Clément de ROME  

   écrits

Saint,

pape de 90 à 100 environ 

CLEMENT DE ROME EPITRE AUX CORINTHIENS Pdf
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« Revenez à moi de tout votre cœur » (Jl 2,12)

 

Parcourons tous les âges et nous apprendrons que, de génération en génération, le Maître a offert la possibilité de se convertir à tous ceux qui voulaient se tourner vers lui. Noé prêcha la conversion, et ceux qui l'écoutèrent furent sauvés. Jonas annonça aux Ninivites la destruction qui les menaçait ; ils se repentirent de leurs péchés, ils apaisèrent Dieu par leurs supplications et ils obtinrent le salut, bien qu'étrangers à Dieu...

Par sa volonté toute-puissante, il veut faire participer tous ceux qu'il aime à la conversion. C'est pourquoi nous devons obéir à sa magnifique et glorieuse volonté. Implorons humblement sa miséricorde et sa bonté ; confions-nous à sa compassion en abandonnant les préoccupations frivoles, la discorde et la jalousie qui ne conduisent qu'à la mort...

Restons humbles, mes frères, rejetons tous les sentiments d'orgueil, de jactance, de vanité et de colère... Attachons-nous fermement aux préceptes et aux commandements du Seigneur Jésus, nous rendant dociles et humbles devant ses paroles. Car voici ce que dit la parole sainte : « Vers qui tournerai-je mon regard, sinon vers l'homme doux, pacifique, qui tremble à mes paroles ? » (Is 66,2).

Lettre aux Corinthiens, § 7-13 ; PA 1, 108-110

Dieu se donne à voir en Jésus, son Fils bien-aimé

 

Que l'Artisan de l'univers
conserve intact sur la terre
le nombre de ses élus,
par son enfant bien-aimé, Jésus Christ.

Par lui il nous a appelés des ténèbres à la lumière,
de l'ignorance à la connaissance de la gloire de son nom.
Nous mettons notre espérance en toi,
Principe de toute la création.

Tu as ouvert les yeux de nos coeurs,
afin qu'ils te connaissent,
Toi le seul Très-Haut, dans les cieux,
le Saint qui repose au milieu des saints.

Tu abaisses l'insolence des superbes,
tu déjoues les calculs des nations,
tu élèves les humbles et renverses les puissants,
tu enrichis et appauvris,
tu prends et tu donnes la vie.

Unique bienfaiteur des esprits,
et Dieu de toute chair,
tu scrutes les profondeurs,
tu surveilles les oeuvres des hommes,
Secours dans les dangers,
Sauveur des désespérés,
Créateur et Gardien de tout esprit vivant...

Nous t'en prions, ô Tout-Puissant,
sois notre secours et notre défenseur.
Sauve les opprimés,
prends en pitié les petits,
relève ceux qui sont tombés.
Montre-toi à ceux qui sont dans le besoin,
guéris les malades,
ramène ceux qui de ton peuple se sont égarés,
donne la nourriture à ceux qui ont faim,
la liberté à nos prisonniers ;
redresse les faibles,
console les pusillanimes ;
et que tous les peuples reconnaissent,
que seul tu es Dieu,
que Jésus Christ est ton enfant,
que nous sommes ton peuple et les brebis de ton bercail. 

LETTRE AUX CORINTHIENS ;
prière universelle (trad. coll. Icthus, vol. 2, p. 68)

Prière universelle.

 

Prions et supplions sans relâche : Que le Créateur de l'univers garde au complet le nombre déterminé de ses élus, dans le monde entier, par son enfant bien-aimé, Jésus Christ. Par lui, il nous a appelés des ténèbres à la lumière, de l'ignorance à la connaissance de son nom glorieux. Par lui nous pouvons espérer en ton Nom, principe de toute créature, toi qui as ouvert les yeux de notre cœur pour que nous puissions te connaître,

toi l'unique Très-Haut dans les cieux très-hauts,
Saint qui reposes parmi les saints,
qui abaisses la fierté des orgueilleux,
qui anéantis les projets des peuples,
qui élèves les humbles et qui abaisses les hautains,
qui enrichis et qui appauvris,
qui fais mourir et qui fais vivre,
toi, seul bienfaiteur des esprits et Dieu de toute chair,
toi qui sondes les abîmes
et observes les actions des hommes,
secours des hommes en péril et sauveur des désespérés,
créateur et providence de tous les esprits,
toi qui multiplies les nations sur la terre
et qui parmi elles as choisi ceux qui t'aiment,
par Jésus Christ, ton enfant bien-aimé,
par qui tu nous as instruits, sanctifiés, honorés.

Nous t'en prions, Maître,
sois notre secours et notre protection ;
parmi nous, sauve les opprimés, prends pitié des petits,
relève ceux qui sont tombés,
montre-toi aux malheureux,
guéris les malades, ramène les égarés de ton peuple,
rassasie les affamés, libère nos prisonniers,
redresse les faibles, rends courage aux timides.

Que toutes les nations connaissent que tu es le seul Dieu, et que Jésus Christ est ton enfant, que nous sommes ton peuple et les brebis de ton pâturage.
Par tes œuvres, tu as rendu visible l'éternelle ordonnance du monde.

C'est toi, Seigneur, qui as créé la terre,
qui te montres fidèle à travers toutes les générations,
juste dans les jugements,
admirable de force et de grandeur,
sage pour créer
et intelligent pour maintenir tes créatures.
Toi dont la bonté se manifeste dans le monde visible,
qui es bienveillant envers ceux qui se confient en toi,
miséricordieux et compatissant,
pardonne nos infractions et nos injustices,
nos manquements et nos péchés.
Ne tiens compte d'aucune faute
de tes serviteurs et de tes servantes,
mais purifie-nous par ta vérité,
dirige notre itinéraire,
afin que nous marchions avec un cœur plein de sainteté,
que nous fassions le bien, ce qui plaît à tes yeux,
comme aux yeux de ceux qui nous dirigent.

