
François DE PAULE
1416-1507
Saint, fondateur de l'Ordre des Minimes,
Le 27 mars 1416, dans la petite ville de dans le royaume de Naples, à la naissance de François Martotille, des gens aperçoivent sa maison environnée de flammes, comme une auréole de feu, et ils entendent des musiques surnaturelles. Ils se disent que ce nouveau-né étonnera la chrétienté. Ses parents ont une dévotion si particulière pour saint François d'Assise, qu’ils mettent leur fils sous sa protection en lui donnant son prénom.
Quelques mois après sa naissance, comme François a un œil envahi d’une tumeur et manque de perdre la vue, sa mère promet à Dieu que, si son fils guérit, elle le consacrerait toute une année à son service. A douze ans, François est confié donc pour un an aux Cordeliers de Notre-Dame de Saint-Marc (Cosenza. A la fin de l'année, les parents reprennent leur fils qu’ils emmènent en pèlerinage à Assise, à Rome et au mont Cassin. C'est pendant ce pèlerinage que François prend la résolution de se retirer du monde.
A quatorze ans, avec l’approbation de ses parents, François s’installe à quelques lieues de Paola, Pendant six ans, il vit dans le désert, couchant là dans une caverne, se nourrissant d'herbes et buvant l'eau des sources
Mais la précoce sainteté de cette existence émerveille les alentours : des disciples viennent se présenter à lui et le supplient de les garder à ses côtés. François comprend que la Providence lui marque le devoir de ne pas éloigner ceux qui viennent à lui et il conçoit l'idée de leur donner une règle de vie commune.
En 1435, avec ses douze premiers compagnons, François construit son premier couvent qu’il consacre à Notre-Dame-des-Anges. Ces nouveaux religieux qui se font appeler les ermites de saint François d'Assise, reçoivent, en 1471, l'exemption de l’archevêque de Cosenza, que ratifie Sixte IV, en 1474, en les plaçant sous sa juridiction directe avec les privilèges des ordres mendiants.
Sa charité, déjà prodigue en bienfaits, s'enrichit peu à peu d'une puissance extraordinaire et sous sa bénédiction jaillissent les miracles : des aveugles voient, des lépreux sont purifiés, des déments recouvrent la raison ; toutes les tares, toutes les misères de l'humanité viennent à ses pieds implorer une aide surnaturelle, et sont guéries. Il ressuscita sept morts dont l'un, Nicolas d'Alesso, était le fils de sa sœur Brigitte.
Dès lors, la célébrité de François se propage de ville en ville et la congrégation dont il était l'âme se développe chaque jour, au point que le couvent de Notre-Dame-des-Anges ne suffit plus à contenir les frères ermites. Tour à tour, d'autres maisons s’ouvrent, que François dirige, après avoir participé à leur construction.
Louis XI qui règne depuis vingt ans sur la France, souffre cent misères : ayant entendu parler des miraculeuses guérisons obtenues par François de Paule le fait mander à sa cour, pensant que le ciel ne résisterait pas à une pareille intercession. ….
Le 24 avril 1482 près du château du Plessis-Lès-Tours, le Roi, accompagné des seigneurs de sa cour, vient à la rencontre saint François de Paule, se jette à ses pieds et implore ses bénédictions. Et lui dit, la voix pleine des angoisses de la mort : Saint homme, saint homme, empêche-moi de mourir ! François de Paule accueille les supplications royales avec une calme sérénité mais, pas un instant, il ne laisse au monarque le moindre espoir d'un miracle. Tout ce qu'il veut lui apporter, c'est le sentiment de la confiance en Dieu ; quand Louis XI parle d'éternelle guérison, François de Paule parle de la mort inévitable.
Bien qu’il fut formellement interdit de prononcer le cruel mot de la mort devant le Roi, François de Paule lui en parle et, en août 1483, lorsque Louis XI sent qu'il est perdu, François ne quitte plus son chevet et lui fait accepter le parti de trépasser. Peu à peu, avec la certitude de la mort, le Roi trouve la confiance et la paix. Lucide jusqu'au dernier instant, il prend lui-même ses ultimes dispositions.
Charles VIII continue à François de Paule les bonnes grâces de son père, Anne de Beaujeu, régente du Royaume, le protège ouvertement et lui conserve son logement au château de Plessis-Lès-Tours.
Sous le règne de Charles VIII, l'Ordre des Minimes prend un développement considérable : en 1489, le roi fait bâtir les couvents de Tours et d'Amboise ; A Rome, il donne aux Frères minimes la maison de la Très-Sainte-Trinité, sur la colline des Jardins ; la reine Anne de Bretagne fonde, à Chaillot, le couvent royal de Notre-Dame-de-Toutes-les-Grâces et un monastère à Gien.
Après la mort de Charles VIII, François de Paule, âgé de quatre-vingt-deux ans, veut retourner en Calabre pour revoir sa maison familiale et son premier couvent. Louis XII y consent, mais…François de Paule renonce à son projet et le nouveau roi comble le chef des Minimes de faveurs. L'Ordre se répand du royaume de Naples en Sicile, de Rome en France, en Espagne ; en Allemagne.
C'est en 1493 que les règles de l'Ordre sont nettement établies par le saint.
François de Paule propose une règle pour les gens du monde qui veulent vivre selon son esprit, le tiers-ordre, (1501) et donne une règle pour des religieuses (1506) dont le premier couvent est fondé en Espagne.
La mortification nouvelle qu'elles apportent et qui, jusqu'alors, n'a jamais été imposée, consiste dans l'obligation de prononcer le vœu de jeûne perpétuel. Il est interdit aux Minimes non seulement de consommer de la viande, mais encore de manger quoi que ce soit provenant d'animaux. Les seuls aliments tolérés sont le pain, l'eau et l'huile. La règle exige aussi l'entière pauvreté, la robe noire taillée dans la plus grossière des laines ; les religieux ne doivent rompre un continuel silence que par le chant des offices divins et la confession publique de leurs fautes.
François de Paule sent que l'heure de son repos va sonner. Il attend, avec une grande humilité, les approches, si belles pour lui, de la mort. Le dimanche des rameaux de l'an 1507, , il réunit ses religieux pour leur faire part de ses ultimes recommandations. Cinq jours après, le vendredi saint, 2 avril 1507, l'ancien ermite des forêts de Calabre, devenu, par la grâce de Dieu, le consolateur des rois et des indigents, expire en murmurant le verset du psaume : Seigneur, je remets mon esprit entre vos mains.
Jules II, en 1512, permet l’ouverture d’un procès apostolique en vue de la canonisation de François de Paule. Léon X le canonise, le 12 mai 1519.
http://missel.free.fr/Sanctoral/04/02.php
http://nouvl.evangelisation.free.fr/francois_de_paule.htm