
Hugues de GRENOBLE
(Vers 1053 + 1132)
Saint évêque de Grenoble
Né vers 1053, à Châteauneuf sur Isère, dans le département de la Drôme, il était le fils d'un officier.
Au concile d'Avignon de 1080, il fut choisi comme évêque de Grenoble, bien qu'il n'eût pas été encore ordonné. Conduit à Rome par un légat du pape, il y fut ordonné par Grégoire VII lui-même.
A cette époque, une grande partie du clergé de ce diocèse était d'une moralité particulièrement déplorable.
Dès son retour, il se consacra à la tâche de réformer les abus dans son nouveau diocèse et d'y introduire la réforme grégorienne.
Au bout de deux années, Hugues, découragé, se retira à l'abbaye de la Chaise-Dieu dans le Velay.
Il y vécut quinze mois parfaitement heureux, jusqu'au jour où un ordre pontifical lui enjoignit d'aller réoccuper son siège épiscopal.
Ce fut lui qui, en 1084 procura à saint Bruno, son ancien professeur de Reims, la solitude inaccessible qu'il cherchait pour y fonder l’Ordre des Chartreux. Il l'installa dans la vallée de la Grande-Chartreuse d'où il tire son nom. Hugues y séjournait le plus souvent possible.
Saint Bruno, qu'il avait pris comme directeur spirituel, eut souvent fort à faire pour l'empêcher de ruiner sa santé à force d'austérités. Il lui interdit notamment de vendre le cheval qui lui servait pour visiter son diocèse, comme il avait vendu, pour aider les pauvres, l'anneau pastoral qu'on lui avait offert et son calice le plus précieux.
Saint Hugues prit aussi une part importante au concile de Vienne (1077) où fut condamné l'empereur Henri IV, l'habile simulateur de Canossa devant le pape Grégoire VII.
En 1130, âgé de 77 ans, il trouva la force d'aller à la rencontre du pape Innocent II qui fuyait l'Italie et de l'accompagner jusqu'au Puy où devait se réunir un important concile visant à faire reconnaître Innocent II par les souverains d'Europe et à prononcer l'excommunication contre l'usurpateur Anaclet II.
Il mourut le 1er avril 1132.
Dès le 22 avril 1134, Hugues fut canonisé par le pape Innocent II.
Son corps, déposé dans une chasse d'argent de la cathédrale Notre-Dame de Grenoble demeura exposé pendant quatre siècles à la vénération des fidèles.
Le 3 juin 1562, pendant les guerres de Religion, son corps fut brûlé en public par le baron des Adrets et les Huguenots sur la place Notre-Dame à Grenoble.