CONFESSION / Le sacrement de réconciliation
Introduction
Vivre le sacrement de réconciliation, c’est rencontrer Dieu, et se livrer en vérité à lui, en lui demandant la grâce de son pardon et la force de son amour pour vivre désormais selon ses commandements.
Peut être direz vous : « Oui, mais ne puis-je pas me confesser ainsi directement à Dieu ? Pourquoi me faut-il passer par un prêtre ? » Parce que c’est Jésus lui-même qui l’a demandé. Voici ce qu’il dit à ses disciples réunis un soir, après sa résurrection : « Recevez l’Esprit Saint, ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Jean 20/22.23
Ce texte est très important, parce qu’il montre bien que la confession n’est pas une invention humaine mais la volonté même de Dieu. Ensuite, il faut bien se rendre compte que ce n’est pas l’homme qui pardonne de par ses propres forces, il ne peut en effet pardonner pleinement que par la grâce de l’Esprit Saint. Ainsi donc, l’Église a eu le pouvoir de pardonner les péchés, et c’est par elle que nous devons passer pour recevoir effectivement le pardon de Dieu dans notre vie.
Qu’est-ce qu’un sacrement
C’est un signe sacré par lequel Dieu non seulement nous montre son amour mais nous le communique. Recevoir un sacrement c’est recevoir la grâce de Dieu en nous, c’est recevoir la force de Dieu pour vivre notre vie de tous les jours avec Lui.
Les différents noms de ce sacrement
Le sacrement de réconciliation s’appelle aussi : sacrement de pénitence, confession, sacrement du pardon
Le mot « confession » met l’accent sur l’aveu des péchés mais ne met pas en valeur la démarche de pardon
Le mot pénitence met en valeur la nécessité de réparer la faute commise, mais il ne met pas suffisamment en valeur la miséricorde de Dieu
Le sacrement du pardon, met en valeur à la fois la nécessité de reconnaitre son tort et la nécessité de retrouver dans la communion, l’union de cœur avec Dieu et avec les autres, cependant il peut laisser penser qu’il suffit de dire ses fautes pour que tout soit « effacé»
Le mot réconciliation marque à la fois la nécessité de reconnaitre ses fautes, la nécessité de renouer la communion, et souligne que cela ne peut se faire qu’avec une réelle démarche de réparation de notre cœur.
Il n’en reste pas moins que tous ces noms sont corrects.
Un peu d’histoire
Ce sacrement trouve son origine dans l’évangile, lorsque Jésus donne pouvoir à ses disciples, et particulièrement à Pierre, « de lier et de délier » donc de d’absoudre ou de condamner.
Voyons ce qu’écrit Matthieu au chapitre 16 de son évangile
Eh bien ! Moi je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle. 19 - Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié. "
Puis après sa résurrection il se fait encore plus explicite :
« - Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l'Esprit Saint. 23 - Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. " (Jean 20/22.23)
Dès le début de l’Eglise, nous voyons que le baptême est aussi le sacrement du pardon des péchés. C’est ce que nous montrent les actes des apôtres au chapitre 2 versets 37.38
Ils dirent à Pierre et aux apôtres : " Frères, que devons nous faire ? " 38 - Pierre leur répondit : " Repentez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez alors le don du Saint Esprit.
Cependant, le baptême, même s’il efface les péchés passés, n’empêche pas les croyants de retomber dans le péché. Aussi avait-on besoin que Dieu renouvelle son pardon.
Au fil des siècles, l’Eglise, fidèle à ce don, à ce pouvoir de pardonner les péchés, va grandir en cette mission. Le sacrement prendra plusieurs formes.
Dans les premiers siècles, la confession se faisait publiquement devant l’évêque. Cela s’appliquait particulièrement aux grands pécheurs (assassins, apostats, adultères ...) Les coupables étaient alors placés dans le groupe des pénitents, et cela pour plusieurs mois, voir plusieurs années. Durant ce temps, ils étaient exclus de l’eucharistie et devaient pratiquer des jeûnes rigoureux. Cette pénitence était longue afin d’exprimer un réel changement de vie .Au terme de cette pénitence, pouvait venir la réintégration au sein de la communauté chrétienne, cela se passait lors de la fête de Pâques. Cette célébration de réintégration était alors reçue comme le renouvellement du baptême. Mais elle ne pouvait être reçue qu’une fois. Du fait même de cette longueur et de cette dureté, beaucoup de gens repoussaient cette pénitence le plus tard possible, voir au moment de leur mort.
On voit alors apparaitre vers le 7em siècle, une pénitence privée, secrète et renouvelable. On ne se confesse plus publiquement devant l’évêque, mais en secret à un prêtre. La pénitence est tarifée selon la gravité des péchés, et pour se faire le prêtre utilise un pénitentiel, c'est-à-dire un code de pénitence. L’absolution n’est donnée qu’après l’accomplissement de la pénitence.
