OBEISSANCE
Introduction
Dès que nous parlons d’obéissance aujourd’hui cela pose problème car nous le ramenons souvent à une simple perte de liberté, de libre arbitre ... ; Et puis l’obéissance c’est bon pour les enfants, mais quand on est adulte, on est capable de se gérer donc de prendre nos propres décisions ! Bien que tout cela ne soit pas faux en soit, la bible nous montre que l’obéissance dépasse largement ce cadre et est un facteur essentiel d’une bonne santé spirituelle et donc d’une vie chrétienne saine. De fait, l’obéissance n’est pas un esclavage, mais bien la liberté de vivre ce que l’autre, en l’occurrence Dieu peut attendre de nous. Nous ne sommes pas appelés à vivre l’obéissance par obligation mais par amour. L’obéissance nous permet d’insérer vraiment notre vie dans le plan d’amour que Dieu a sur nous et sur l’humanité. Notre obéissance n’est donc plus servile mais bien libre et consentie, et à ce titre même elle va nous demander des efforts pour la vivre en être responsable et décisionnaire.
L’obéissance en général
Dans la vie humaine la première obéissance que nous découvrons est celle de l’enfant face à ses parents. L’autorité parentale est nécessaire au bon développement de l’enfant, et cette autorité doit s’allier à l’amour, afin que l’enfant puisse s’y épanouir. L’enfant ne doit pas obéir parce qu’il a simplement peur du coup de bâton, de la punition, mais parce qu’il ne veut pas faire de la peine à ses parents. Sans aller plus loin dans ce domaine qui nécessiterait un enseignement à lui tout seul, nous pouvons déjà voir l’importance de l’autorité et de l’obéissance dans la vie humaine aussi bien familiale que sociale. La famille en effet est la première cellule sociale. Si elle n’est pas saine alors l’insertion de l’enfant dans la société à proprement parler rencontrera bien des difficultés car il lui faudra obéir qu’il le veuille ou non à sa hiérarchie : l’instituteur pour les enfants, le professeur pour les adolescents, le sergent pour le soldat ; le patron ou le chef de service pour le travailleur .... Il devra même obéir à la loi, sous peine de se retrouver devant un juge dont il subira le jugement au risque de perdre totalement sa liberté par une incarcération.
De même dans la famille l’enfant apprendra que l’on n’obéit pas à n’importe qui et n’importe comment ... on n’obéit pas au plus fort parce qu’il est le plus fort ; (conflits entre enfants à l’école par exemple) Il apprendra aussi que l’on n’obéit pas à n’importe quoi même si c’est une personne de confiance, tel qu’un ami qui le demande ... il va ainsi apprendre les valeurs de la vie, le respect de sa vie et de celle des autres ....
Et enfin si l’enfant grandit dans une famille chrétienne, alors il apprendra l’obéissance à Dieu. Il l’apprendra par la bonne conduite de ses parents, puis par la connaissance de la parole de Dieu ... et grandissant il pourra dépasser l’obéissance de l’enfance pour y donner son adhésion pleine et entière dans la liberté de son cœur.
Toute obéissance est-elle bonne ?
Non, puisque que nous avons déjà dit que l’on n’obéit pas à n’importe qui pour n’importe quoi ! Il y a en effet des obéissances qui vont contre notre liberté d’homme et d’enfant de Dieu et donc contre notre dignité humaine. Cela demande un instant de réflexion.
La première règle morale pour le bon fonctionnement d’une société est de ne pas faire aux autres ce que nous ne voulons pas qu’ils nous fassent !
Ainsi donc l’obéissance ne peut être aveugle, elle doit déjà se référer aux conséquences qu’elle aura pour nous mêmes ! Si pour plaire à un ami je passe mon temps à embêter mon voisin, il ne faudra pas m’étonner que celui-ci réagisse un jour plus ou moins violement par exaspération ! Nous avons une capacité de raisonnement, de discernement et cette capacité doit toujours être mise au service de l’obéissance... D’ailleurs nous le voyons bien, le principe même des gourous de sectes ou de dictateurs politiques est de faire en sorte que les gens ne puissent plus réfléchir raisonnablement, ainsi il leur devient possible de les manipuler ... cela s’appelle l’endoctrinement ou le lavage de cerveau !