Oui, Maître, fais briller sur nous ton visage afin que nous jouissions du bonheur dans la paix, que nous soyons protégés par ta main puissante, et délivrés de tout péché par ton bras déployé. Délivre-nous aussi de ceux qui nous haïssent injustement.

Donne la concorde et la paix à nous et à tous les habitants de la terre, comme tu les as données à nos pères lorsqu'ils t'invoquaient saintement dans la paix et la vérité.

Toi seul peux faire tout cela, et davantage encore envers nous. Nous te rendons grâce par le grand prêtre et le protecteur de nos âmes, Jésus Christ. Par lui, gloire et puissance à toi, maintenant, d'âge en âge, et pour les siècles des siècles. Amen.

Lettre aux Corinthiens

La succession apostolique

 

Les apôtres ont reçu pour nous du Seigneur Jésus Christ la Bonne Nouvelle ; Jésus le Christ a été envoyé par Dieu. Le Christ vient donc de Dieu, les apôtres du Christ. Ces deux missions procèdent en bel ordre de la volonté de Dieu. Pourvus d'instructions, remplis de certitude par la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ, affermis par la parole de Dieu, ils partirent, avec l'assurance de l'Esprit Saint, annoncer que le Royaume de Dieu était proche. Ils prêchaient dans les campagnes et dans les villes, et ils y établissaient leurs prémices, et ils les éprouvaient avec l'aide de l'Esprit, pour en faire les évêques et les diacres des futurs fidèles... S'étonnera-t-on que les hommes, que Dieu a investis d'une telle mission dans le Christ, aient eux-mêmes établi les ministres que je viens d'évoquer ? ... Nos apôtres ont su aussi par notre Seigneur Jésus-Christ qu'on se querellerait sur les fonctions de l'évêque. Telle est la raison pour laquelle, dans leur prescience parfaite, ils ont établi les ministres évoqués plus haut et instituèrent qu'après leur mort d'autres hommes, dûment éprouvés, prendraient leur succession.

Lettre aux Corinthiens, 42-44
(trad. Quéré, Les Pères apostoliques)

« Celui qui a ressuscité le Christ Jésus donnera aussi la vie à vos corps mortels... »

 

Remarquons, mes bien-aimés, comment le Seigneur ne cesse de nous montrer la résurrection future dont il nous a fourni les prémices en ressuscitant d'entre les morts le Seigneur Jésus Christ. Observons, mes bien-aimés, la résurrection qui s'accomplit périodiquement. Le jour et la nuit nous font voir une résurrection. La nuit se couche, le jour se lève, le jour s'en va, la nuit survient. Prenons les fruits : comment se font les semailles, et de quelle manière ? Le semeur sort, jette dans la terre chacune des semences. Celles-ci, tombant, sèches et nues, sur la terre, se désagrègent. Puis, à partir de cette désagrégation même, la magnifique providence du Maître les fait ressusciter et un seul grain en fait pousser une quantité, qui portent du fruit. ~

Dans cette espérance de la résurrection, que nos âmes s'attachent donc à celui qui est fidèle à ses promesses et juste dans ses jugements. Lui, qui a prescrit de ne pas mentir, à plus forte raison ne ment pas lui-même. Rien n'est impossible à Dieu , sauf de mentir . Ravivons donc notre foi en lui et considérons que tout est à sa portée.

D'un mot de sa puissance, il a formé l'univers, et d'un mot il peut l'anéantir.Qui lui demandera : Qu'as-tu fait ? et qui résistera à la force de sa puissance ? Il fera toutes choses quand il voudra et comme il voudra, et rien ne disparaîtra jamais de ce qu'il a décidé. Tout est présent devant lui et rien n'échappe à son vouloir, puisque les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'œuvre de ses mains, le firmament l'annonce ; le jour au jour en publie le récit, la nuit à la nuit en transmet la connaissance. Ce ne sont point parole ou langage dont on n'entende pas la voix.

Puisque Dieu voit tout et entend tout, craignons-le, abandonnons les désirs impurs d'actions mauvaises, afin d'être protégés des jugements futurs par sa miséricorde. En effet, où fuir sa main puissante ? Quel univers accueillera ses transfuges ? Car l'Écriture dit quelque part : Où aller pour me dissimuler à ton visage ? Si je monte au ciel, tu es là ; si je m'en vais aux extrémités de la terre, ta main est là ; si je me couche dans les abîmes, là est ton esprit . Où donc partir, où s'enfuir pour échapper à celui qui contient toutes choses ?

Approchons-nous donc de lui avec une âme religieuse ; élevons vers lui des mains saintes et pures, aimons notre Père indulgent et miséricordieux qui a fait de nous son domaine d'élection.

LETTRE AUX CORINTHIENS

Purifier l'intérieur de notre cœur

 

Il est juste et saint, frères, d'obéir à Dieu plutôt que de suivre les agitateurs orgueilleux... Attachons-nous à ceux qui avec piété mettent la paix en pratique, non à ceux qui feignent de vouloir la paix. Il est dit quelque part en effet : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi » (Is 29,13 ;Mc 7,6). Et encore : « De bouche ils bénissaient, mais de cœur ils maudissaient » (Ps 61,5). Et encore : « Ils l'ont aimé de bouche, et de langue ils lui ont menti ; leur cœur n'a pas été droit avec lui et ils ne sont pas restés fidèles à son alliance » (Ps 77,36)...

Le Christ appartient en effet à ceux qui sont humbles de cœur, non à ceux qui s'élèvent au-dessus de son troupeau. Le sceptre de la majesté de Dieu (cf He 1,8), le Seigneur Jésus Christ, n'est pas venu accompagné de la fierté et de l'orgueil — et pourtant il le pouvait — mais avec l'humilité du cœur, comme l'Esprit Saint l'avait dit de lui : « Qui a cru à notre parole ? et le bras du Seigneur à qui a-t-il été révélé ? Nous l'avons annoncé comme un petit enfant, comme une racine en terre aride. Il n'avait ni beauté, ni éclat ; nous l'avons vu...mais son aspect était méprisable » (Is 53,1-3)... Vous voyez, bien-aimés, quel est le modèle qui vous a été donné. Si le Seigneur s'est ainsi humilié, que devons-nous faire, nous à qui il donne de marcher sous le joug de sa grâce ?