Puis au 12em siècle, un allégement se fait jour : l’absolution est donnée au moment même de la confession et la pénitence elle-même se fait un peu plus légère. Pourquoi cet allègement ? Simplement parce que la spiritualité évolue, que la notion de salut personnel grandit, que la théologie du purgatoire se développe. L’aveu met alors en valeur l’importance de l’humilité, condition nécessaire pour obtenir la miséricorde de Dieu. Dès lors la rémission des péchés ne passe plus après l’expiation de la pénitence, mais dès l’absolution. On ne va donc plus parler de « pénitence » mais de « confession ».
En 1215, le concile de Latran va rendre la confession obligatoire au moins une fois l’an. Il est tout de même à noter que si le prêtre a pouvoir de pardonner, certains cas reste du domaine de l’autorité du pape (incestes, sortilèges...) Les pénitences publiques ne sont tout de même pas abolies. Elles restent même spectaculaires, c’est que l’on considère alors que les fautes scandaleuses doivent avoir une réparation proportionnelle.
Au 16em et 17em siècle la confession va se faire plus fréquente, et elle va être proposée comme un réel moyen de progression spirituelle, l’accent va se mettre alors sur le regret des péchés. C’est à cette époque que va apparaitre la notion d’indulgence, dont nous reparlerons plus loin. On va voir au 17em siècle bien des abus financiers, en ce qui concerne les indulgences. Le concile de Trente condamnera ses abus, mais affirmera la validité de l’indulgence. Validité encore en cours de nos jours.
Au 20em siècle, durant le concile Vatican II, un nouveau rituel du sacrement de pénitence est mis en place. Il met en valeur l’aspect ecclésial (vie dans l’Eglise) du sacrement et donne aussi place à la lecture de la parole de Dieu. Des célébrations pénitentielles vont être instaurées.
Pourquoi se confesser ?
Il est clair que tout homme est pécheur. Nous pouvons tous le constater. Dans le quotidien de nos vies, il nous arrive souvent de vivre d’une manière contraire à la parole de Dieu.
Or ces fautes que nous commettons, pèsent sur notre conscience, sur notre cœur. Et tôt ou tard, nous ressentons tous le besoin de nous décharger de ce poids, nous ressentons le besoin de le partager.
Par ailleurs ces fautes, nous mettent en situation de coupure, dans notre relation à Dieu et aux autres. Elles empoisonnent donc non seulement notre cœur, notre pensée mais aussi notre vie de tous les jours, dans nos relations aux autres, dans notre relation à Dieu.
Quand nous sommes malades nous trouvons normal d’aller voir le médecin. Devant notre péché, qui est la maladie de notre âme, il devrait nous être tout aussi normal d’aller vers le prêtre pour vivre ce sacrement de guérison qu’est la confession.
La confession n’est pas un tribunal ou nous attend une sentence, mais un lieu de guérison !
La confession est un sacrement, lorsque nous allons voir le prêtre, nous ne nous confions pas seulement à un homme, mais à Dieu. Le sacrement nous rétablit dans l’alliance d’amour avec Dieu.
Bien vécue la confession nous apporte la paix du cœur, et aussi la force, la grâce de Dieu, pour nous convertir et nous épanouir pleinement et chrétiennement dans la vie qui est la nôtre.
Il est évident que cela n’agit pas de façon magique, et que cette œuvre de conversion s’opère progressivement. Nous pouvons donc parfois être tentés de nous laisser décourager devant les mêmes fautes à confesser. Mais il ne faut pas nous laisser décourager, car l’œuvre de Dieu se fait, la miséricorde divine agit dans notre faiblesse et dans notre désir profond de changer.
La confession n’est pas une liste de fautes à déballer, elle est une reconnaissance vraie de nos fautes, et elle est le fruit d’un regret sincère. Sans regret sincère il n’y a pas ce désir de changer, et donc pas d’ouverture au chemin de conversion
Il faut bien savoir que lorsque nous péchons, nous péchons généralement à trois niveaux :
• Contre Dieu, puisque nous faisons ce qu’il ne veut pas.
• Contre les autres, puisque d’une manière ou d’une autre nous leur manquons d’amour.
• Contre nous-mêmes, puisque en péchant, nous nous coupons de l’amour et de la grâce de Dieu, sans compter les souffrances physiques et psychologiques que notre péché entraîne. (Par exemple lorsque je me drogue, je suis malheureux et je détruis mon corps)
Si nous reprenons la parabole de l’enfant prodigue, (Luc 15/11.32) nous voyons bien cela : il a péché contre Dieu en vivant contre la loi de Dieu (vie d’inconduite), il pèche contre son père (en coupant les ponts avec lui et en dilapidant l’héritage que celui-ci lui a laissé) et contre lui même (dégradation humaine marquée dans le texte par le fait d’en arriver pour survivre … à garder cochons, métier impur pour les juifs)
Ainsi, péchant contre Dieu et contre les hommes, il est juste que nous soyons réconciliés non seulement avec Dieu, mais aussi avec les hommes, c’est à dire avec l’Église qui est le peuple de Dieu. Et le sacrement de réconciliation opère en nous cette double guérison. Ce qui ne serait pas le cas si je me contentais de me confesser directement. Dieu est sage et sa sagesse est amour ; ce qu’il nous demande, n’est que pour notre bien, alors même si cela nous déplait d’avoir à nous humilier humainement devant un homme; rappelons nous que ce n’est pas l’homme qui nous pardonne nos péchés... mais le prêtre, c’est çà dire Jésus lui même qui agit par lui et en lui.
