
Marguerite de CORTONE
(1247-1297)
Sainte, Laïque,
Tertiaire franciscaine
Marguerite est née à Laviano en Toscane en 1247.
Dès l’âge de 7 ans, elle perdit sa mère ; et son père se remaria avec une femme qui ne l’aima pas.
Abandonnée à elle-même, Marguerite qui à l’âge de 17 ans, était très belle, se laissa séduire par un jeune noble.
Son amant l’emmena chez lui en son château de Montepulciano et ils eurent un fils.
Après 9 années de vie commune qui ne fut pas exempte d’autres relations,
Elle confessa plus tard qu’elle accorda ses faveurs à des jeunes gens, attirés par sa beauté et qu’on la considérait comme une pécheresse.
Marguerite qui n’avait pu décider son amant à l’épouser, se retrouva seule, celui-ci ayant été assassiné au cours d’un voyage.
Cependant la vue de son amant assassiné l’avait profondément impressionnée. Elle commença à regretter sa vie tumultueuse et à redouter le jugement de Dieu.
Elle se mit à méditer la parole de Dieu, à s’intéresser aux pauvres, à les secourir, et à servir les malades. Elle en vint à rechercher la solitude et à rêver d’une vie adonnée à l’amour de Dieu.
Durant plusieurs années, elle mena un rude combat entre ce désir de vertu et ses attaches mondaines : relations, bijoux, propriété. Ne pouvant retourner chez son père, en raison de l’hostilité de son épouse, elle dut trouver une habitation avec son fils.
Un jour, dans sa prière, elle entendit une voix qui l’invitait à recourir à la direction spirituelle des Franciscains de Cortone.
Elle trouva en cette ville des personnes charitables qui acceptèrent de l’héberger et qui la recommandèrent aux frères franciscains. Elle fréquentait assidûment leur église, mais continuait à être assaillie par les tentations.
Elle dû persévérer durant trois ans avant d’être admise enfin, dans le Tiers Ordre franciscain. Elle pratiqua alors une très rigoureuse pénitence en s’imposant des privations de toutes sortes, sur la nourriture, le vêtement, et en s’infligeant des mortifications corporelles.
Elle finit par se consacrer définitivement à Dieu. Son confesseur s’efforçait de modérer ses désirs d’humiliation. Il lui arrivait en effet, de parcourir la ville en avouant publiquement ses fautes passées et son désir de réparation.
Vivant désormais comme une quasi recluse, elle fut favorisée de visions, d’auditions de la voix du Christ. On rapporte que le Christ lui parlait de l’état présent de l’Ordre des Frères mineurs, pour les mettre en garde contre le relâchement.
Elle ne quittait la prière que pour s’intéresser aux pauvres et aux malades en obtenant pour eux la construction d’un hôpital dans lequel elle put les servir.
Elle fonda une confrérie sous le patronage de Notre-Dame de la merci, pour soutenir cette fondation.
On commençait à recourir à ses prières, à ses conseils, à oublier sa vie de pécheresse pour peu à peu la considérer comme une sainte.
Elle eut à intervenir dans des conflits civils, s’opposa aux exactions d’un potentat local, et n’hésita pas à interpeller l’évêque d’Arezzo qui négligeait ses tâches pastorales et se conduisait comme un prince séculier.
Marguerite eut la révélation de sa mort prochaine et s’endormit le 22 février 1297.
Elle fut enterrée dans l’église des Franciscains. Son corps y est conservé sans corruption et y est encore vénéré aujourd’hui.
Elle fut immédiatement honorée par le peuple et son culte fut reconnu
- par le pape Léon X, pour la ville de Cortone,
- puis, en 1623 pour tout l’Ordre franciscain par Urbain VIII.
- Enfin, le pape Benoît XIII la canonisa le 16 mai 1728.