De même l’obéissance ne peut se vivre dans la flatterie, ou par calcul et intérêt personnel .... je vais faire ce que l’on me demande même si je vois que cela n’est pas bon ou juste , mais parce qu’ainsi je pourrai y trouver un avantage personnel vis-à-vis de la personne qui me commande , voir peut-être même plus tard la gérer , la manipuler.... Cela n’est pas obéissance, mais démagogie et manipulation !
Dans le sens inverse l’obéissance, ne se vit pas non plus par servilité. L’homme ne peut être en aucun cas l’esclave d’un autre, même s’il a le plus grand respect pour cette personne, et que celle-ci a un grade ou une fonction à laquelle en temps normal il ne peut ni ne veut porter atteinte. Si une personne nous demande de faire quelque chose qui n’est pas bon, juste ou honnête ou même d’accepter un état de fait, au fond inacceptable, en nous taisant, alors nous devons réagir, en vertu même de notre liberté et de notre dignité humaine et plus encore en tant qu’enfant de Dieu et disciple du Christ .
Obéissance dans l’Ancien Testament
Que nous dit la bible, et particulièrement l’Ancien Testament sur l’obéissance ?
D’abord que l’obéissance à Dieu est source de bénédiction
Je rendrai ta postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, je lui donnerai tous ces pays et par ta postérité se béniront toutes les nations de la terre, 5 - en retour de l'obéissance d'Abraham, qui a gardé mes observances, mes commandements, mes règles et mes lois. Gen 26/4.5
Au contraire de la désobéissance qui elle, prive de cette bénédiction divine.
Si vous voulez bien obéir, vous mangerez les produits du terroir. 20 - Mais si vous refusez et vous rebellez, c'est l'épée qui vous mangera ! Car la bouche de Yahvé a parlé. Is 1/19
Et que donc à partir de là, l’homme doit apprendre l’obéissance afin de vivre au quotidien en la présence de Dieu qui est source de toute vie et de toute bénédiction.
- Ainsi parle Yahvé Sabaot, le Dieu d'Israël. Va dire aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem : Ne saisirez-vous pas la leçon, qui est d'obéir à mes paroles ? Oracle de Yahvé. 14 - On a observé les paroles de Yonadab, fils de Rékab; il a défendu à ses fils de boire du vin et jusqu'aujourd'hui ils n'en ont pas bu, obéissant à l'ordre de leur ancêtre. Et moi qui vous ai parlé sans me lasser et avec insistance, vous ne m'avez pas écouté. Jer 35/13.14
La bible nous apprend aussi, à travers toute l’histoire du peuple de Dieu, que l’homme par nature n’est pas enclin à l’obéissance, qu’il a besoin de l’aide même de Dieu et doit donc la lui demander du fond de sa pauvreté !
Pour obéir au précepte, viens en aide au pauvre; il est dans le besoin : ne le renvoie pas les mains vides. Si 29/9
Et cela est une leçon qui reste encore pleinement valable aujourd’hui
Et le Christ que nous apprend-il de l’obéissance ?
Tout d’abord Jésus comme tout enfant se soumet à l’autorité parentale.
51 - Il redescendit alors avec eux et revint à Nazareth ; et il leur était soumis. Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur. 52 - Quant à Jésus, il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes. Luc 2/51.52
Puis il nous montre que lui-même se soumet à la loi de son pays.