Comment se confesser
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A qui se confesser
La confession se fait toujours à un prêtre. Car il est le seul à avoir ce pouvoir de pardonner de la part de Dieu. C’est la grâce de son ordination.
La confession implique la rencontre réelle, concrète. On ne peut donc se confesser ni par téléphone et ni par mail !
Ceux qui surfent sur internet ont pu découvrir un site, ou il est proposé de se confesser par téléphone. En effet une initiative privée à ouvert une ligne de confession par téléphone, en février 2010, mais ceci n’a absolument pas reçu l’aval de l’Eglise. Toute confession vécue ainsi est invalide car la confession nécessite la présence effective du prêtre. En effet, la confession comprend trois parties essentielles, la confession des fautes, l’absolution, et la pénitence. Or seul le prêtre peut donner l’absolution et rien ne prouve que celui qui est au bout du fil soit effectivement prêtre et compte tenu de la loi de l’église aucun prêtre ne peut vivre ce sacrement de cette façon. Par ailleurs, l’absolution n’est pas un dû, le prêtre pour la donner doit discerner dans la rencontre, le regret réel du pénitent. Outre cela, la démarche de la confession implique la démarche d’humilité. Il est humiliant de dire en face à quelqu’un nos fautes et lacunes, le téléphone et le mail ne permettent pas la vérité de cette humilité. Un autre aspect de la confession, est le secret absolu. Or le téléphone comme le mail ne permet pas la certitude de ce secret absolu, loin s’en faut !
La confession implique donc la rencontre, le contact avec un prêtre. Ce prêtre peut être celui de votre paroisse, ou n’importe quel autre prêtre de votre choix.
Il est à noter aussi qu’il est souhaitable pour le chrétien qui veut vraiment avancer dans la vie spirituelle, d’avoir toujours le même confesseur. Toutefois, cela ne doit pas l’empêcher d’aller vers un autre prêtre en cas d’urgence, ou en l’absence de son confesseur régulier. Le Christ agit avec la même puissance au travers de chacun de ses prêtres. La fidélité à un prêtre favorise la rencontre, la compréhension, et la vérité en profondeur et donc les conseils de vie spirituelle.
Il est également important, de choisir un prêtre avec qui l’on peut tout dire, sans réserve, sans crainte, sachant bien qu’il nous comprend et qu’il est capable de bien nous conseiller. Tout prêtre reçoit la grâce de la confession, à ce titre il n’y en a pas de meilleurs ou de moins bons, mais il n’en reste pas moins que nous sommes humains et que nous ne nous sentons pas à l’aise en face de tous. Ayons donc la simplicité d’aller vers celui vers qui notre cœur nous conduit.
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Quand se confesser
Bien que l’Eglise ait pour commandement de se confesser au moins une fois l’an, elle invite les croyants à recevoir le sacrement de réconciliation le plus souvent possible. Dès que l’on en ressent le besoin, on peut et on doit y aller.
Un chrétien qui veut véritablement avancer spirituellement dans une vie d’amour de Dieu et des autres, n’hésite pas à se confesser régulièrement. Généralement on conseille une fois par mois. Ce qui n’exclut pas de se confesser plus souvent si besoin est.
Cette confession régulière, fréquente, amène dans le cœur du croyant, une sensibilité croissante à l’amour de Dieu, et donc au péché qui blesse le Cœur de Dieu. La conversion va donc s’opérer progressivement, dans la reconnaissance des péchés qu’il ne voyait pas auparavant.
Aujourd’hui on méconnaît le péché et la gravité du péché et si bien des chrétiens ne vivent plus régulièrement le sacrement de la confession, c’est qu’ils ont perdu le sens du péché. Nous verrons donc en annexe de cet enseignement sur la confession, ce qu’est le péché.
Un danger réel existe, quant à la confession fréquente : la routine. On se retrouve alors a débiter une liste, mais on oublie le cœur même de la confession qui est relation d’amour à Dieu. C’est un danger sur lequel le chrétien doit veiller jalousement car s’il tombe dans la routine il ne grandira plus dans son chemin de conversion.
Une question se pose aussi parfois : faut-il se confesser avant de communier ?
L’église ne nous en fait plus une obligation comme par le passé, mais il n’en reste pas moins qu’en cas de faute grave, on doit demander pardon avant de communier. Pour ce qui est des péchés véniels, donc de gravité moindre, on peut communier, mais on devra les confesser lors du prochain sacrement de réconciliation.