Epître aux Corinthiens, 14-16 (trad. SC 167, p. 123)

La grâce de la conversion

 

Fixons nos regards sur le sang du Christ, et comprenons combien il a de valeur pour son Père, puisque, répandu pour notre salut, il a procuré au monde entier la grâce de la conversion. Parcourons toutes les générations et nous apprendrons que, de génération en génération, le Maître « a offert la possibilité de se convertir » (Si 17,24) à tous ceux qui voulaient se retourner vers lui. Noé a prêché la conversion, et ceux qui l'ont écouté ont été sauvés. Jonas a annoncé aux Ninivites la destruction qui les menaçait : ils se sont repentis de leurs péchés, ils ont apaisé Dieu par leurs supplications et ils ont obtenu le salut, bien qu'étrangers à Dieu.

Les ministres de la grâce de Dieu, sous l'inspiration de l'Esprit Saint, ont parlé de la conversion. Le Maître de l'univers lui-même en a parlé avec serment : « Aussi vrai que je suis vivant, parole du Seigneur, je ne veux pas la mort du pécheur, mais sa conversion » (Ez 18,23). Et il ajoute cette sentence pleine de bonté : « Convertissez-vous, maison d'Israël, de votre iniquité. Dis aux fils de mon peuple : Vos péchés monteraient-ils de la terre jusqu'au ciel, seraient-ils plus rouges que l'écarlate et plus noirs qu'un vêtement de deuil, si vous vous retournez vers moi de tout votre cœur et me dites : ' Père ! ' je vous écouterai comme un peuple saint » (cf Is 1,16-20; Ne 9,1)...

Voilà ce qu'il a fixé par sa volonté toute-puissante, parce qu'il veut faire participer tous ceux qu'il aime à la conversion. C'est pourquoi nous devons obéir à sa magnifique et glorieuse volonté. Implorons humblement sa miséricorde et sa bonté, prosternons-nous, tournons-nous vers sa compassion en abandonnant les préoccupations frivoles, la discorde et la jalousie qui conduisent à la mort.

LETTRE  AUX CORINTHIENS 7-9 (trad. bréviaire)

L'accomplissement de l'amour

 

Vous voyez, mes bien-aimés, combien l'amour est quelque chose de grand et d'admirable : il est impossible d'expliquer sa perfection. Qui sera capable d'y être trouvé par Dieu, sinon ceux qu'il en a rendus dignes ? Prions donc, et demandons à sa miséricorde de nous trouver dans l'amour, purs de tout parti pris humain, et irréprochables. Depuis Adam jusqu'aujourd'hui, toutes les générations ont disparu ; mais ceux qui, par la grâce de Dieu, ont obtenu la perfection de l'amour, demeurent dans le séjour des saints, qui seront manifestés lorsque le Christ, dans son règne, viendra nous visiter. Comme dit l'Écriture : Entrez un instant dans vos chambres, jusqu'à ce que ma colère et ma fureur soient passées. Je tiendrai compte d'un jour de fête et je vous ferai sortir de vos tombeaux .

Heureux sommes-nous, mes bien-aimés, si nous accomplissons les commandements de Dieu dans la concorde qui vient de l'amour, pour, que nos péchés soient pardonnés à cause de l'amour. L'Écriture dit en effet :Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, dont les péchés sont effacés. Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute aucune faute et dont la bouche ignore le mensonge . Cette béatitude concerne ceux que Dieu a élus par Jésus Christ notre Seigneur. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Toutes nos chutes, toutes les fautes que nous avons commises sous les assauts de l'Adversaire, demandons qu'elles nous soient pardonnées. Quant à ceux qui ont été les meneurs de la révolte et du schisme, ils doivent considérer quelle est notre commune espérance. Car ceux qui vivent dans la crainte et la charité préfèrent subir eux-mêmes des mauvais traitements que de les voir infliger à leur prochain, et ils préfèrent que la condamnation tombe sur eux plutôt que sur la concorde qui nous vient d'une tradition belle et juste. Il vaut mieux confesser ses fautes qu'endurcir son cœur. ~

Qui donc, parmi vous, est généreux, compatissant, tout rempli d'amour ? Qu'il dise : « Si, à cause de moi, il y a révolte, disputes, divisions, je pars ; j'irai où vous voudrez, j'obéis à ce que l'assemblée ordonnera ; tout ce qu'il faut, c'est que le troupeau du Christ, avec les presbytres en place, vive dans la paix. » En agissant ainsi, il acquerra une grande gloire dans le Christ et il sera bien reçu partout. En effet, la terre est au Seigneur, avec tout ce qu'elle contient . Voilà comment agissent et agiront ceux qui vivent en sujets de la cité de Dieu, ce qu'ils n'auront jamais a regretter.

LETTRE  AUX CORINTHIENS

Hymne à l'amour de Dieu. 

 

Celui qui a l'amour dans le Christ, qu'il pratique les commandements du Christ. Ce lien en quoi consiste l'amour de Dieu, qui pourra l'expliquer ? La grandeur de sa beauté, qui est capable de l'exprimer ? Elles sont indicibles, les hauteurs où nous porte l'amour. L'amour nous unit à Dieu. L'amour couvre la multitude des péchés . L'amour supporte tout ; l'amour est patient pour tout ; rien de mesquin dans l'amour, rien de méprisant ; l'amour ne connaît pas la division, ne pousse pas à la révolte ; l'amour agit toujours dans la concorde ; c'est dans l'amour que tous les élus de Dieu ont obtenu la perfection ; sans l'amour, rien n'est agréable à Dieu. C'est dans l'amour que le Maître nous a fait venir à lui. C'est à cause de son amour pour nous que Jésus Christ notre Seigneur a donné son sang pour nous, selon la volonté de Dieu, sa chair pour notre chair, sa vie pour nos vies.

