Petit Enseignement sur la croix glorieuse
Historique
La vraie croix avait été retrouvée par sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, au cours d’un pèlerinage, entrepris en 326, en terre sainte
En 335, l'empereur Constantin, invite pour le trentième anniversaire de son avènement, les Pères réunis à Tyr à la dédicace de deux basiliques qui doit avoir lieu le 13 septembre à Jérusalem.
Le lendemain de la dédicace, le dimanche 14 septembre, l'évêque de Jérusalem montre pour la première fois à la foule le bois sacré de la Croix et, sur ordre de Constantin, les Pères décrètent la célébration annuelle de la dédicace et de l'exaltation, au 14 septembre.
Cette fête sera répandue dans tout l'Orient et ainsi qu’à Rome, donc dans l’empire d’occident, dès le VII° siècle,
Au fil du temps, la fête a acquis une signification à part entière. Elle est devenue la célébration joyeuse du mystère de la croix, instrument d'ignominie et de supplice, que le Christ a transformée en instrument de salut.
-----
Vénérer une relique
Vénérer ce n’est pas adorer, ce n’est pas offrir un culte. On n’adore que Dieu, à lui seul on offre un culte. Alors qu’est-ce que vénérer une relique ? C’est rendre grâce à Dieu pour tout le bien que cet objet représente. Ainsi vénérer la croix c’est rendre gloire à Dieu pour le salut offert par le sacrifice de Jésus sur cette croix.
Vénérer les reliques d’un saint, c’est rendre gloire à Dieu pour tout le bien que ce saint a pu faire, pour tout le témoignage d’amour qu’il a pu donner.
Une relique n’est pas une amulette magique. On ne prie pas une relique, on vient prier devant une relique. Une relique nous rappelle bien au contraire que sans Dieu nous ne sommes rien.
Posséder ou même porter une relique d’un saint, ce n’est pas avoir une amulette protectrice de je ne sais trop quoi, on serait là dans l’idolâtrie ! Non posséder une relique, porter une relique, c’est s’engager devant Dieu sur le même chemin que ce saint. C’est rentrer dans la communion des saints, pour rendre toute gloire à Dieu.
------
Fête de l’Eglise
Ce 14 septembre, l’Eglise nous invite donc à célébrer la fête de la croix glorieuse. Cette fête ne s’est pas toujours appelée ainsi, autrefois son nom était : l’exaltation de la Sainte Croix.
Exalter veut dire : élever, mettre en haut, au-dessus, admirer profondément.
En fait ces deux dénominations veulent sensiblement dire la même chose, ce n’est là qu’une question de langage due à l’époque. Reste à comprendre ce qu’elles veulent dire.
Qu’est-ce que la croix ?à l’origine, c’est un instrument de torture, de mise a mort, en cela donc rien de glorieux, ce serait plutôt un objet d’horreur.
Alors pourquoi parler aujourd’hui de croix glorieuse ? Parce que le Christ en y mourant par amour des âmes afin de leur offrir la vie éternelle, en a fait le symbole du salut de Dieu.
D’ailleurs, nous le savons bien puisque nous nous signons très souvent, notamment en commençant et en terminant chaque prière.
Peut être est-ce là d’ailleurs l’occasion de nous interroger sur la façon dont nous faisons ce signe de croix ! Cette fête nous appelle à le faire avec grand respect et grande joie, j’allais dire grande reconnaissance. , et non pas à la va vite ou par automatisme...
La fête de l’exaltation de la Sainte Croix est donc la fête où l’on rend toute gloire à Dieu pour le salut acquis et offert par la mort de Jésus sur la croix. On n’est pas là pour pleurer les souffrances du Christ comme le Vendredi Saint, mais bien pour nous réjouir de la vie éternelle qui nous est offerte, pour nous réjouir du grand amour que Jésus a eu, à ce moment là, pour chacun de nous, aujourd’hui.
Exalter la croix ; ou fêter la croix glorieuse, c’est rendre grâce à Dieu en admirant, plus que tout, cette croix qui a été chemin de vie éternelle. Et plus encore, en adorant Jésus qui s’y est offert ainsi que l’on peut le lire dans la prière suivante :
« Glorifions-nous dans la Croix de Jésus-Christ notre Seigneur ; c'est lui qui est notre salut, notre vie et notre résurrection, lui par qui nous sommes sauvés et délivrés »
La fête de la croix glorieuse et nous
Cependant cette fête doit nous conduire plus loin que de simplement louer ou chanter alléluia ! Il nous faut comprendre le message de la croix, et ce à quoi elle nous invite !
Pour expliquer cela je voudrais partir de la lecture de l’évangile de ce jour
Jn 3, 13-17
Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Peut être ne vous souvenez vous pas de l’histoire du serpent de bronze. Cela se passe au temps de Moïse, lors de la traversée du désert. 40ans c’est long, et éprouvant. Vint donc un moment où le peuple se mit à rouspéter, non seulement après Moïse, mais encore après Dieu qui selon leurs dires les condamnait à une vie de misère ! Dieu alors se fâcha lui aussi et envoya des serpents mortels ! Le peuple alors prit peur, et demanda à Moïse d’intervenir. Ce qu’il fit. Dieu dit alors à Moise :
: « Fais-toi un serpent, et dresse-le au sommet d'un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu'ils le regardent, et ils vivront ! »
Et c’est ce qui se passa, tous ceux qui regardaient étaient sauvés.
Mais, pourquoi donc mettre ce serpent en haut d’un mat ? Et quel est le rapport avec Jésus sur la croix ? Car enfin Jésus est sauveur, mais le serpent lui, ne sauve rien ! Alors ?
En fait la leçon est très simple : il faut savoir se détourner de soi, de sa souffrance, de son problème, ici on dirait de son pito, pour regarder vers en haut, vers Dieu.
Les hébreux dans le désert n’ont rien fait d’autre. Levant le nez de leur blessure et regardant vers le signe que Dieu leur avaient donné, ils appelaient Dieu à l’aide... et Dieu alors répondait toujours! Il leur répondait parce que dans ce simple geste, ils affirmaient que sans Dieu ils ne pouvaient être sauvés. Dès lors ils avaient retrouvé le chemin du cœur de Dieu qu’ils avaient quitté en rouspétant après lui pour un question de bien être.
Cette leçon aussi simple puisse-t-elle paraitre est très importante, car nous aussi, il nous faut savoir nous décentrer de nous-mêmes au sein de toutes nos difficultés, au sein de toutes nos souffrances, au sein même de notre péché, pour regarder vers Jésus qui sur la croix nous a offert le salut et nous a obtenu la vie éternelle, pour peu que nous y croyons et que nous l’acceptions.
C’est ce que la fin de l’évangile nous dit : Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Lever les yeux vers la croix, c’est louer Dieu pour le salut offert. lever les yeux vers la croix c’est dire a Jésus notre foi, notre reconnaissance pour l’amour qu’il a eu à notre égard.
Mais regarder la croix c’est aussi prendre conscience qu’un tel amour mérite une réponse, une réponse de notre cœur, une réponse d’amour. Or nous le savons bien, l’amour ne se vit pas avec des mots mais bien avec des actes. Aussi cette fête, aussi joyeuse soit-elle , nous appelle a prouver à Jésus que nous l’aimons, par le concret de notre vie quotidienne
Myriam de Gemma