Puisque nous abordons la question de la communion, donc de la messe, il est une attitude, certes non obligatoire, mais tout de même importante pour bien communier : Il s’agit de prendre l’habitude d’arriver à l’église 15 mn avant la messe, et prendre ces quelques instants pour reconnaitre en vérité ses fautes devant Dieu et déjà, en demander sincèrement pardon. Ainsi lorsque viendra le temps du « Seigneur prends pitié » nous pourrons vivre cette prière en vérité. ... Nul ne peut venir à la table de Dieu avec un cœur orgueilleux....Mais Dieu prend complaisance du cœur humilié.
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Comment me préparer à vivre ce sacrement ?
Nous l’avons dit, la confession n’est pas la récitation d’une liste de fautes, elle est la reconnaissance et le regret réel de ces fautes. Je dois donc prendre un temps avant la rencontre avec le prêtre, pour examiner ma vie, en ce que j’ai fait de bien et de mal, et aussi examiner mon cœur pour voir quels en sont mes sentiments réels , mon regret sincère ou mon absence de regrets ! C’est avec toute cette vérité de ma conscience et de mon cœur que je peux aller à la rencontre de Dieu au travers du prêtre qui va me recevoir dans le sacrement de réconciliation. Ce regard sur notre vie, notre cœur, à un nom : c’est l’examen de conscience. Cet examen demande de prendre du temps, et demande aussi une ouverture de notre esprit, de notre cœur à la vérité. Comprenant cela on peut comprendre aussi que la confession ne se vit pas en coup de vent entre deux portes ! Une rencontre d’amour demande de la disponibilité aussi bien dans le temps, que dans le cœur. Et la confession est par excellence une rencontre d’amour avec Dieu.
Pour nous aider dans cet examen de conscience, on peut prendre des passages de la parole de Dieu, on peut aussi se référer aux commandements de Dieu et de l’Eglise ... Mais quelque soit notre méthode, il est capital que la vérité de notre cœur soit faite.
Reconnaitre ainsi nos fautes est capital et cependant insuffisant, car bien souvent notre contrition (regret) n’est pas parfaite .... Nous nous trouvons des circonstances atténuantes, des bonnes raisons d’avoir agi de telle ou telle manière même si nous savions que ce n’était pas en accord avec la parole de Dieu. Et même, il peut arriver parfois que nous n’en n’ayons aucun regret ... Il nous faut donc demander à Dieu la grâce d’un regret sincère, et d’un désir profond de conversion.
Rappelons-nous que le regret sincère est nécessaire pour bien vivre ce sacrement de réconciliation, de guérison du cœur.
Parfois aussi, surtout lorsque nous n’avons pas l’habitude de vivre ce sacrement, nous ne savons que dire ! Nous ne voyons plus nos péchés. Il faut alors prendre ce temps du dialogue avec le prêtre, on peut aussi relire la parole de Dieu et voir si notre vie est en concordance avec la parole de Dieu.
En ce cas, ce qui semble évident c’est que si nous allons à la confession, et que nous ne trouvons rien à dire, c’est que notre vie avec Dieu a besoin d’une grande révision. En effet, lorsque l’on vit avec quelqu’un, lorsque l’on aime vraiment ce quelqu’un, on sait très bien quand on lui fait mal ou quand on se comporte bien avec lui. En ce sens, La confession est le révélateur de notre vie d’amour avec Dieu !
Il peut arriver aussi que devant des fautes graves, gênantes, nous soyons tentés de les taire. Il faut pourtant les dire, la confession ne peut être efficace que s’il y a aveu réel de la faute. L’aveu en lui-même permet de voir plus clair en nous, et l’humiliation qu’il entraine, nous pousse à ne plus recommencer, quant à l’amour de Dieu qui se fait alors grâce de miséricorde, il nous libère et nous fortifie.
N’escamotons donc rien durant notre préparation à la confession, et demandons à Dieu la grâce d’un réel regret, d’une réelle humilité.
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Lé déroulement de la confession.
Il y a trois étapes : la confession, l’absolution, la pénitence (appelée aussi réparation)
La confession
La confession est le moment où je dis à Dieu, en le disant au prêtre, mes péchés. Le sacrement de la réconciliation étant une « rencontre avec Dieu », il n’est pas rare que ce temps de l’aveu soit aussi un temps de dialogue.
Là il ne faut rien escamoter, il nous faut vivre dans la pleine vérité, pour que la confession soit valide. Certes il peut arriver que nous oublions des péchés, ce n’est pas grave, il sera toujours possible de les confesser la prochaine fois, dès lors que nous nous en souviendrons. Ce qui est grave c’est de taire volontairement une faute, parce que c’est trop humiliant pour nous de le dire, ou parce que l’on croit (fausse excuse !) que le prêtre en sera troublé.
N’oublions pas que dans le prêtre qui nous écoute, c’est le Christ qui nous écoute. Tricher avec le prêtre c’est donc tricher avec Dieu ! Et on ne peut mentir à Dieu, il connait notre vie et notre cœur bien mieux que nous mêmes
Un autre point est à noter ; je confesse des actes, pas des tendances personnelles. Exemple : il ne me sert a rien de dire « je suis menteur » il est plus profitable de confesser l’acte « j’ai menti, de telle ou telle manière en telle ou telle occasion » On peut en effet avoir un tempérament de menteur sans avoir pour autant commis de mensonge depuis notre dernière confession.