Vous voyez, mes bien-aimés, combien l'amour est quelque chose de grand et d'admirable : il est impossible d'expliquer sa perfection. Qui sera capable d'y atteindre sinon ceux que Dieu en a rendus dignes ? Prions-le donc, et demandons à sa miséricorde de nous trouver dans l'amour, purs de tout parti pris humain et irréprochables. Depuis Adam jusqu'aujourd'hui, toutes les générations ont disparu ; mais ceux qui, par la grâce de Dieu, ont obtenu la perfection de l'amour, demeurent dans le séjour des saints, qui seront manifestés lorsque le Christ, dans son règne, viendra nous visiter. Comme dit l'Écriture : Entrez un instant dans vos chambres, jusqu'à ce que ma colère et ma fureur soient passées. Je tiendrai compte d'un jour de fête et je vous ferai sortir de vos tombeaux .

Heureux sommes-nous, mes bien-aimés, si nous accomplissons les commandements de Dieu dans la concorde qui vient de l'amour, pour que nos péchés soient pardonnés à cause de l'amour. L'Écriture dit en effet :Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, dont les péchés sont effacés. Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute aucune faute, dont la bouche ignore le mensonge . Cette béatitude concerne ceux que Dieu a élus par Jésus Christ notre Seigneur. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

LETTRE  AUX CORINTHIENS

Lutter dans l'espérance de la gloire 

 

Vivons toujours dans la concorde, en étant humbles et chastes, en nous tenant éloignés de toute récrimination et de toute médisance, en nous montrant justes par nos actes et non par des paroles. Il est dit en effet : Celui qui parle beaucoup devra écouter à son tour ; le beau parleur s'imagine-t-il qu'il est juste ? ~ 

Il faut que nous soyons toujours empressés à faire le bien, car c'est de Dieu que nous viennent toutes choses. Il nous en avertit : Voici le Seigneur, et le salaire est avec lui, afin de rendre à chacun selon ses œuvres. Il nous exhorte donc à croire en lui de tout notre cœur, à ne rester ni paresseux ni indolents devant toute œuvre bonne. Mettons en lui notre fierté et notre assurance ; soumettons-nous à sa volonté ; songeons à toute la multitude de ses anges, et comment ils se tiennent devant lui pour accomplir sa volonté. L'Écriture dit en effet : Des myriades de myriades se tenaient auprès de lui et mille milliers étaient à son service ; et ils criaient : Saint, saint, saint, le Seigneur Sabaoth ; toute la création est remplie de sa gloire .

Nous donc aussi, d'un seul cœur, réunis dans la concorde intérieure des consciences, crions vers lui instamment comme d'une seule bouche, afin de devenir participants de ses grandes et glorieuses promesses. Car il est dit :L'œil n'a pas vu, l'oreille n'a pas entendu, le cœur de l'homme ne peut concevoir tout ce qu'il a préparé pour ceux qui l'attendent . 

Mes biens-aimés, comme les dons de Dieu sont bénis et admirables ! La vie dans l'immortalité, la splendeur dans la justice, la vérité dans la liberté de parole, la foi dans la confiance, la maîtrise de soi dans la sanctification et tout cela est mis à la portée de notre intelligence ! Quels sont donc les biens préparés pour ceux qui l'attendent ? Le Créateur et Père des siècles, le Très-Saint, en sait le nombre et la beauté. 

Luttons donc pour être mis au nombre de ceux qui attendent , afin de participer aux dons qu'il a promis. Mais comment cela se fera-t-il, mes biens-aimés ? Si notre pensée s'attache à Dieu avec foi, si nous recherchons ce qui lui plaît et ce qu'il approuve. Si nous accomplissons ce qui convient à sa volonté irréprochable, et si nous suivons le chemin de la vérité en rejetant loin de nous toute injustice.

LETTRE  AUX CORINTHIENS

Que la vie de la communauté soit une réponse à l'amour de Dieu 

 

Prenez garde, mes bien-aimés, que les nombreux bienfaits du Seigneur ne tournent à notre condamnation, si nous ne menons pas une vie digne de lui, en pratiquant dans la concorde ce qui est bien et agréable à ses yeux. Il dit en effet quelque part : L'Esprit du Seigneur est une lampe qui pénètre au fond des entrailles. 

Considérons combien il est proche, et que rien ne lui échappe de nos pensées ni de nos calculs. Il est donc juste que nous ne désertions pas sa volonté. Il vaut mieux nous heurter à des hommes déraisonnables, insensés, pleins d'orgueil et d'arrogance, plutôt qu'à Dieu. Révérons le Seigneur Jésus Christ, dont le sang a été donné pour nous. Respectons nos chefs ; honorons les anciens ; instruisons les jeunes gens en leur enseignant la crainte de Dieu ; dirigeons nos femmes vers le bien. Que l'on reconnaisse en elles le charme de la chasteté ; qu'elles se montrent sincèrement décidées à la douceur ; qu'elles manifestent leur silence, la modération de leur langue ; qu'elles exercent la charité non pas selon leur attrait mais de façon sainte et impartiale envers tous ceux qui craignent Dieu. 

Que vos enfants bénéficient de l'éducation dans le Christ. Qu'ils apprennent quelle est auprès de Dieu la puissance, quel est auprès de lui le pouvoir d'un amour chaste, combien la crainte de Dieu est belle et grande. Dieu pourra sauver ceux qui la pratiquent saintement avec un cœur pur. Car il pénètre nos pensées et nos désirs, son souffle est en nous et il le reprendra quand il voudra. 