Dis-nous donc ton avis : Est-il permis ou non de payer l'impôt à César ? « 18 - Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : " Hypocrites ! Pourquoi me tendez-vous un piège ? 19 - Faites-moi voir l'argent de l'impôt. " Ils lui présentèrent un denier 20 - et il leur dit : " De qui est l'effigie que voici ? Et l’inscription ? " Ils disent : 21 - " De César. " Alors il leur dit : " Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est Dieu. « Matthieu 22/17.21
Il nous montre aussi que l’obéissance à la parole, de Dieu est importante
Et, s'approchant, le tentateur lui dit : " Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains. « 4 - Mais il répondit : " Il est écrit : Ce n'est pas de pain seul que vivra l'homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » Matthieu 4/3.4
Et encore
Jésus répondit : " Qui est ma mère et qui sont mes frères ? " 49 - Et tendant sa main vers ses disciples, il dit : " Voici ma mère et mes frères. 50 - Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m'est un frère et une sœur et une mère. " Matthieu 42/48.50
Mais, même si Jésus parle de l’obéissance, c’est bien plus par sa propre vie qu’il nous en montre le chemin.
Il affirme lui-même qu’il fait toujours ce qui plait au Père
Jésus leur dit donc : « Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous saurez que Je Suis et que je ne fais rien de moi-même, mais je dis ce que le Père m'a enseigné, 29 - et celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît. « Jean 8/28.29
Et il le prouvera en allant jusqu’au bout de cette obéissance
Lui, de condition divine, ne retient pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. 7 - Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, 8 - il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix ! Phil 2/6.8
Et les apôtres que nous enseignent–ils
Si nous lisons les lettres de Saint Paul nous y trouvons beaucoup de passages parlant de l’obéissance,
Obéissance en famille,
- Enfants, obéissez à vos parents, dans le Seigneur : cela est juste. Eph 6/1
Enfants, obéissez en tout à vos parents, c'est cela qui est beau dans le Seigneur. 21 - Parents, n'exaspérez pas vos enfants, de peur qu'ils ne se découragent. 22 - Esclaves, obéissez en tout à vos maîtres d'ici-bas, non d'une obéissance tout extérieure qui cherche à plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, dans la crainte du Maître. Col 3/20
Obéissance en société
Rappelle à tous qu'il faut être soumis aux magistrats et aux autorités, pratiquer l'obéissance, être prêt à toute bonne œuvre, 2 - n'outrager personne, éviter les disputes, se montrer bienveillant, témoigner à tous les hommes une parfaite douceur. Tite 3/1
Il va même jusqu’à dire aux esclaves d’obéir à leur maître comme à Dieu !
Esclaves, obéissez à vos maîtres d'ici-bas avec crainte et tremblement, en simplicité de cœur, comme au Christ ; 6 - non d'une obéissance tout extérieure qui cherche à plaire aux hommes, mais comme des esclaves du Christ, qui font avec âme la volonté de Dieu. Eph 6/5.6
Esclaves, obéissez en tout à vos maîtres d'ici-bas, non d'une obéissance tout extérieure qui cherche à plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, dans la crainte du Maître. Col 3/22
Obéissance bien sur aux chefs religieux
Obéissez à vos chefs et soyez-leur dociles, car ils veillent sur vos âmes, comme devant en rendre compte ; afin qu'ils le fassent avec joie et non en gémissant, ce qui vous serait dommageable. Heb 13/17
Les autres apôtres aussi parlent de l’obéissance,
St Pierre par exemple nous dit d’obéir à Dieu
En enfants obéissants, ne vous laissez pas modeler par vos passions de jadis, du temps de votre ignorance. 1 P 1/14
Il nous dit aussi qu’obéir, c’est être vrai avec nous mêmes et avec les autres.