La contrition et le ferme propos
Suite à la confession, le pénitent marque son regret et sa volonté de conversion par la prière de l’acte de contrition
Mon Dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé
parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable,
et que le péché vous déplaît.
Je prends la ferme résolution,
avec le secours de votre sainte grâce
de ne plus vous offenser et de faire pénitence.
Il est à noté qu’il y a une différence notable entre savoir que l’on retombera et vouloir retomber.
Nous connaissons notre faiblesse, nous désirons ne plus refaire les mêmes fautes, et nous marquons notre désir et notre volonté de faire effort pour ne pas retomber. C’est le ferme propos, C’est ce que l’on exprime par cette prière.
Quant à aller se confesser et penser en même temps à retomber, c’est faire de la confession, un simulacre de sacrement ! Il n’y a là, en fait, aucune contrition. Or aucune absolution ne peut effacer un péché tant que son auteur ne la regrette pas !
Notons aussi l’importance de ce passage : « avec le secours de votre sainte grâce », il signifie que l’on ne s’engage pas dans ce combat contre nos penchants, nos fautes, uniquement par nous mêmes par nos propres forces mais en appelant l’aide de Dieu. Cela signifie aussi, qu’au moment de la tentation, je devrai en appeler à Dieu pour vaincre cette attirance au mal en moi. Vouloir se battre par soi même, par ses propres forces s’est s’appuyer uniquement sur soi, et là le combat est déjà perdu ... car nous ne pouvons rien dans le domaine spirituel sans l’aide de l’Esprit Saint.
Par ailleurs nous ne sommes pas capables de lutter sur tous les fronts en même temps, sur tous nos péchés en même temps, la sagesse nous enseigne donc, dans ce ferme propos à prendre la résolution de lutter particulièrement et concrètement sur l’un ou l’autre de nos péchés, jusqu’à la prochaine confession. Ainsi le chemin de conversion pourra se faire avec la grâce de Dieu et le discernement du confesseur. Cette résolution concrète peut être, entre autre, d’éviter les circonstances et les lieux qui nous font tomber. Notons que cette résolution, ce ferme propos est différent de la pénitence que le prêtre va nous donner après l’absolution. .
L’absolution
A la suite de l’acte de contrition, le prêtre nous donne l’absolution, pour cela il utilise une formule sacramentelle :
« "Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde. Par la mort et la résurrection de son fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l'Esprit Saint pour la rémission des péchés. Par le ministère de l'Église, qu'il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, je vous pardonne tous vos péchés"
Rappelons ici, que le prêtre peut refuser de donner l’absolution. Le Christ lui a donné ce pouvoir en disant à ses apôtres : « Recevez l’Esprit Saint, ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Jean 20/22.23. Le prêtre peut donc refuser de donner l’absolution, il peut également la différer. Ce refus ou ce différé, ne sont pas en relation directe avec la gravité de la faute car tout péché peut être pardonné, mais sont la conséquence de conditions particulières telles que l’absence de regret, ou le refus de conversion ... Ce refus ou ce différé , n’ont pas pour but de rejeter le pénitent , mais de l’amener à une véritable vie d’amour avec Dieu .
La réparation
Suite à l’absolution, le prêtre donne une pénitence, une réparation, à vivre. Cela peut être une prière ou un acte concret à poser.
L’importance de la pénitence n’est pas en rapport quantitatif avec les fautes commises.
Elle n’est pas une sanction pénale à vivre pour valider l’absolution. Elle doit être pour nous la marque de notre reconnaissance devant la miséricorde infinie de Dieu, et elle se veut signe de conversion, acte de réparation devant l’amour de Dieu que nous avons blessé par nos fautes. Il est donc important de prendre, là aussi, le temps de bien la vivre. On dit à Dieu notre reconnaissance pour son amour infini et on s’offre à lui de tout notre cœur, pour le suivre en vivant selon sa parole, selon son appel.
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Comment bien vivre ce sacrement
D’abord, il me faut dire TOUS mes péchés. En cacher volontairement un seul est tricher avec Dieu, et tricher n’est pas vivre dans l’amour ! D’autant plus que Dieu sait déjà tout ce que nous avons fait, il attend simplement que nous le reconnaissions pour nous en délivrer, pour nous en guérir. Que penseriez vous d’un malade qui allant voir son médecin ne lui dirait pas tout ce dont il souffre… cela ne rimerait à rien n’est-ce pas ? Eh bien il en va de même avec le Seigneur, il faut tout lui dire, tout lui donner ; c’est à cette condition qu’il pourra nous guérir !