Tout cela est garanti par la foi dans le Christ. C'est lui en effet qui nous invite ainsi par la voix du Saint-Esprit : Venez, mes enfants, écoutez-moi ; je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Quel est l'homme qui désire la vie, qui désire voir des jours de bonheur ? Garde ta langue du mal, et tes lèvres de la parole trompeuse. Détourne-toi du mal et fais le bien. Recherche la paix et poursuis-la. ~

Le Père, compatissant en tout et prodigue de bienfaits, est miséricordieux envers ceux qui le craignent. Avec douceur et bonté, il répand ses grâces sur ceux qui s'approchent de lui avec un cœur simple. Aussi, n'ayons pas une âme double, et ne tirons pas avantage de ses dons magnifiques et glorieux.

LETTRE AUX CORINTHIENS

Dieu a établi tout l'univers dans la concorde et dans la paix

 

Regardons attentivement le Père et Créateur du monde entier, attachons-nous aux bienfaits magnifiques et insurpassables qu'il nous donne dans la paix. Contemplons-le par la pensée et considérons avec les yeux de l'âme la longue patience de ses desseins ; comprenons combien il agit sans aucune colère envers toute sa création. 

Les cieux se déplacent sous sa direction et lui obéissent dans la paix. Le jour et la nuit accomplissent le parcours qu'il leur a fixé, sans se gêner réciproquement. Le soleil, la lune et les constellations gravitent selon son ordre, harmonieusement, sans jamais franchir les limites qu'il leur a données. La terre féconde, docile à sa volonté, fait naître en abondance, selon les saisons qui conviennent, la nourriture destinée aux hommes, aux animaux et à tous les vivants qui l'habitent. Elle ne conteste pas, elle ne change pas les règles qu'il a posées. 

Les profondeurs des abîmes et les régions inexplorées sont régies par les mêmes lois. Le gouffre illimité de la mer a été organisé en bassins par son habileté créatrice et ne franchit pas les limites où il l'a enfermé mais obéit aux ordres qui lui ont été prescrits. Car il a dit : Tu viendras jusqu'ici, et tes flots se briseront sans sortir de toi . Les océans que l'homme ne peut franchir et les mondes qui sont au-delà obéissent aux mêmes lois du Maître. 

Les saisons du printemps, de l'été, de l'automne et de l'hiver se succèdent paisiblement. Les réceptacles des vents accomplissent leur rôle au moment voulu, sans broncher. Les sources intarissables, créées pour le plaisir et pour la santé des hommes, ne cessent de leur présenter leurs mamelles vivifiantes. Les plus petits des animaux se réunissent dans la concorde et la paix. 

Le grand Créateur et Maître de l'univers a ordonné que tout cela se fasse dans la paix et la concorde, car il répand ses bienfaits sur tous, mais il les prodigue surabondamment pour nous, qui avons voulu nous confier en ses miséricordes par notre Seigneur Jésus Christ. À lui gloire et majesté pour les siècles des siècles. Amen.

LETTRE  AUX CORINTHIENS

« Le chemin qui conduit à la vie »

 

      Voici quel est le chemin, mes bien-aimés, par lequel nous avons trouvé le salut : Jésus Christ, le grand prêtre qui présente nos offrandes, le protecteur et le soutien de notre faiblesse (He 10,20; 7,27; 4,15). Par lui nous fixons nos regards sur les hauteurs des cieux ; par lui nous contemplons comme dans un miroir le visage pur et sublime du Père ; par lui se sont ouverts les yeux de notre coeur ; par lui notre intelligence bornée et ténébreuse s'épanouit à la lumière ; par lui, le Maître a voulu nous faire goûter la connaissance immortelle, lui qui est « lumière éclatante de la gloire du Père..., placé bien au-dessus des anges, car il possède par héritage un nom bien plus grand que les leurs » (He 1,3-4)...

      Considérons notre corps : la tête n'est rien sans les pieds, et de même les pieds ne sont rien sans la tête. Les moindres de nos membres sont nécessaires et bienfaisants pour le corps entier ; et même, tous servent le salut du corps entier en collaborant dans une soumission qui les unifie (1Co 12,12s). Assurons donc le salut du corps entier que nous formons dans le Christ Jésus, et que chacun se soumette à son prochain, selon le charisme que celui-ci a reçu. Que le fort se préoccupe du faible, que le faible respecte le fort ; que le riche subventionne le pauvre, que le pauvre rende grâce à Dieu qui lui a donné quelqu'un pour compenser son indigence. Que le sage montre sa sagesse non par des paroles, mais par de bonnes actions ; que l'humble ne se rende pas témoignage à lui-même, mais qu'il en laisse le soin à un autre. Que celui qui est chaste dans sa chair ne s'en vante pas, sachant que c'est un autre qui lui accorde la continence.

      Songeons donc, mes frères, de quelle matière nous sommes nés ; qu'étions-nous donc, quand nous sommes entrés dans le monde ? A partir de quel tombeau, de quelle obscurité, celui qui nous a façonnés et créés nous a-t-il introduits dans ce monde qui lui appartient ? Car il avait préparé ses bienfaits avant même notre naissance. Puisque nous tenons de lui tout cela, nous devons lui rendre grâce pour tout. 