En obéissant à la vérité, vous avez sanctifié vos âmes, pour vous aimer sincèrement comme des frères. 1 P 1/22
Et pour lui Dieu doit toujours avoir la préférence, surtout devant l’adversité
Mais Pierre et Jean de leur rétorquer : " S'il est juste aux yeux de Dieu de vous obéir plutôt qu'à Dieu, à vous d'en juger. Act 4/19
Pierre répondit alors, avec les apôtres : " Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Act 5/29
Et l’on pourrait ainsi continuer car les versets sur l’obéissance ne manquent pas. Mais il est temps maintenant de voir comment l’obéissance se vit dans l’Église
Obéissance dans l’Église
D’abord l’Église obéit à la parole de Dieu. C’est cette parole qui est son fondement même et c’est toujours à partir de cette parole que l’autorité de l’Église s’exerce.
L’obéissance de l’Église se construit concrètement autour de sa hiérarchie, on obéit au pape, à travers ses discours et ses écrits mais aussi à travers l’autorité des évêques et de prêtres.
Cette obéissance à la loi de l’église est obéissance à Dieu même, puisqu’elle découle de l’exercice de la parole de Dieu. Aujourd’hui on veut beaucoup discuter cette autorité, on aimerait tellement vivre selon l’esprit du monde .... Ce serait tellement plus facile ! Mais non, l’Église est là justement pour discerner ce qui est bon selon Dieu et ce qui ne l’est pas et nous guider ainsi par un chemin sur ! Mais encore faut-il lui faire confiance et lui obéir, même et surtout si nous ne comprenons pas tout, ou que nous ne sommes pas vraiment en accord.
Vœu d’obéissance dans l’église
Par ailleurs l’obéissance est tellement importante dans la vive chrétienne que, dans l’Église il existe des personnes qui font ce que l’on appelle des vœux religieux, dont celui d’obéissance.
Qu’est-ce qu’un vœu ? C’est un engagement solennel fait à Dieu devant l’Église, et au sein de l’Église. Qui fait ce genre de voeu ? Ce sont essentiellement les moines et moniales. Les prêtres eux, font une promesse d’obéissance à leur évêque ; obéissance au sein de la mission du diocèse.
Le religieux qui lui, fait vœu d’obéissance, s’engage beaucoup plus loin, Puisqu’il abdique sa liberté entre les mains de son supérieur, ce qui a pour conséquence de le faire devenir comme « un petit enfant » devant demander à chaque fois une autorisation précise pour tout ce qui sera « en dehors de la règle de vie » du monastère. Cela peu paraître bien exigeant, voir d’un autre temps ! Et pourtant, c’est un véritable chemin d’amour de Dieu et de liberté, mais de liberté intérieure ; c’est un chemin qu’il est difficile de comprendre de l’extérieur, il faut vraiment s’y engager pour en saisir toute la beauté et toute la richesse.
Et nous ou en sommes nous dans notre obéissance ?
A chaque fois que nous prions le Notre Père, nous disons : Que ta volonté soit faite .... »
Mais par qui doit elle être faite ? Par les autres uniquement ou par nous aussi ? Car, il ne s’agit pas seulement de dire au Seigneur « fais ta volonté », il faut que nous, nous y adhérions et cela dans le concret , dans le quotidien de notre vie, obéissant ainsi à la parole même du Seigneur
21 - " Ce n'est pas en me disant : "Seigneur, Seigneur", qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » Mat 7/21
Dès lors la question se pose à nous : Qu’est-ce que faire la volonté de Dieu ?
Obéir à Dieu c’est obéir à sa parole, c’est obéir à l’Église, c’est respecter les lois de son pays autant que celles-ci ne portent pas atteinte à la vie et à la dignité humaine.