Ensuite, et c’est impératif, il nous faut vraiment avoir le REGRET de nos fautes. A quoi servirait en effet de confesser une faute en ayant encore dans le cœur le désir de la recommencer ou du moins le manque de volonté de lutter contre ! Il est possible que quelqu’un n’ait qu’un regret limité de sa faute, ou qu’il la regrette mais qu’il se sente pour le moment totalement incapable de lutter contre. Que va-t-il faire ? Il va aller à la confession et bien expliquer cette difficulté et avec le prêtre demander à Dieu la force qui lui manque .Dieu ne saurait l’abandonner dans sa difficulté, il viendra à son secours s’il l’appelle avec foi, vérité et humilité.
Il nous faut ETRE PRECIS dans notre confession. Arriver devant le prêtre et lui dire, « Vous savez Père, j’ai tout fait sauf tuer ! » n’est guère valable, en fait c’est escamoter la vérité, c’est fuir l’humiliation de dire réellement nos fautes… mais comment voulez vous que Dieu nous guérisse si nous ne reconnaissons pas devant lui le mal dont nous souffrons ? Dieu est amour, il nous connaît et il nous aime, il veut nous guérir, alors acceptons de passer par le chemin de la vérité et de l ‘humilité et nous verrons vraiment notre vie se transformer.
Enfin pour que la confession soit valable, il faut VIVRE LA PENITENCE IMPOSEE PAR LE PRETRE, et la vivre sans la bâcler mais avec un réel sentiment d’amour envers Dieu, qui vient de nous libérer du poids de notre péché ! Cette pénitence n’est pas là pour nous faire payer, pour nous punir, mais pour nous donner l’occasion de marquer concrètement notre retour à Dieu ; considérons la donc toujours comme une grâce et non comme une contrariété ! Par le péché, quel qu’il soit, nous avons manqué d’amour. La pénitence, c’est vivre un acte d’amour, et c’est le prêtre qui nous la donne en fonction de ce que nous avons confessé, et à travers le prêtre c’est Dieu lui même qui nous le demande, alors aimons notre Seigneur et vivons ce qui nous est demandé. Peut-être la pénitence sera-t-elle simplement une prière, et cela ne sera pas difficile à vivre, mais peut-être aussi sera-t-elle une démarche de réconciliation, une aide concrète à apporter à quelqu’un que nous aurions pu blessé, et cela est plus dur à vivre, mais rappelons nous : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » Jean 15/13 et Jésus nous aime à un tel point que c’est sa vie et son sang qu’il a donné pour nous. « Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement, le rang qui l’égalait à Dieu, mais il s’anéantit lui–même prenant condition d’esclave et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, en obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur la croix ! » Philippiens 2/6.8 … alors répondons avec amour nous aussi en vivant la réparation qui nous sera demandé, dans l’amour: l’amour de Dieu, l’amour des autres mais aussi l’amour de nous mêmes.
Annexe : le péché
Péchés : définition sens général
Le péché est un refus de vivre selon la parole de Dieu. On connait la parole de Dieu dans la bible, particulièrement les 10 commandements, et les évangiles.
Le péché est donc une offense faite à Dieu. Il est rupture de communion avec Lui.
Le péché est aussi rupture de communion avec L’Eglise, car elle enseigne à vivre de la parole de Dieu.
Le catéchisme de l’Eglise catholique le définit ainsi :
1849 Le péché est une faute contre la raison, la vérité, la conscience droite ; il est un manquement à l’amour véritable, envers Dieu et envers le prochain, à cause d’un attachement pervers à certains biens. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Il a été défini comme " une parole, un acte ou un désir contraires à la loi éternelle " (S. Augustin, Faust. 22, 27 : PL 42, 418 ; S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 71, 6).
1850 Le péché est une offense de Dieu : " Contre toi, toi seul, j’ai péché. Ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait " (Ps 51, 6). Le péché se dresse contre l’amour de Dieu pour nous et en détourne nos cœurs. Comme le péché premier, il est une désobéissance, une révolte contre Dieu, par la volonté de devenir " comme des dieux ", connaissant et déterminant le bien et le mal (Gn 3, 5). Le péché est ainsi " amour de soi jusqu’au mépris de Dieu " (S. Augustin, civ. 14, 28). Par cette exaltation orgueilleuse de soi, le péché est diamétralement contraire à l’obéissance de Jésus qui accomplit le salut (cf. Ph 2, 6-9).
Prendre conscience du péché
Pour prendre conscience du péché il faut avoir la foi en Dieu, en sa parole, et avoir donc le désir d’en vivre.
La foi en Dieu n’est pas seulement croire qu’il existe, mais c’est chercher à le connaitre, c’est prendre conscience de son amour infini pour chacun de nous et donc essayer de correspondre à cet amour. Ce n’est pas nous qui aimons Dieu en premier, mais bien Dieu qui nous a aimé en premier.
L’amour de Dieu, ne nous coupe pas du monde, bien au contraire il nous pousse à aimer les autres, à les aider, à les servir. Quand nous ne vivons pas selon l’amour de Dieu, selon son commandement d’amour nous faisons du tort à ceux qui nous entourent. La foi en Dieu nous enracine donc dans la vie du monde, dans le souci des autres.
