque de Troyes, érige dans son diocèse l’Association catholique de St François de Sales pour la défense de la foi, nomme l’Abbé Brisson Directeur. Observateur attentif des « signes des temps », l’abbé Brisson se propose aussi – et en cela il est initiateur de protéger la vie morale des jeunes ouvrières, très nombreuses dans cette ville de bonneterie, créant pour elles ateliers et maison de famille. 

En 1866, il en confie la direction à deux anciennes élèves de la Visitation, Léonie Aviat et Lucie Canuet. Ainsi prend naissance la Congrégation des Sœurs « Oblates de Saint François de Sales ». Léonie Aviat devenue Sœur Françoise de Sales, en est la première Supérieure Générale.

En 1869, Mgr Ravinet demande à l’abbé Brisson de reprendre en main l’unique collège catholique de la ville, contraint de fermer en raison de difficultés d’ordre économique. C’est un vrai défi ! L’abbé Brisson n’a ni hommes, ni argent… Mais sur l’ordre de son Évêque, il jette le filet… et, aidé de quelques dévoués collaborateurs prêtres, il commence cette Congrégation entrevue par la Mère Chappuis des « Oblats de saint François de Sales ».

Les œuvres de ces 2 Congrégations se développent rapidement : écoles, pensionnats, patronages, mission du Namaqualand au Sud de l’Afrique en 1882, puis dans d’autres pays par la suite. Le Père Brisson en est l’âme et gouverne ses deux familles religieuses avec sûreté de vue et cette clairvoyance que Dieu accorde aux fondateurs. Pendant de nombreuses années, tout converge vers lui ; il traite toutes les affaires : direction des études, travail intellectuel, sciences, art, constructions, organisation matérielle et économique, formation spirituelle des Oblats et des Oblates : rien ne lui demeure étranger, son génie créateur embrasse tout. À cette connaissance approfondie des choses pratiques, il allie une vie intérieure intense. C’est essentiellement une âme d’oraison, il a faim et soif de Dieu, vit habituellement en sa présence, se veut adorateur perpétuel de Notre Seigneur dans l’Eucharistie, va se ressourcer régulièrement à la Chartreuse de Bosserville ou à la Grande Chartreuse.

Le sceau divin de l’épreuve marque particulièrement sa vie. D’abord à travers dix années (1878-1888) de relations difficiles avec l’autorité diocésaine qui entrave son action et l’expansion de l’œuvre hors du diocèse ; mais quand sonne l’heure de la réconciliation, à Rome, le pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) salue en le Père Brisson « l’homme de la paix». Puis cette souffrance s’accroît encore, les dix dernières années de sa vie, lors de la persécution religieuse qui se déchaîne en France (1901-1904) et anéantit en grande partie les œuvres des Oblats et des Oblates ; ses fils et ses filles sont expulsés ; leurs maisons sont confisquées. Lui-même, empêché par son grand âge de les suivre en exil, se voit contraint, en 1904 à chercher refuge à Plancy, dans l’humble maison qui avait abrité son enfance.

En ces années douloureuses d’adversités, la vertu du Père Brisson donne toute sa mesure : il tient son âme respectueuse devant la volonté de Dieu et redit avec Job : « Le Seigneur m’avait tout donné, le Seigneur m’a tout ôté, son Nom soit béni ». Ferme dans la foi et sûr de l’avenir de ses deux Congrégations, il n’est pas ébranlé dans son invincible confiance.

Le Père Brisson expire le jour de la fête de la Présentation de Jésus, le 2 février 1908, à l’âge de 91 ans.

Louis Brisson a été proclamé bienheureux le 22 septembre 2012dans la cathédrale de Troyes. La célébration solennelle s'est déroulée sous la présidence du card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, qui a lu la lettre apostolique signée par Benoît XVI : « Nous,... concédons que le Vénérable Serviteur de Dieu Louis Brisson, prêtre et fondateur des oblats et des oblates de Saint François de Sales, apôtre de la jeunesse ouvrière, témoin de la charité du Christ à l'exemple du saint évêque de Genève, soit désormais appelé bienheureux et qu'on puisse célébrer sa fête, dans les lieux et selon les règles établies par le droit, chaque année le 12 octobre. »