Obéir à la parole de Dieu
La parole de Dieu dans ce domaine c’est d’abord le décalogue, donc les dix commandements. Manquer à un seul de ces commandements de quelque façon que ce soit c’est manquer à l’obéissance. Mais s’arrêter à ce niveau ne serait pas suffisant, car Dieu ne nous appelle pas seulement à obéir à une loi, il nous appelle, à travers cette loi à aimer. À l’aimer Lui et à aimer tous ceux qu’il met sur notre route. Et là, il nous faut vraiment prendre le temps de lire la bible et particulièrement le Nouveau Testament, pour comprendre tout ce que Dieu attend de nous. Il nous dit par exemple d’aimer non seulement ceux qui nous sont proches, mais aussi nos ennemis. Il nous demande de pardonner non seulement à l’ami qui a pu nous blesser, sans le faire exprès, mais encore à tous ceux qui nous font du mal, qui nous persécutent, qui même ont pu porter atteinte à notre vie ou à celle de nos proches .... Oui l’obéissance à Dieu va très loin ! Et si nous ne prenons pas le temps de lire la parole, alors nous ne saurons pas obéir, pour la simple raison que cette volonté de Dieu nous ne la connaîtrons pas. La parole en effet, est une parole de vie, qui vient nous rejoindre au fond de notre cœur suivant les différentes étapes de notre vie. Ainsi on pourrait lire cent fois le même passage qu’il ne nous dirait pas toujours la même chose. La parole de Dieu en effet se lit avec le cœur ouvert « Seigneur parle, j’écoute » et pas seulement avec la tête donc un raisonnement cérébral. Ce n’est pas parce que l‘on a lu la bible une fois qu’on la connaît. La saurait-on même par coeur, si elle n’est pas reçue au niveau du cœur, nous ne pouvons pas dire que nous la connaissons. Et de la même façon si nous ne prions pas pour demander la grâce de l’obéissance, nous n’y arriverons pas, car bien souvent cela dépasse nos forces humaines. Tout comme le peuple hébreu à son origine, nous avons besoin de la grâce de Dieu pour marcher dans ses pas selon son attente ! Et c’est aussi pour cela que l’Église, dans sa sagesse nous offre l’aide des sacrements, particulièrement la confession et l’eucharistie
L’obéissance à l’Église
Mais pour en arriver là, il faut mettre ses pas dans l’obéissance à l’Église
Et, pour obéir à l’Église et bien là aussi il faut prendre le temps de savoir ce qu’elle demande, il faut donc être à son écoute. Pour cela il y a bien sur le catéchisme, qui en est la base. Mais ce n’est pas parce que nous sommes adultes, que nous avons « fait notre catéchisme » comme le disent bien des gens, que nous savons tout ce que nous demande l’Église. Ce n’est la que la base minimum. Comment savoir alors ce qu’elle dit et demande ? D’abord en écoutant les homélies du prêtre le dimanche, ensuite en écoutant ce que peut dire notre évêque, et en cherchant à savoir ce que le pape dit. Pour cela il y a bien des moyens aujourd’hui : les revues la radio, les cd même, et puis il y a aussi Internet qui nous dispense gratuitement le journal du Vatican (Zénith). Nous n’avons donc pas d’excuse aujourd’hui pour dire, « je ne sais pas où trouver la parole de l’Église ... ou encore je n’en ai pas les moyens ». Peut être pourrait-on dire : « je n’ai pas le temps » ? Alors question ; combien de temps passons-nous par jour, par semaine, devant la télévision ? Arrêtons-nous un instant, et honnêtement faisons ce calcul des heures passées devant la télévision dans une semaine ? A raison des infos (soit 1/2h) et d’une série télévisée par jour soit 45mn cela nous fait un minimum d’une heure ¼ par jour soit près de 9h par semaine ? Et on ne pourrait pas trouver ne serait-ce que15 minutes pour chercher la parole de l’Église, pour nous remettre en cause à partir de ce qu’elle dit ?
Car enfin, comment nous comportons nous en face des grandes questions : la contraception ? L’avortement ? L’euthanasie ? Etc. savons nous exactement ce que l’Église en dit ? Pourquoi elle le dit ? Et notre propre position se fait elle en face de cette parole de l’Église ou en face de ce que le monde et les médias peuvent en dire de l’extérieur ? Laissons nous les autres réfléchir et décider à notre place, ou prenons nous le temps de réfléchir et de décider réellement nous mêmes de notre adhésion ou non à ce que dit l’Église ?