Connaissant la volonté de Dieu, nous pouvons avoir le désir de la vivre, mais comme le dit St Paul, nous en sommes bien souvent incapables.
"Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fait, c'est le péché qui habite en moi" (Romains 7/15-20).
Reste alors, à demander pardon à Dieu, à l’Eglise, et à nous pardonner aussi à nous-mêmes. Le sacrement de la réconciliation trouve là sa raison d’être.
La gravité des péchés
Tous les péchés n’ont pas la même gravité. Certains portant gravement atteinte au prochain, ou à notre dignité d’enfant de Dieu sont appelés « péchés mortels » ; d’autres sont moins graves car ils ne remettent pas en cause l’orientation de notre vie avec Dieu, notre relation profonde aux autres, mais ils n’en restent pas moins des manquements d’amour, on les appelle « péchés véniels »
Leurs conséquences ne sont pas les mêmes non plus. Le péché véniel nous affaiblit tandis que le péché mortel nous coupe radicalement de la communion avec Dieu.
Différences entre péchés véniels et péchés mortels
Voici ce qu’en dit précisément le catéchisme catholique
La gravité du péché : péché mortel et véniel
1854 Il convient d’apprécier les péchés selon leur gravité. Déjà perceptible dans l’Écriture (cf. 1 Jn 5, 16-17), la distinction entre péché mortel et péché véniel s’est imposée dans la tradition de l’Église. L’expérience des hommes la corrobore.
1855 Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la loi de Dieu ; il détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude en Lui préférant un bien inférieur.
Le péché véniel laisse subsister la charité, même s’il l’offense et la blesse.
1856 Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation :
Lorsque la volonté se porte à une chose de soi contraire à la charité par laquelle on est ordonné à la fin ultime, le péché par son objet même a de quoi être mortel... qu’il soit contre l’amour de Dieu, comme le blasphème, le parjure, etc. ou contre l’amour du prochain, comme l’homicide, l’adultère, etc ... En revanche, lorsque la volonté du pécheur se porte quelquefois à une chose qui contient en soi un désordre mais n’est cependant pas contraire à l’amour de Dieu et du prochain, tel que parole oiseuse, rire superflu, etc., de tels péchés sont véniels (S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 88, 2).
1857 Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises : " Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré " (RP 17).
1858 La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche : " Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère " (Mc 10, 18). La gravité des péchés est plus ou moins grande : un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte : la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger.
1859 Le péché mortel requiert pleine connaissance et entier consentement. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur (cf. Mc 3, 5-6 ; Lc 16, 19-31) ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché.
1860 L’ignorance involontaire peut diminuer sinon excuser l’imputabilité d’une faute grave. Mais nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme. Les impulsions de la sensibilité, les passions peuvent également réduire le caractère volontaire et libre de la faute, de même que des pressions extérieures ou des troubles pathologiques. Le péché par malice, par choix délibéré du mal, est le plus grave.
1861 Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu.
1862 On commet un péché véniel quand on n’observe pas dans une matière légère la mesure prescrite par la loi morale, ou bien quand on désobéit à la loi morale en matière grave, mais sans pleine connaissance ou sans entier consentement.
1863 Le péché véniel affaiblit la charité ; il traduit une affection désordonnée pour des biens créés ; il empêche les progrès de l’âme dans l’exercice des vertus et la pratique du bien moral ; il mérite des peines temporelles. Le péché véniel délibéré et resté sans repentance nous dispose peu à peu à commettre le péché mortel. Cependant le péché véniel ne rompt pas l’Alliance avec Dieu. Il est humainement réparable avec la grâce de Dieu. " Il ne prive pas de la grâce sanctifiante ou déifiante et de la charité, ni par suite, de la béatitude éternelle " (RP 17) :
L’homme ne peut, tant qu’il est dans la chair, éviter tout péché, du moins les péchés légers. Mais ces péchés que nous disons légers, ne les tiens pas pour anodins : si tu les tiens pour anodins quand tu les pèses, tremble quand tu les comptes. Nombre d’objets légers font une grande masse ; nombre de gouttes emplissent un fleuve ; nombre de grains font un monceau. Quelle est alors notre espérance ? Avant tout, la confession ... (S. Augustin, ep. Jo. 1, 6).
1864 " Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas remis " (Mt 12, 31 ; cf. Mc 3, 29 ; Lc 12, 10). Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibérément d’accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint (cf. DeV 46). Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éternelle.
Péchés capitaux
On entend parler aussi de péchés capitaux. Ils ne sont pas à confondre avec les péchés véniels ou mortels, qui se réfèrent à la gravité de la faute, tandis que le terme « capitaux » désigne une identité. En effet ce nom leur est donné, car en eux se trouve la racine même de tous les péchés. Ces péchés sont au nombre de 7 :
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Orgueil :( Racine de tout péché ; il fait agir avec démesure comme si on était supérieur aux autres : le faire valoir, l’ambition, la présomption. la vaine gloire....
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Envie : (Rancœur devant le bien d’autrui et désir de se l’approprier : Pouvoir, calomnie médisance, délation, trahison, rivalité, discorde, haine...)