LETTRE  AUX CORINTHIENS

Le témoignage historique le plus ancien du martyre de Pierre et de Paul 

 

      Laissons ces exemples [de persécution dans l'Ancien Testament] pour en venir aux athlètes les plus proches de nous ; évoquons les exemples vaillants de notre génération. La jalousie et l'envie ont déchaîné les persécutions contre les piliers de l'Église les plus hauts et les plus justes, qui ont lutté jusqu'à la mort. Regardons les saints apôtres : Pierre, à cause d'une jalousie injuste, a subi, non pas une ou deux, mais de nombreuses souffrances ; après avoir rendu ainsi son témoignage, il s'en est allé au séjour de gloire qu'il avait mérité. La jalousie et la discorde ont permis à Paul de montrer comment on remporte le prix réservé à la constance. Sept fois emprisonné, banni, lapidé, devenu prédicateur de l'Évangile en Orient et en Occident, il a reçu la renommée qui correspondait à sa foi. Après avoir enseigné la justice au monde entier jusqu'aux limites de l'Occident, il a rendu son témoignage devant les autorités ; c'est ainsi qu'il a quitté ce monde pour s'en aller au séjour de la sainteté. Suprême modèle de courage ! À ces hommes qui ont mené une vie sainte est venue se joindre une grande foule d'élus qui, par suite de la jalousie, ont subi toutes sortes de mauvais traitements et de supplices, et qui ont donné parmi nous un exemple magnifique...

      Nous vous écrivons tout ceci, mes bien-aimés, non seulement pour vous avertir, mais pour nous exhorter nous-mêmes. Car nous sommes dans la même arène ; le même combat nous attend. Laissons donc nos vains soucis inutiles pour suivre la règle glorieuse et vénérable de notre tradition. Ayons les yeux fixés sur ce qui est beau, ce qui est agréable aux yeux de celui qui nous a faits, ce qui est propre à le toucher. Fixons nos regards sur le sang du Christ et comprenons combien il a de valeur pour Dieu son Père, puisque, répandu pour notre salut, il a apporté au monde entier la grâce de la conversion. 

LETTRE  AUX CORINTHIENS, 5-7
(trad. cf bréviaire 30/06)

C'est par la foi que Dieu nous a justifiés dès le commencement.

 

Attachons-nous à la bénédiction de Dieu et voyons quels en sont les chemins. Reprenons les faits depuis le commencement. Pourquoi Abraham notre père fut-il béni ? N'est-ce pas pour avoir pratiqué justice et vérité dans la foi ? Isaac, avec confiance, sachant ce qui allait arriver, se laissa volontiers conduire au sacrifice. Jacob, avec humilité, quitta son pays à cause de son frère, s'en alla chez Laban et le servit, et c'est à lui que furent attribuées les douze tribus d'lsraël.

Si l'on considère un par un, d'un regard sincère, les dons faits par Dieu, on reconnaîtra leur grandeur. C'est de Jacob en effet que viennent les prêtres et les lévites, tous ceux qui servent à l'autel de Dieu. C'est de lui que le Seigneur Jésus descend selon la chair. C'est de lui, par Juda, que viennent les rois, les princes et les chefs. Et les autres tribus d'Israël ont beaucoup de gloire, selon la promesse de Dieu : Ta descendance sera nombreuse comme les étoiles du ciel.

Tous ont reçu gloire et grandeur, non par eux-mêmes ni par leurs œuvres ou par la justice qu'ils auraient pratiquée, mais par la volonté de Dieu. Et nous, appelés par sa volonté dans le Christ Jésus, ce n'est pas par nous-mêmes que nous sommes devenus des justes. Et c'est ni par notre sagesse, notre intelligence, notre piété, ni par les actions que nous aurions accomplies dans la pureté du cœur, mais par la foi. Depuis le commencement, tous les hommes que Dieu a rendus justes, c'est par la foi qu'il les a justifiés. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Que ferons-nous donc, mes frères ? Allons-nous cesser de faire le bien, allons-nous abandonner la charité ? Que le Maître ne nous le permette jamais ! Empressons-nous, au contraire, avec ardeur et courage, d'accomplir toute œuvre bonne. Car le Créateur lui-même, le Maître de l'univers, se réjouît de ses œuvres. Par sa toute-puissance souveraine, il a fixé les cieux, et dans son incompréhensible sagesse, il en a réglé le bel agencement. Il a séparé la terre de l'eau qui l'environnait et l'a établie sur les solides fondations de sa volonté. Par son commandement, il a donné l'existence aux animaux qui vont et viennent sur elle. Il a préparé la mer et les êtres qui y vivent, puis leur a donné des limites par sa puissance.

Par-dessus tout, de ses mains sacrées et parfaites, il a modelé l'être excellent et souverain : l'homme, marqué de sa propre image. Car Dieu l'a bien dit : Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance. ~ Dieu créa l'homme, il les créa homme et femme . Et lorsqu'il eut achevé toutes ses œuvres, il les loua et les bénit, puis il dit : Soyez féconds et multipliez-vous. Constatons que tous les justes se sont parés d'œuvres bonnes, et que Dieu lui-même s'est réjoui d'en être paré. Puisque nous avons un pareil modèle, appliquons-nous sans retard à faire sa volonté ; de toutes nos forces, travaillons à l'œuvre de la justice.

LETTRE  AUX CORINTHIENS

« Rejetez toute division » 

 

Il est écrit : « Attachez-vous aux hommes saints, car ceux qui s'attachent à eux deviennent saints. » Et il est écrit ailleurs : Avec l'homme sans reproche tu seras sans reproche, avec l'ami tu seras un ami, et avec l'homme fourbe tu agiras avec ruse . Attachons-nous donc aux hommes sans reproche et aux justes, car ce sont eux les amis de Dieu. Pourquoi des disputes, des colères, des divisions, des scissions et la guerre parmi vous ? N'avons-nous pas un seul Dieu, un seul Christ, un seul Esprit de grâce répandu sur nous, et une seule vocation dans le Christ ? Pourquoi écarteler et déchirer les membres du Christ, pourquoi nous révolter contre notre propre corps, et en arriver à une telle démence : oublier que nous sommes membres les uns des autres ? 

Rappelez-vous les paroles de Jésus notre Seigneur. Car il a dit : Malheureux cet homme-là ! Il aurait mieux valu pour lui n'être pas né que d'entraîner au mal un seul de mes élus, il serait meilleur pour lui qu'on lui attache une meule au cou et qu'on l'engloutisse dans la mer que de détourner un seul de mes élus . Vos scissions en ont détourné beaucoup, elles en ont jeté beaucoup dans le découragement, beaucoup dans le doute, et nous tous dans le chagrin. Et votre désaccord se prolonge ! 

