
Paul Miki
(† 1597)
Saint, Jésuite , martyr
.... et ses compagnons
Une des plus dures persécutions qu'aient essuyées les chrétiens du Japon est celle de Taicosama.
La mission du Japon avait débuté avec succès en 1549 avec saint François-Xavier, mais en 1582 l'empereur voulut faire partir les Jésuites, considérés par certains comme un danger national. La méfiance s'accrut encore lorsqu'une quinzaine de Franciscains débarquèrent en 1593 et construisirent deux couvents, prêchèrent et baptisèrent de nombreux Japonais.
L'empereur du Japon ordonna en 1596 d'arrêter tous les missionnaires qu'on trouverait et de les mettre à mort. Ainsi furent arrêtés six franciscains ; trois jésuites dont Paul Miki et dix-sept laïcs tertiaires franciscains. Ils furent exposés de ville en ville pendant des semaines à la vindicte populaire afin de faire un exemple. L'empereur les envoya alors à Nagasaki où il avait fait dresser 26 croix sur lesquelles ils furent crucifiés face à la mer (face à l'Occident, comme un défi lancé à la chrétienté).
Ces vingt-six martyrs étaient :
Trois jésuites :
Paul Miki, frère jésuite, fils d'un général, premier jésuite japonais et grand prédicateur, Jean Soan (de Goto), frère jésuite japonais, Jacques Kisoï, frère jésuite japonais.
Six franciscains :
Pierre Baptiste de Saint-Esteban, prêtre espagnol, chef de la mission franciscaine au Japon, Martin d'Aguirré, prêtre espagnol, professeur de théologie, François Blanco, prêtre espagnol, Philippe de Las Casas, mexicain, frère convers, Gonzalve García, des Indes Orientales, frère convers, François de Saint-Michel, frère convers.
Dix-sept laïcs tertiaires franciscains, tous japonais et membres de la communauté de Méaco, (arrêtés le 31 décembre 1596) :
Côme Tachegia, Michel et Thomas Cozaki, Paul Ibarki, Léon Carasumo (catéchiste et interprète), Mathias, Bonaventure, Joachim Saccakibara (mèdecin), François de Méaco (médecin), Thomas Dauki (interprète), Jean Kinoia, Gabriel de Duisco, Paul Suzuki (catéchiste et interprète) ; François Danto et Pierre Sukejiro n’étaient pas sur la liste des arrestations mais, comme ils s’obstinaient à suivre les prisonniers et à les soigner, ils furent arrêtés à leur tour ; Louis (11 ans) et Antoine (13 ans).
Du haut de sa croix, Paul Miki continuait à prêcher pardonnant à ses bourreaux et invitant à la conversion : « Arrivé au terme où vous me voyez, dit-il, je ne pense pas qu'aucun de vous me croie capable de trahir la vérité. Eh bien ! Je vous le déclare, il n'y a pas d'autre moyen de salut que la religion chrétienne. Je pardonne aux auteurs de ma mort ; je les conjure de recevoir le baptême. »
Un autre, suspendu à une croix, n'osait se servir que des paroles du bon larron : « Seigneur, souvenez-vous de moi !»
Les enfants ne furent pas moins admirables. Louis, répondit à un païen qui l'engageait à renoncer à sa foi : « C'est vous qui devriez vous faire chrétien, puisqu'il n'y a pas d'autre moyen de salut. »
Antoine, résista aux larmes de ses parents et aux promesses du magistrat : « Je méprise, dit-il, vos promesses et la vie elle-même : je désire d'être attaché à la croix pour l'amour de Jésus crucifié. » Du haut de sa croix, il chanta d'une voix angélique le psaume : Laudate, pueri, Dominum, Enfants, louez le Seigneur, et il eut le cœur percé d'une lance au Gloria Patri, qu'il alla chanter dans le Ciel.
Ils furent tous achevés d'un coup de lance dans le cœur. Les fidèles recueillirent le sang et les vêtements des martyrs, dont l'attouchement opéra des miracles.
Paul Miki et ses Compagnons ont été béatifiés, par le Pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644), le 14 septembre 1627 et canonisés, par le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878), le 8 juin 1862, dans une solennité sans exemple, au milieu d'un grand concours d'évêques de toutes les parties du monde.
Ce furent les premiers martyrs du Japon.
En Belgique, cette mémoire est reportée au 7 février.
Sources principales : forumreligioncatholique.com ; missel.free.fr (« Rév. x gpm »).
http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20140206&id=13695&fd=0

Né au Japon en 1566, Paul Miki entra dans la Compagnie de Jésus et prêcha l'Évangile à ses compatriotes avec des résultats remarquables. Lorsque la persécution se déchaîna contre les catholiques, il fut arrêté en même temps que d'autres fidèles et fut soumis à d'horribles tourments ; emmené à Nagasaki, il y fut crucifié, mais il n'eut alors que des paroles de pardon pour ses bourreaux ; il mourut le 5 février 1597.
Le même jour souffrirent le martyre avec lui le scolastique Jean Soan (de Goto) et le frère coadjuteur Jacques Kisai, tous deux de la Compagnie de Jésus, ainsi que 23 autres, religieux et laïcs. Ils furent tous canonisés par Pie IX en 1862.
Vous serez mes témoins
Histoire du martyre de saint Paul Miki et de ses compagnons écrite par l'un de ses contemporains.