Nous l’avons dit plus haut, l’obéissance ne peut être ni aveugle ni servile, cela implique que nous avons à nous servir de notre intelligence pour comprendre, et de notre cœur pour la vivre. L’Église n’est pas un bagne pour nous empêcher de vivre à plein, bien au contraire, elle veut la pleine réalisation de l’homme, mais dans sa plus grande dignité et non pas dans l’asservissement de certains faux plaisirs ou de certaines fausses libertés, qui finalement entrave l’homme et le rende esclave de ses besoins ou de ses pulsions. Cette route là, il est vrai, est exigeante, tout comme est exigeante la parole de Dieu. La question est alors de savoir si vraiment nous voulons vivre en chrétien, c'est-à-dire en accord avec notre foi ou non .... Et là, c’est à chacun de répondre en son âme et conscience.
L’obéissance envers la société
Ou plus exactement respecter les lois de notre société.
Le premier commandement est d’aimer Dieu plus que tout... Et son prochain comme soi-même. Cela implique que dans notre vie, nous devons aimer et aider ceux qui nous entourent, qu’ils soient chrétiens ou non. Or la société a mis en place des lois pour que la vie commune soit possible, et ces lois nous avons à les respecter, pour autant qu’elles respectent la vie et la dignité humaine.
Mais quoiqu’il en soit, en aucun cas, il n’est permis d’user de violence pour réagir contre une loi qui nous semble mauvaise.... Ainsi manifester pacifiquement est une chose, mais brûler des pneus sur la chaussée, briser des vitrines, incendier des voitures ...etc. en est une autre. Un chrétien ne peut adhérer à la violence, sous quelque forme quelle se présente. .... Pour vivre dans le respect de la parole de Dieu, nous devons alors trouver des solutions pacifiques face aux problèmes que peuvent nous poser certaines lois.
Obéir à la loi c’est aussi ne pas la tourner à notre avantage et au détriment des autres, ou autrement dit, la détourner de son but initial. Par exemple : ne pas traîner les autres en justice abusivement, leur impliquant une faute alors qu’en fait le premier fautif se serait nous-mêmes. .... Nous avons à nous efforcer de rester humain et soucieux du sort de ceux qui nous entourent en toutes circonstances.
Nous voyons que là encore, notre raison est importante, nous avons à réfléchir et à marquer nos positions .... Selon l’appel de Dieu et le respect des autres.
Obéissance et souffrance
L’obéissance nous le voyons bien, est nécessaire et même salutaire à toute vie chrétienne. Mais peut-être certains diront-ils : obéir, oui quand tout va bien, mais quand je souffre, que mon corps ne suit plus, que mon esprit ne comprend plus, que mon cœur semble se disloquer ! Comment encore obéir à Dieu ? Comment vivre dans l’obéissance à l’Église ?
Certes nul n’est tenu à l’impossible ! Cependant, là où l’homme ne peut plus rien, Dieu lui, peut encore quelque chose en nous, si nous, nous le lui demandons et si bien sur nous acceptons de le laisser travailler en nous. Cela implique un « lâcher prise », qui n’est pas évident, qui va nous demander du temps ... mais qui au bout du compte sera germe de vie et de paix, nous permettant de reprendre ce chemin d’amour et d’obéissance à la parole de Dieu et de l’Église.
Le corps humain a ces rythmes, l’esprit humain a ses limites et ses seuils qu’il faut respecter. Vouloir nier la souffrance, ne rime à rien, et surtout ne fait que conduire à une plus grande souffrance encore. Savoir reconnaître ses limites et accepter de prendre le temps de les vivre, est important. Savoir aussi ne pas rester seul dans son coin, mais aller vers quelqu’un d’autre pour qu’il nous aide à reprendre pied est capital, car la solitude agit sur le cœur humain comme un poison qui empêche de vivre et d’aimer.