Reprenez la lettre du bienheureux Apôtre Paul. Que vous a-t-il écrit en premier, au commencement de l'évangélisation ? Vraiment, c'est sous l'inspiration de l'Esprit qu'il vous a envoyé une lettre parlant de lui-même, de Céphas et d'Apollos, car à cette époque déjà vous formiez des partis. Mais cette partisanerie était alors pour vous une moindre faute, car vous étiez partisans en vous attachant à des Apôtres autorisés ou à des hommes approuvés par eux.

Faisons donc disparaître cela au plus vite jetons-nous aux pieds du Maître, supplions-le avec larmes pour qu'il nous prenne en pitié, nous réconcilie et nous rétablisse dans la noble et sainte pratique de l'amour fraternel. La porte de la justice ouverte sur la vie, c'est celle-là, ainsi qu'il est écrit : Ouvrez-moi les portes de la justice ; j'y entrerai pour louer le Seigneur. C'est ici la porte du Seigneur ; les justes y entreront . Beaucoup de portes sont ouvertes, mais la porte de la justice est celle du Christ. Bienheureux tous ceux qui y sont entrés et qui dirigent leur marche dans la sainteté et la justice ; ils accomplissent tout sans connaître de trouble. Quelqu'un est-il fidèle, capable d'exposer la connaissance, assez sage pour discerner les discours, pur dans ses actions ? Il doit être d'autant plus humble qu'il est jugé plus grand, et il doit chercher l'utilité commune de tous, et non son propre intérêt.

LETTRE  AUX CORINTHIENS

« Je suis le chemin » 

 

Voici quel est le chemin, mes bien-aimés, par lequel nous avons trouvé le salut : Jésus Christ, le grand prêtre qui présente nos offrandes, le protecteur et le soutien de notre faiblesse. 

Par lui nous fixons nos regards sur les hauteurs des cieux ; par lui nous contemplons comme dans un miroir le visage pur et sublime du Père ; par lui se sont ouverts les yeux de notre cœur ; par lui notre intelligence bornée et ténébreuse s'épanouit à la lumière ; par lui, le Maître qui a voulu nous faire goûter la connaissance immortelle, lui qui est lumière éclatante de la gloire du Père , ~ placé bien au-dessus des anges, car il possède par héritage un nom bien plus grand que les leurs . ~ 

Servons en soldats, mes frères, de toute notre ardeur, sous les commandements de ce chef irréprochable. Considérons les soldats qui servent sous nos chefs : avec quelle discipline, quelle docilité, quelle soumission ils exécutent les ordres qui leur sont donnés ! Tous ne sont pas commandants en chef, ni chefs de mille, de cent ou de cinquante hommes, et ainsi de suite : chacun à son poste exécute ce que lui prescrivent le roi ou les chefs. Les grands ne peuvent rien faire sans les petits, ni les petits sans les grands : en toutes choses ils sont mélangés, et c'est ainsi qu'ils sont efficaces.

Prenons l'exemple de notre corps : la tête n'est rien sans les pieds, et de même les pieds ne sont rien sans la tête. Les moindres de nos membres sont nécessaires et bienfaisants pour le corps entier ; et même, tous servent le salut du corps entier en collaborant dans une soumission qui les unifie.

Assurons donc le salut du corps entier que nous formons dans le Christ Jésus, et que chacun se soumette à son prochain, selon le charisme que celui-ci a reçu.

Que le fort se préoccupe du faible, que le faible respecte le fort ; que le riche subventionne le pauvre, que le pauvre rende grâce à Dieu qui lui a donné quelqu'un pour compenser son indigence. Que le sage montre sa sagesse non par des paroles, mais par de bonnes actions ; que l'humble ne se rende pas témoignage à lui-même, mais qu'il en laisse le soin à un autre. Que celui qui est chaste dans sa chair ne s'en vante pas, sachant que c'est un autre qui lui accorde la continence.

Songeons donc, mes frères, de quelle matière nous sommes nés ; qu'étions-nous donc, quand nous sommes entrés dans le monde ? À partir de quel tombeau, de quelle obscurité, celui qui nous a façonnés et créés nous a-t-il introduits dans ce monde qui lui appartient ? Car il avait préparé ses bienfaits avant même notre naissance. 

Puisque nous tenons de lui tout cela, nous devons lui rendre grâce pour tout. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

LETTRE  AUX CORINTHIENS

« Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »

 

       Que celui qui a l’amour dans le Christ pratique les commandements du Christ. Qui pourra expliquer ce lien de l’amour de Dieu ? (cf Col 3,14) Qui est capable d’exprimer la grandeur de sa beauté ? Les hauteurs où nous porte l’amour sont inexprimables. L’amour nous unit à Dieu, « l’amour couvre la multitude des péchés » (1P 4,8). L’amour supporte tout ; l’amour est patient pour tout ; rien de mesquin dans l’amour, rien de méprisant ; l’amour ne connaît pas la division, ne pousse pas à la révolte ; l’amour agit toujours dans la concorde ; c’est dans l’amour que tous les élus de Dieu ont obtenu la perfection ; sans l’amour, rien n’est agréable à Dieu. C’est dans l’amour que le Maître nous a fait venir à lui. C’est à cause de son amour pour nous que Jésus Christ notre Seigneur a donné son sang pour nous, selon la volonté de Dieu, sa chair pour notre chair, sa vie pour nos vies. 