Après qu'ils eurent été fixés à la croix, ils montrèrent tous une constance admirable ; ils y étaient encouragés aussi bien par le Père Pasio que par le Père Rodriguez. Le Père Commissaire de la Mission demeura toujours immobile, les yeux levés vers le ciel. Le Frère Martin rendait grâce à la divine bonté en chantant des psaumes et en y ajoutant le verset In Manus tuas, Domine . Le Frère François Blanco rendait lui aussi grâce à Dieu d'une voix forte. Le Frère Gonçalves récitait d'une voix très forte le Notre Père et le Je vous salue Marie .
Notre frère Paul Miki, voyant qu'il se trouvait sur une chaire plus honorable qu'il n'en avait jamais eue, déclara d'abord qu'il était japonais, qu'il appartenait à la Compagnie de Jésus, qu'il mourait pour avoir annoncé l'Evangile, et qu'il rendait grâce à Dieu pour un si grand bienfait. Il ajouta : « Parvenu à l'instant où je suis, je pense que personne parmi vous ne croira que je veuille déguiser la vérité. Aussi je vous déclare que la seule voie conduisant au salut est celle que suivent les chrétiens. Et puisque la foi chrétienne m'apprend à pardonner à mes ennemis et à tous ceux qui m'ont fait du mal, je pardonne volontiers au souverain et à tous les responsables de ma mort, et les prie de bien vouloir se faire baptiser. »
Puis, tournant les yeux vers ses compagnons, il se mit à les encourager dans ce dernier combat. La joie se lisait sur le visage de tous, particulièrement sur celui de Louis : comme un chrétien lui criait qu'il serait bientôt au paradis, il eut un geste des doigts et de tout le corps qui exprimait sa joie profonde et qui attira les regards de tous ceux qui le regardaient.
Antoine, qui était le dernier de la rangée, à gauche de Louis, les yeux levés vers le ciel, invoqua les saints noms de Jésus et de Marie, puis entonna le psaume Laudate, pueri, Dominum , qu'il avait appris à Nagasaki pendant son catéchuménat ; en effet, les enfants apprenaient par cœur certains psaumes lors des leçons de catéchisme.
D'autres, enfin, le visage paisible, répétaient : « Jésus, Marie » ; quelques-uns exhortaient ceux qui se trouvaient là à mener une vie digne d'un chrétien ; ils montraient par là et par d'autres gestes, combien ils étaient prêts à mourir.
Alors quatre bourreaux dégainèrent les lances dont se servent les Japonais. A cet horrible spectacle, tous les fidèles s'écrièrent « Jésus, Marie » et firent entendre jusqu'au ciel leurs pleurs de compassion.
En très peu de temps, les bourreaux, d'un ou deux coups, achevèrent chacun des martyrs.
http://www.jesuites.com/histoire/saints/paulmiki.htm
http://nouvl.evangelisation.free.fr/paul_miki.html

RÉCIT DU MARTYRE DE PAUL MIKI ET DE SES COMPAGNONS, ÉCRIT PAR UN CONTEMPORAIN
Lorsqu'ils eurent été crucifiés, ils montrèrent tous une constance admirable, à laquelle les encourageaient, chacun de son côté, le Père Pasius et le Père Rodriguez. Le Père commissaire de la Mission demeura toujours immobile, les yeux dirigés vers le ciel. Le Frère Martin, pour rendre grâce à la bonté divine, chantait des psaumes, en y ajoutant le verset : En tes mains, Seigneur ~ Le Père François Blanca également rendait grâce à Dieu à haute voix. Le Frère Gonzalve disait très fort l'oraison dominicale et la salutation angélique.
Paul Miki, notre frère, voyant qu'il se trouvait sur une chaire plus honorable qu'il n'en avait jamais eue, commença par déclarer aux assistants qu'il était Japonais, de la Compagnie de Jésus, qu'il mourait pour avoir annoncé l'Évangile et qu'il rendait grâce à Dieu pour un si éclatant bienfait. Puis il ajouta ces paroles : « Au point où j'en suis parvenu, je pense qu'aucun d'entre vous ne croira que je veuille atténuer la vérité. Je vous déclare donc qu'il n'y a aucune voie de salut sinon celle que suivent les chrétiens. Puisqu'elle m'enseigne à pardonner aux ennemis et à tous ceux qui m'ont fait du mal, je pardonne de grand cœur au roi et à tous les auteurs de ma mort, et je les prie de vouloir bien recevoir le baptême chrétien. »
Puis, tournant les regards vers ses compagnons, il se mit à les encourager dans ce combat suprême. De la joie apparaissait sur le visage de tous, mais spécialement sur le visage de Louis ; lorsqu'un chrétien lui cria qu'il serait bientôt en Paradis, il eut un geste des doigts et de tout le corps qui exprimait une joie profonde et qui tourna vers lui les regards de tous les spectateurs.
Antoine qui était le dernier de la rangée, à côté de Louis, les yeux fixés au ciel, après avoir invoqué les noms de Jésus et de Marie, entonna le psaume : Enfants, louez le Seigneur , qu'il avait appris à Nagasaki, à l'école de catéchèse ; dans cette institution chrétienne, en effet, on donne aux enfants des psaumes à apprendre par cœur en vue de la catéchèse.
D'autres enfin répétaient « Jésus, Marie » avec un visage paisible ; certains exhortaient les assistants à mener une vie digne d'un chrétien ; par ce comportement et d'autres du même genre, ils montraient qu'ils allaient bientôt mourir.
Alors quatre bourreaux tirèrent leurs piques des gaines dont se servent les Japonais. À cette vue horrible, tous les fidèles crièrent : « Jésus, Marie » et le concert de lamentations qui suivit monta jusqu'au ciel. Les bourreaux, en très peu de temps, d'un ou deux coups, achevèrent chacun des martyrs.
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