C’est pour cela aussi que le Christ nous dit d’aimer notre prochain comme nous même ! Si nous avons besoin des autres dans les temps difficiles eux aussi ont besoin de nous dans ces moments là. Il ne nous est donc plus permis de regarder l’autre souffrir et de dire : « c’est pas mon affaire .... Je ne m’en mêle pas ! De toute façon je ne peux rien dans son problème. » Certes nous ne pourrons peut-être pas résoudre son problème, mais rien ne nous dispense d’aimer et d’apporter une simple présence humaine et un peu de chaleur dans l’amitié !
Ainsi donc, nous le voyons, même dans la souffrance l’obéissance a sa place. Elle est simplement à vivre alors avec nos petits pas !
L’obéissance jusqu’à la mort
Une autre question se pose : jusqu’ou dois-je obéir pour être fidèle à ma foi, à la parole de Dieu ?
La réponse généralement ne plait guère, mais elle est celle que le Christ lui-même nous a donnée : jusqu’à la mort !
D’abord l’obéissance à Dieu n’a pas de limite de temps puisque c’est pour toute sa vie qu’un chrétien est enfant de Dieu.
Ensuite il y a des moments dans la vie où nous devons avoir réellement le courage de notre foi ! Sans vouloir jouer au suicidaire ou au kamikaze de Dieu, il nous faut à la suite des apôtres, être prêts à aller jusqu’au bout pour témoigner de notre fidélité à Dieu. C’est malheureusement de plus en plus vrai, dans de nombreux pays de notre monde, et aujourd’hui nous ne pouvons pas nier cette réalité. Mais même sans aller si loin, il est important d’avoir le courage de notre foi devant notre entourage... Bénir la table par exemple, quelque soit ceux qui sont là, ne pas zapper la messe du dimanche pour faire plaisir à quelqu’un qui nous invite et qui n’est pas croyant ou parce qu’il y a une rencontre sportive ! ... savoir se dire alors « Dieu premier servi ». Et le vivre ! ... ou encore ne pas prendre un bien public simplement parce que tout le monde le fait .... Mais vivre là aussi en chrétien .... Exemple ne pas servir du matériel de son entreprise à des fins personnelles sans autorisation du responsable .... Cela semble parfois des détails sans importance, mais c’est pourtant là qu’est le germe de notre fidélité, de notre foi ... si nous ne sommes pas capable de fidélité, d’obéissance dans les petites choses, comment le seront nous dans les grandes ? Et surtout dans les épreuves ? La vie chrétienne est une vie exigeante qui implique de notre part que nous acceptions de vivre de la parole de Dieu en son entier et non pas seulement à travers les petits bouts qui nous vont bien... qui ne nous dérangent pas !
La vie chrétienne exige l’obéissance à la parole de Dieu, par amour de Dieu et par amour des autres. Et comme le Christ, nous avons-nous aussi à dire au Père :
« Père, non pas ma volonté, mais ta volonté ».
Conclusion
Tout cela nous montre que l’on ne peut être chrétien sans vivre dans l’obéissance. Il est clair aussi que notre obéissance va évoluer tout au long de notre vie en fonction de notre connaissance de la parole de Dieu mais aussi et surtout en fonction de notre connaissance de l’amour de Dieu pour nous.
Alors n’hésitons pas mettons résolument nos pas sur ce chemin de l’obéissance et comme le dit l’écriture l’Esprit Saint nous sera donné et nous pourrons être de vrais témoins de l’amour et de la miséricorde de Dieu
Nous sommes témoins de ces choses, nous et l'Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. " Act 5/32
Prenons le temps de la lecture de la parole de Dieu non avec notre tête mais avec notre cœur afin de bien voir ce que le Seigneur attend de nous.
Prenons aussi, régulièrement, un peu de temps pour entendre ce que l’Église nous dit et nous demande.
Et surtout prenons le temps de la prière en demandant au Seigneur la grâce de grandir dans l’obéissance, non l’obéissance d’obligation, de devoir, mais bien dans celle de l’amour de Lui et des autres.
Myriam de Gemma