      Vous voyez, mes bien-aimés, combien l’amour est quelque chose de grand et d’admirable : il est impossible d’expliquer sa perfection. Qui sera capable d’y arriver sinon ceux que Dieu en a rendus dignes ? Prions-le donc, et demandons à sa miséricorde d’être trouvés dans l’amour, irréprochables et loin de tout parti pris humain. Depuis Adam jusqu’aujourd’hui, toutes les générations ont disparu ; mais ceux qui, par la grâce de Dieu, ont été rendus parfaits, demeurent dans le séjour des saints, qui seront manifestés lorsque le Christ apparaîtra dans son règne… 

      Heureux sommes-nous, mes bien-aimés, si nous accomplissons les commandements de Dieu dans la concorde qui vient de l’amour, pour que nos péchés soient pardonnés à cause de l’amour.

Première épître aux Corinthiens, 49 (trad. bréviaire 2e mar. rev.) 

« Convertissez-vous »

Fixons nos regards sur le sang du Christ, et comprenons combien il a de valeur pour son Père, puisque, répandu pour notre salut, il a procuré au monde entier la grâce de la conversion.

Parcourons toutes les générations et nous apprendrons que, de génération en génération, le Maître a offert la possibilité de se converti r à tous ceux qui voulaient se retourner vers lui. Noé prêcha la conversion, et ceux qui l'écoutèrent furent sauvés. Jonas annonça aux Ninivites la destruction qui les menaçait. Ils se repentirent de leurs péchés, ils apaisèrent Dieu par leurs supplications et ils obtinrent le salut, bien qu'étrangers à Dieu.

Les ministres de la grâce de Dieu, sous l'inspiration de l'Esprit Saint, ont parlé de la conversion. Le Maître de l'univers lui-même en a parlé avec serment : Aussi vrai que je suis vivant, parole du Seigneur, je ne veux pas la mort du pécheur mais sa conversion . Et il ajoute cette sentence pleine de bonté : Convertissez-vous, maison d'Israël, de votre iniquité. Dis aux fils de mon peuple : Vos péchés monteraient-ils de la terre jusqu'au ciel, seraient-ils plus rouges que l'écarlate et plus noirs qu'un vêtement de deuil, si vous vous retournez vers moi de tout votre cœur et me dites : Père !, je vous écouterai comme un peuple saint . ~

Voilà ce qu'il a fixé par sa volonté toute-puissante, parce qu'il veut faire participer tous ceux qu'il aime à la conversion.

C'est pourquoi nous devons obéir à sa magnifique et glorieuse volonté. Implorons humblement sa miséricorde et sa bonté, prosternons-nous, tournons-nous vers sa compassion en abandonnant les préoccupations frivoles, la discorde et la jalousie qui conduisent à la mort.

Ayons d'humbles sentiments, mes frères, rejetons tous les sentiments de jactance, d'orgueil, de folie et de colère, et agissons selon l'Écriture. En effet l'Esprit Saint a dit : Que le sage ne s'enorgueillisse pas de sa sagesse, ni le riche de sa richesse, mais que celui qui veut s'enorgueillir s'enorgueillisse, dans le Seigneur, de le chercher, et de pratiquer le droit et la justice . Souvenons-nous surtout des paroles du Seigneur Jésus, lorsqu'il nous enseignait la bienveillance et la patience. Car il parlait ainsi : Soyez miséricordieux, pour qu'on vous fasse miséricorde ; pardonnez, afin qu'on vous pardonne ; comme vous agissez, ainsi on agira avec vous ; comme vous donnez, ainsi on vous donnera ; comme vous jugez, c'est ainsi que vous serez jugés ; comme vous exercerez la bonté, ainsi sera-t-elle exercée envers vous ; la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous .

Attachons-nous fermement à ce précepte et à ces commandements, afin de nous conduire en obéissant à ces paroles sacrées, avec d'humbles sentiments. Car voici ce que dit la parole sainte : Vers qui tournerai-je mon regard, sinon vers l'homme doux, pacifique, qui tremble à mes paroles? ~

Puisque nous avons part à des actions si nombreuses, grandes et éclatantes, qui nous ont été données en exemple, tournons de nouveau notre course vers le but qui nous a été proposé dès le commencement, vers la paix. Regardons attentivement le Père et créateur du monde entier, attachons-nous à ses bienfaits magnifiques et insurpassables, qu'il nous donne dans la paix.

LETTRE  AUX CORINTHIENS

« La jeune fille n'est pas morte : elle dort » 

 

       Remarquons, mes bien-aimés, comment le Seigneur ne cesse de nous montrer la résurrection future dont il nous a donné les prémices en ressuscitant d'entre les morts le Seigneur Jésus Christ. Observons, bien-aimés, les résurrections qui s'accomplissent périodiquement. Le jour et la nuit nous font voir une résurrection : la nuit se couche, le jour se lève ; le jour disparaît, la nuit survient. Regardons les fruits : comment se font les semailles, que se passe-t-il ? Le semeur sort, jette dans la terre les différentes semences. Celles-ci tombent, sèches et nues, sur la terre et se désagrègent. Puis, à partir de cette décomposition même, la providence magnifique du Maître les fait revivre, et une seule graine en fait pousser une quantité, qui à leur tour croissent et portent du fruit... Trouverons-nous donc étrange et étonnant que le Créateur de l'univers fait ressusciter ceux qui l'ont servi fidèlement et avec la confiance d'une foi parfaite ?...

      Dans cette espérance, que nos cœurs s'attachent donc à celui qui est fidèle à ses promesses et juste dans ses jugements. Lui, qui a prescrit de ne pas mentir (Ex 20,16), à plus forte raison ne ment pas lui-même. Rien n'est impossible à Dieu, sauf de mentir (Jr 32,17; Lc 1,37; He 6,18). Ravivons donc notre foi en lui et comprenons qu'il peut tout.

      D'une parole de sa toute-puissance, il a formé l'univers, et d'un mot il peut l'anéantir... Il fait toutes choses quand il le voudra et comme il le voudra. Rien ne disparaîtra jamais de ce qu'il a décidé. Tout est présent devant lui et rien n'échappe à sa Providence.     

LETTRE  AUX CORINTHIENS§24-28 ; SC 167
(trad. cf SC et bréviaire 30e mardi rev.)