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Colère : (Usage déréglé de l’agressivité)
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Avarice: (Mauvais usage de l’argent et de ce que l’on détient: (Avoir, injustice, tromperie, vol, trahison pour des biens, endurcissement du cœur envers les pauvres, inquiétude de l’esprit, oubli de Dieu et de l'éternité pour les biens de ce monde..)
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Gourmandise : (Démesure dans la consommation quelle qu’elle soit...)
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Luxure : (Mauvaise façon de vivre la sexualité, impureté de pensée, impureté d’action, impureté de parole, impureté de regard (images, films, lectures)...)
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Acédie, appelée aussi paresse : (Tristesse et dégoût spirituels volontairement entretenus, " paresse spirituelle".)
Peine temporelle
L’église enseigne aussi que tout péché cause un désordre et que ce désordre doit être réparé. L’absolution dans le sacrement de réconciliation nous rétablit dans la communion avec Dieu et avec l’Eglise, mais cette absolution ne nous dispense en aucun cas de réparer le mal causé, on touche là au domaine de la peine temporelle.
Voici ce que le catéchisme de l’Eglise Catholique en dit
Les peines du péché
1472 ...... il faut voir que le péché a une double conséquence. Le péché grave nous prive de la communion avec Dieu, et par là il nous rend incapables de la vie éternelle, dont la privation s’appelle la " peine éternelle " du péché. D’autre part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on appelle la " peine temporelle " du péché. Ces deux peines ne doivent pas être conçues comme une espèce de vengeance, infligée par Dieu de l’extérieur, mais bien comme découlant de la nature même du péché. Une conversion qui procède d’une fervente charité, peut arriver à la totale purification du pécheur, de sorte qu’aucune peine ne subsisterait (cf. Cc. Trente : DS 1712-1713 ; 1820).
1473 Le pardon du péché et la restauration de la communion avec Dieu entraînent la remise des peines éternelles du péché. Mais des peines temporelles du péché demeurent. Le chrétien doit s’efforcer, en supportant patiemment les souffrances et les épreuves de toutes sortes et, le jour venu, en faisant sereinement face à la mort, d’accepter comme une grâce ces peines temporelles du péché ; il doit s’appliquer, par les œuvres de miséricorde et de charité, ainsi que par la prière et les différentes pratiques de la pénitence, à se dépouiller complètement du " vieil homme " et à revêtir " l’homme nouveau " (cf. Ep 4, 24).
L’indulgence
Devant l’incapacité que nous avons de réparer totalement toute les peines temporelles dues à nos péchés, l’Eglise dans sa miséricorde, nous offre une « aide » conséquente dans la pratique de l’indulgence.
Pour beaucoup de gens, cette pratique relève « du moyen âge » ; et n’est plus de notre temps ! C’est là une grave erreur de compréhension, et surtout une erreur qui nous prive de la pleine communion avec Dieu ...
Voici ce qu’en dit le catéchisme de l’Eglise Catholique
Qu’est-ce que l’indulgence ?
" L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints " (Paul VI, const. ap. " Indulgentiarum doctrina ", Norme 1).
" L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché " (ibid, Norme 2). " Tout fidèle peut gagner des indulgences pour soi-même ou les appliquer aux défunts " (⇒ CIC, can. 994).
Obtenir l’indulgence de Dieu par l’Église
1478 L’indulgence s’obtient par l’Église qui, en vertu du pouvoir de lier et de délier qui lui a été accordé par le Christ Jésus, intervient en faveur d’un chrétien et lui ouvre le trésor des mérites du Christ et des saints pour obtenir du Père des miséricordes la remise des peines temporelles dues pour ses péchés. C’est ainsi que l’Église ne veut pas seulement venir en aide à ce chrétien, mais aussi l’inciter à des œuvres de piété, de pénitence et de charité (cf. Paul VI, loc. cit. 8 ; Cc. Trente : DS 1835).
1479 Puisque les fidèles défunts en voie de purification sont aussi membres de la même communion des saints, nous pouvons les aider entre autres en obtenant pour eux des indulgences, de sorte qu’ils soient acquittés des peines temporelles dues pour leurs péchés.
Conclusion
Tout péché est, atteinte à l’amour de Dieu, à l’amour des autres, et à soi même.
Aucun péché, n’est sans conséquence.
Tout péché doit être reconnu, confessé, et réparé, non par obligation légale ou par peur de l’enfer, du purgatoire, mais vraiment dans l’amour de Dieu des autres et de soi.
L’Église nous aide en cela par le sacrement de réconciliation, auquel nous avons accès autant que nous le désirons, et par les indulgences qui en des périodes données nous sont offertes.
Dans la vie du chrétien, tout procède de l’amour, le péché étant un manquement à l’amour il ne peut être réparé que dans l’amour.
La miséricorde de Dieu est infinie, il n’attend que l’ouverture de notre cœur, pour nous ouvrir son cœur et nous donner la force et la joie du chemin de la conversion.
Myriam de Gemma